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Le Hobbit : un voyage inattendu, critique

posté le 06/12/2012

L’attente Ă©tait longue avant le retour en Terre du Milieu de Peter Jackson mais le voyage n’en est que meilleur. Entre nostalgie et nouvelles portĂ©es Ă©piques, Le Hobbit : un Voyage Inattendu est bien l’introduction qu’il fallait pour retrouver l’univers de Tolkien et vivre une nouvelle aventure.

Cela faisait 9 ans qu’on l’attendait. Avec les imbroglios juridiques qui ont eu raison de la bonne volontĂ© de Guillermo Del Toro, c’est Peter Jackson qui a donc repris la camĂ©ra pour non pas 2 films comme prĂ©vus Ă  l’origine mais bien 3. AdaptĂ© du livre de Tolkien de seulement 370 pages, le nĂ©o-zĂ©landais a donc dĂ©veloppĂ© une nouvelle trilogie qui revient sur le premier voyage de Bilbo. La première chose que l’on pouvait craindre Ă©tait bien Ă©videmment un syndrome « George Lucas » avec une prĂ©quelle mercantile et destinĂ©e aux enfants … mais ce serait oublier bien trop vite la passion du rĂ©alisateur et son don de conteur.

A l’origine, un « simple » livre pour enfants, Le Hobbit devient entre les mains de Peter Jackson et de ses scĂ©naristes une histoire qui va finalement prendre plus d’envergure. Bien entendu l’enjeu ne sera pas aussi important et profond que celui du Seigneur des Anneaux mais il n’en sera pas moins prenant. En effet, d’une simple quĂŞte pour un trĂ©sor, le film devient aussi le parcours d’un prince pour rĂ©cupĂ©rer le royaume qui lui a Ă©tĂ© volĂ© par un dragon. Et cette histoire est d’emblĂ©e expliquĂ©e dans un prologue impressionnant qui voit ainsi la destruction d’Erebor par Smaug (que nous n’apercevrons que très peu) et nous fait donc tout de suite comprendre les intentions de Thorin.

ReplongĂ©e ensuite dans la ComtĂ© oĂą nous dĂ©couvrons un Bilbo encore jeune et pantouflard, grandement surpris quand Gandalf et les 13 nains viennent frapper Ă  sa porte pour l’emmener dans leur aventure. La nostalgie de retrouver Cul-de-sac et la bonne ambiance de cette joyeuse bande font vite sourire avant de partir Ă  l’aventure. La première partie du film souffrira parfois de quelques longueurs, en particulier avec les morceaux importĂ©s nous dĂ©voilant l’ombre du mal ressurgir secrètement. Ces passages, qui devraient trouver tout leur sens dans la quĂŞte du magicien Ă  venir dans la seconde partie, donnent parfois l’impression de pièces rapportĂ©es pour gonfler artificiellement l’histoire.

Mais cela n’empĂŞche pas Peter Jackson d’Ă©tendre le premier tiers du livre sur un film de plus de 2 heures 30 avec un sens du rythme prenant et des morceaux de bravoure incroyables. Impossible de rester de marbre devant l’impressionnant affrontement des gĂ©ants de pierre (que l’on imagine bien tout droit issue de l’esprit de Del Toro) ou pendant la fuite de la caverne des gobelins (sĂ©quence haletante alternant hĂ©roĂŻsme et burlesque). Au milieu de ces instants Ă©piques portĂ©s par la nouvelle composition d’Howard Shore en grande forme (on remarquera d’ailleurs la prĂ©sence que quelques chansons sorties du livre, nous rapprochant plus de l’esprit de Tolkien), il n’en oublie pas pour autant l’angoisse d’une sĂ©quence oĂą Gollum rĂ©vèle dĂ©jĂ  toute sa fourberie.

Le film joue beaucoup sur la connaissance de l’univers de Tolkien et ceux qui n’arrivaient pas Ă  accrocher au Seigneur des Anneaux auront toujours autant du mal, d’autant plus que quelques personnages font leur retour ici et que certaines sĂ©quence y font clairement rĂ©fĂ©rence, pour le plus grand bonheur des fans. Et pourtant Peter Jackson n’en a pas trop fait non plus. Le rĂ©alisateur a en effet souvent la fâcheuse habitude d’ĂŞtre trop gĂ©nĂ©reux de ce cĂ´tĂ© (cf. la version Ă©tendue de son King Kong), et pourtant il en reste ici Ă  l’essentiel pour toujours faire avancer l’histoire en lui apportant ce qu’il peut pour lui donner plus d’ampleur mais aussi plus d’humanitĂ©.

