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Culte du dimanche : la Valse des Pantins

posté le 11/05/2014

A l’occasion de sa sortie restaurĂ©e en vidĂ©o par Carlotta, nous revenons aujourd’hui sur un flm moins connu mais tout aussi rĂ©ussi de Martin Scorsese, toujours avec Robert De Niro : la Valse des Pantins.

Au dĂ©but des annĂ©es 80, Martin Scorsese est revenu en force grâce au succès de Raging Bull qui lui a apportĂ© toute la reconnaissance dont il avait besoin. Il va alors ensuite s’attaquer Ă  d’autres genres de film et c’est son compère Robert De Niro qui lui apporte un scĂ©nario dont il aimerait bien pouvoir jouer le rĂ´le principal sous la camĂ©ra de son ami pour une 5e collaboration. Cela aura mis le temps Ă  Scorsese pour s’y atteler mais il en a maintenant l’occasion. Ce scĂ©nario, c’est celui de the King of Comedy, la Valse des Pantins Ă©crit par Paul D. Zimmerman.

Le film nous permet alors de suivre un véritable loser, Rupert Pupkin, qui rêve du star system, de devenir le roi des comiques. Pour cela, il suit à la trace son idole Jerry Langford. Mais le rêve devient petit à petit un véritable délire et il est prêt à tous les mensonges pour séduire en ancienne camarade de classe et surtout passer à la télévision pour montrer son talent.

Nous sommes Ă  l’aube des annĂ©es 80 lorsque le film sort sur les Ă©crans mais Ă©trangement, sa charge satirique sur la mĂ©diatisation est plus que jamais d’actualitĂ©. La Valse des Pantins est ainsi une dĂ©monstration avant l’heure de ce Ă  quoi conduit le star système et la mĂ©diatisation Ă  outrance des stars, faisant alors des admirateurs et groupies des fans qui n’ont plus vraiment le sens des rĂ©alitĂ©s. Le portrait de Pupkin (impeccable Robert De Niro) et de l’acolyte qu’il trouve sur son passage (Sandra Bernhard, encore plus folle que De Niro) est donc assez drĂ´le en mĂŞme temps que pathĂ©tique.


Après de nombreux drames et polars mafieux, la Valse des Pantins est aussi l’occasion pour Martin Scorsese de s’illustrer dans un autre genre, celui de la comĂ©die, mĂŞme si ce n’est pas spĂ©cialement celui qui Ă©tait voulu au dĂ©part puisqu’il s’agit tout de mĂŞme derrière le sarcasme, d’un portrait au vitriol assez triste du star system et du rĂŞve de mĂ©diatisation d’un loser de première classe. Le rĂ©alisateur a donc cette fois moins l’occasion de montrer son style et va rester en retenue pour laisser ses comĂ©diens s’exprimer et surtout improviser. En effet, les scènes d’improvisation totale comme Pupkin s’invitant dans la maison de Langford ou la fan hystĂ©rique tentant de sĂ©duire Langford entièrement scotchĂ© Ă  son siège sont de vĂ©ritables instant de comĂ©dies qui poursuivent tout le burlesque installĂ© dans les autres scènes et Ă  ce titre, la prise d’otage est très drĂ´le.

Mais Ă©videmment, la Valse des Pantins ne serait pas ce qu’elle est sans la participation d’un invitĂ© de marque, l’immense comique Jerry Lewis qui tient lĂ  un rĂ´le en or et pour la première fois un rĂ´le dramatique. En effet, Scorsese a choisit l’un des plus grands humoriste pour camper un personnage un peu mĂ©galo mais qui doit surtout laisser la place Ă  la drĂ´lerie de De Niro et Bernhard. Alors pas une seule fois il ne dĂ©crochera un sourire et il arrive Ă  merveille Ă  faire passer l’agacement de son personnage. D’une certaine manière il s’agit d’une petite mise en abime de son statut de star, de l’autre d’un rĂ´le de composition qui lui permet de montrer un peu plus l’Ă©tendue de son talent et de montrer que les comiques peuvent très bien tenir des rĂ´les sĂ©rieux quand ils sont bien dirigĂ©s et avec un bon texte.

Avec un discours qui ne vieillit absolument pas et qui peut mĂŞme paraitre un peu sage aujourd’hui, la Valse des Pantins est un film de Martin Scorsese peu connu mais qui a bien sa place. Il a d’ailleurs Ă©tĂ© accueilli très favorablement Ă  sa sortie et bĂ©nĂ©ficie encore aujourd’hui de cette aura qui nous rappelle que Scorsese peut tout rĂ©aliser et que De Niro peut tout jouer.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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