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Hostiles, critique

posté le 06/03/2018

Christian Bale refait Ă©quipe avec Scott Cooper pour Hostiles, un western contemplatif, une balade mortelle en territoire indien qui prend son trop son temps mais offre tout de mĂŞme de beaux sujets de discussion.

Il y a 5 ans, Christian Bale tournait les Brasiers de la Colère sous la direction de Scott Cooper. Un film social sur l’AmĂ©rique ouvrière. Si depuis le rĂ©alisateur s’est plantĂ© avec Strictly Criminal, il continue sa rĂ©flexion sur le bas-cĂ´tĂ© de la route des US. Et dans cette exploration, il est donc bien naturel de revenir sur les fondations du pays avec un western. L’occasion donc de rappeler aussi Bale pour apporter de la profondeur Ă  Hostiles.

Le film commence ainsi par une scène prenante. Un groupe de comanches massacre une famille isolĂ©e et seule la mère en rĂ©chape. Si la suite ne sera pas aussi rythmĂ©e, la mort que l’on y trouve parcourera tout le film. Car ensuite nous allons surtout suivre le captiaine Blocker et ses hommes qui escorte le chef cheyenne Yellow Hawk et sa famille vers ses terres pour y mourir.

On l’aura compris, la mort est donc une constante d’Hostiles puisque c’est l’objectif de l’un de ses personnages principaux (touchant Wes Studi), qu’une autre y survit et y renait et qu’un 3e voit tout son entourage disparaitre pendant les 2h15 de film. Si cet aspect est intĂ©ressant, il en devient toutefois au bout d’un moment presque caricatural tant tout le monde a tendance Ă  mourir dans le film, celui-ci ressemblant alors au bout d’un moment Ă  un enchainement d’enterrements.

Derrière l’ennui, la culpabilitĂ©

Hostiles ne va pas non plus briller par son entrain, avec un rythme lent, sa rĂ©alisation sans Ă©clat, des poncifs utilisĂ©s sans chercher Ă  les rĂ©inventer (l’entente avec les indiens, le traitre, la traversĂ©e de monument valley, …). Avec un Christian Bale en mode poker face pendant tout le film et des personnages secondaires sans arrĂŞt sacrifiĂ©s (est-ce bien raisonnable d’utiliser Ben Foster pour 5 minutes ?), on a forcĂ©ment du mal Ă  s’attacher Ă  ces personnages torturĂ©s, malgrĂ© toute la bonne volontĂ© de la formidable Rosamund Pike.

Et pourtant, malgrĂ© l’ennui, il y a tout de mĂŞme beaucoup de choses intĂ©ressantes dans le film. Non seulement il y a de belles images grâce des paysages parfois saissants ou quelques plans poĂ©tiques, mais il y a aussi ces rĂ©flexions qu’il dĂ©gage, Ă  la fois du cĂ´tĂ© intime de la culpabilitĂ© de ses personnages, et Ă©galment du cĂ´tĂ© de la vision d’une AmĂ©rique en pleine dĂ©construction impersonnelle et sans valeurs.

Ainsi Hostiles ne réinvente en rien le western réfléxif et se révèle même assez standard et sans grandes surprises malgré son temps passé à enterrer des corps, mais la réflexion et la sincérité de son réalisateur le rendent tout de même intéressant à suivre.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 10/03/2018 Ă  05:13 | #1

    Merci beaucoup FredP 🙂