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Spider-Man Homecoming, critique

posté le 10/07/2017

Après une apparition dans Civil War, Spider-Man revient sur grand écran au premier plan pour un film qui change de ton et qui oublie ses responsabilités. Une vision fraîche et sympathique mais complètement anecdotique.

Après le succès qui n’était pas aussi fructueux qu’attendu du second volet d’Amazing Spider-Man, Sony a vu rouge et a accepter de négocier avec Marvel pour partager les droits du personnage pour mieux le relancer. Résultat, Sony conserve les droits et continue de produire en ayant la possibilité de s’intégrer au Marvel Cinematic Universe tandis que Marvel Studios a le droit de regard sur ce qui est raconté sur son petit protégé, peut l’intégrer dans d’autres films du MCU et récolte évidemment une part des recettes. L’aboutissement de cette tractation était alors l’apparition de Spidey sous les traits de Tom Holland dans Captain America Civil War comme protégé de Tony Stark. Aujourd’hui il a donc le droit à son nouveau film solo.

Mais ce n’est pas parce que nous avons un nouveau réalisateur (Jon Watts, auteur du sympathique et amblinien Cop Car), un nouvel acteur et un nouveau ton que nous allons avoir le droit à une origin story. Après tout, tout le monde connait l’histoire de la morsure de l’araignée et de la mort de l’Oncle Ben, inutile d’en passer par là. Ici, nous avons donc un Peter Parker lycéen qui officie déjà sous costume dans son quartier et qui découvre un étrange trafic d’armes. Et comme il désire faire ses preuves pour intégrer les Avengers de manière plus permanente et ne plus être « le stagiaire », il va tenter d’y mettre fin lui-même malgré les avertissements de Stark.

C’est donc un jeune héros rempli de fraîcheur et d’enthousiasme, entouré de seconds rôles sympathiques qui donnent une ambiance de teen movie rappelant vaguement les films de John Hugues, qui nous est présenté, et introduit dans l’univers Marvel que nous connaissons bien. Une vision également plus terre à terre de l’héroïsme aussi puisque Spidey ne se bat pas contre des milliardaires maléfiques, des demi-dieux ou des extraterrestres mais juste contre des trafiquants d’armes locaux un peu upgradés suite aux dernières catastrophes. En cela, le personnage campé par Tom Holland est impeccable, de même que le bad guy du Vautour incarné par un Michael Keaton dont la carrière devient de plus en plus méta (Batman > Birdman > le Vautour).

On voit donc Spidey à l’école, avec son pote geek, filer des rencards à une jeune fille qu’il n’honorera jamais parce qu’il y a toujours du grabuge un peu plus loin, se prendre des coups dans la tronche et se faire rabrouer par Tony Stark pendant 2h. Et en fait c’est un peu ça le problème, c’est que le film ne propose pas vraiment d’histoire avec des gros enjeux. Ici, hormis le caractère du héros, le récit est bien plat et manque vraiment d’une raison de se battre pour vraiment passionner. Ajoutez à cela un oubli de taille, Peter Parker n’a plus aucune dramaturgie. Aucun problème de fric, une tante sans problèmes, un secret à moitié caché, un oncle Ben à peine mentionné, … comme si tout drame avait été rayé de sa vie. D’ailleurs sa raison d’être Spider-Man ne semble ici qu’être une volonté d’intégrer les Avengers mais sans même vraiment savoir pourquoi (oubliez le grand pouvoir qui implique de grandes responsabilités). Juste pour montrer qu’il peut le faire. Bref, le portrait psychologique du héros est assez fin, moins épais même que certains personnages secondaires de chez Marvel !

Et du côté de l’action, c’est un peu comme pour le héros. C’est sympathique mais c’est sacrément anecdotique et transparent. Il faut le dire, Jon Watts ne fait absolument aucune vague et la réalisation est lisse, les rares idées venant des petits gadgets ajoutés au costume. Car les scènes d’actions sont rares et sans aucun relief ni originalité, faisant juste passer le film en lui donnant un minimum de rythme. Pour un blockbuster, c’est même assez pauvre et on voit bien que ce qui intéresse le réalisateur est plutôt la chronique lycéenne, ce qui aurait été plus intéressant si cette partie était vraiment fouillée également.

Bref, cette nouvelle version marvelisée (javelisée) fait son job et a le mérite de s’éloigner totalement de la version de Sam Raimi, mais à quel prix ? Car on se retrouve ici avec un blockbuster sans caractère, certes frais et sympathique, mais ça ne suffit pas pour en faire un vrai spectacle prenant et marquant. La suite a intérêt à gagner en consistance pour nous convaincre.

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