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Once upon a time in Hollywood, critique nostalgique

posté le 10/08/2019

C’Ă©tait l’Ă©vĂ©nement du Festival de Cannes, le nouveau film de Quentin Tarantino avec Leonardo DiCaprio et Brad Pitt arrive enfin sur les Ă©crans. Et ce Once upon a time … in Hollywood est une vĂ©ritable lettre d’amour Ă  un cinĂ©ma disparu qui se rĂ©vèle sans doute l’un des films les plus intimes de son rĂ©alisateur.

Souvent associĂ© aux gerbes de sang et Ă  la violence, on a souvent tendance Ă  oublier que Quentin Tarantino est aussi un rĂ©alisateur sensible qui aime fouiller des personnages au grand cĹ“ur malgrĂ© leurs actions. Et on le sait tous, c’est surtout un grand cinĂ©phile dont la passion ne s’est jamais tarie. VoilĂ  ce que nous rappelle ce nouveau Once upon a Time in Hollywood qui aura autant de quoi dĂ©concerter que rassurer après le huis-clos trop long qu’Ă©tait Les 8 Salopards.

1969. L’aube du nouvel Hollywood. Le flower power. Le western spaghetti. Et Charles Manson. Bref, la fin d’une ère et le dĂ©but d’une nouvelle dont sont tĂ©moins les deux personnages de Once upon … l’acteur has been Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) et sa fidèle doublure cascade Cliff Boots (Brad Pitt), voisins Ă  L.A. de l’actrice qui monte, Sharon Tate (Margot Robbie).

Il Ă©tait une fois… un Hollywood oubliĂ©

Inutile d’en dire beaucoup plus sur l’histoire. D’une part car il faut garder une certaine surprise. Et d’autre part car elle est difficilement rĂ©sumable tant elle passe surtout par l’Ă©tat d’esprit des personnages et ce qu’arrive Ă  capturer Tarantino d’une certaine Ă©poque. Il y a donc les thĂ©matiques Ă©voquĂ©es plus haut, mais aussi des films dans le film, du tournage de film, de la perdition dans les alentours de L.A, un groupe de hippies peu convenables, et beaucoup de doutes d’acteur.

Il en dĂ©coule alors un film inhabituel chez Tarantino, bercĂ© en permanence d’une certaine nostalgie pour un cinĂ©ma qui a disparu, un cinĂ©ma d’exploitation qui a Ă©tĂ© remplacĂ© par le nouvel hollywood et des acteurs has been passĂ©s jouĂ©s les mĂ©chants dans le cinĂ©ma europĂ©en, des stars classiques remplacĂ©es par Bruce Lee et Steve McQueen. Le cinĂ©phile qu’est QT capture alors cette transition inĂ©luctable tout en ayant une touche d’espoir, comme si il souhaitait cristalliser ce moment sur la pellicule jusqu’au dernier plan. L’ascension de Sharon Tate s’extasiant au cinĂ©ma face aux doute de Rick Dalton sur un plateau de tournage devant une gamine adepte de la mĂ©thode, voilĂ  encore un exemple de la richesse de cette transition qu’il Ă©voque.

Il Ă©tait une fois … deux amis

Et cette nostalgie passe par le fabuleux portrait que Tarantino fait de ses deux personnages principaux complètement perdus. Leonardo DiCaprio (toujours gĂ©nial) en acteur has been en quĂŞte non pas d’une rĂ©demption mais d’une dernière chance. Brad Pitt (rarement aussi cool) qui n’a pas de but sinon satisfaire DiCaprio et se rendant compte que la jeunesse n’a pas de respect pour ce qu’il aimait auparavant. Les deux personnages voient leur univers s’effondrer et soude du coup leur amitiĂ© de manière particulièrement touchante. Oui, Once upon … c’est aussi une formidable histoire d’amitiĂ© Ă  travers les embĂ»ches et l’oubli, ce qu’il nous a rarement offert.

De scènes de dialogues en scènes de tournage de film, mais aussi avec quelques sĂ©quences qui pourraient flirter avec le cinĂ©ma de genre ou qui sentent bon la chaleur d’un L.A. de stars avec de multiples rĂ©fĂ©rences, les 2h45 de film passent toutes seules, comme si le temps Ă©tait suspendu pour laisser Ă  QT tout le loisir de nous raconter la nostalgie qui l’habite. Si le cinĂ©ma a toujours bercĂ© ses Ĺ“uvres, c’est ici celle qui y est la plus intimement liĂ©e. Mais rassurez-vous, vous aurez tout de mĂŞme droit Ă  votre dose de violence pour que Tarantino puisse faire perdurer son rĂŞve.

Avec Once upon a time … in Hollywood Tarantino livre un nouveau film tellement diffĂ©rent de ses prĂ©cĂ©dents mais en mĂŞme temps tellement plus personnel que l’on ne peut que s’attacher Ă  ses personnages et Ă  sa nostalgie dans un moment suspendu de cinĂ©ma qui marquera l’annĂ©e

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