A ce titre, « PJ » s’y entend pour nous raconter l’histoire de Bilbo, Gandlaf et Thorin. Ces principaux personnages donnent ainsi au film son caractère humain et peut-ĂŞtre plus proche du spectateur que ne pouvait l’ĂŞtre le fardeau de Frodon et la spiritualitĂ© Ă©nigmatique de Gandalf le blanc. On pourra sans doute lui reprocher de ne pas s’intĂ©resser aux 12 autres nains qui composent la communautĂ© mais mĂŞme sur cette durĂ©e il est difficile de leur laisser une place et ils auront certainement plus le loisir de s’exprimer dans la suite de cette quĂŞte. Mais on peut dĂ©jĂ  noter que les comĂ©diens se rĂ©vèle tous impeccables dans leurs costumes et l’Ă©volution de leurs caractères se fait dĂ©jĂ  sentir.

Alors ce premier volet peut effectivement avoir quelques petits airs de « dĂ©jĂ  vu » du fait que nous connaissons son univers et que le film reprend Ă  peu près le mĂŞme schĂ©ma narratif que la CommunautĂ© de l’Anneau. Mais ce Voyage Inattendu du Hobbit est tout de mĂŞme une entrĂ©e en matière sacrĂ©ment enlevĂ©e pour cette nouvelle trilogie en Terre du Milieu. Une seule envie Ă  l’issue de cette première aventure, y replonger tout de suite pour dĂ©couvrir ce que nous a prĂ©parĂ© Peter Jackson comme nouveaux Ă©vĂ©nements jusqu’Ă  l’inĂ©vitable affrontement contre le dragon. L’aventure de fait que (re)commencer.


Le Hobbit – un voyage inattendu (trailer 2) par MyScreens

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. Océane
    08/12/2012 Ă  23:51 | #1

    Comme d’habitude les critiques sur ce site sont tous simplement juste et prĂ©cise. Beaucoup de critique dĂ©peigne Le Hobbit et ca me chagrine. Ici la critique est positive et prise avec recul. Beaucoup on tendance Ă  comparer (dans le mauvais sens du terme) avec le Seigneur des Anneaux mais Jackson a reussi un pari que nul autre n’a su reussir, celui de retranscrire avec Ă©motions et perfection l’univers de Tolkien. C’est un rĂ©alisateur brillant, qui, comme tu l’as trĂ©s bien soulignĂ©, Ă  su donner de l’envergure Ă  ses livres, ou je dirais contes, Ă©crient pour les enfants. Je vais voir le film en avant premiĂ©re mardi a 00h00 je dirais ce que je pense!

  2. 09/12/2012 Ă  23:36 | #2

    PlutĂ´t d’accord ;-)…Sinon c’est Gandalf le GRIS et non pas le blanc (qui est Saroumane)…

  3. FredP
    10/12/2012 Ă  00:18 | #3

    Oui, je faisais rĂ©fĂ©rence au cĂ´tĂ© plus spirituel de Gandalf le blanc dans les deux tours et le retour du roi par rapport Ă  gandalf le gris dans le hobbit et la communautĂ© de l’anneau

  4. 10/12/2012 Ă  05:03 | #4

    Article intĂ©ressant, bien rĂ©digĂ© et très argumentĂ©. Je l’ai lu avec plaisir, merci pour cet avis Ă©clairĂ© que je partage dans son ensemble 🙂

  5. 13/12/2012 Ă  18:56 | #5

    Une dĂ©ception, outre un niveau technique irrĂ©prochable (quoique des personnages font plus vieux que dans « Le seigneur des anneaux » alors qu’on est plusieurs dĂ©cennies avant !), c’est beaucoup trop long pour un premier opus oĂą le schmilblick n’avance pas d’un iota… 2/4

  6. 25/12/2012 Ă  11:12 | #6

    Je constate que la joie de parcourir Ă  nouveau les Terre du Milieu est intacte. La mienne Ă©galement. Le rĂ©cit n’est spĂ©cialement trop long dans sa première partie (on faisait le mĂŞme reproche Ă  « la communauté ») car il permet d’exposer les les personnages en prenant tout son temps. C’est un privilège dont use Jackson avec talent, faisant preuve d’une constante imagination dans la composition de ses plans.