Coup de coeur pour : Love, Simon
Petit phĂ©nomène aux US, Love, Simon arrive enfin sur les Ă©crans français. Petit teen movie aux accents de rom com sucrĂ©e ordinaire mais qui fait donc passer son message bienveillant sur le coming out avec une touchante sincĂ©ritĂ©. Bref, un petit coup de coeur !Â
Si on connait le producteur Greg Berlanti pour le succès de son Arrowverse sur la CW, on a tendance Ă oublier que ses faits d’armes au cinĂ©ma ne sont pas forcĂ©ment convaincants (rĂ©alisateur de BĂ©bĂ© mode d’emploi, scĂ©nariste de Green Lantern et la Colère des Titans). Pourtant, avec Love, Simon, il trouve un sujet Ă porter qui semble bien plus personnel. PersonnalitĂ© LGBT discrète et militant plutĂ´t en coulisse, notamment en imposant des personnages gay dans toutes ses sĂ©ries sans que ce ne soit forcĂ©, il est en effet portĂ© par cette adaptation du livre de Becky Albertalli.
Car Love, Simon, raconte l’histoire d’un lycĂ©en qui cache son homosexualitĂ©. Mais son secret peut exploser suite Ă un Ă©change d’email tombĂ© entre de mauvaises mains. Le chantage dont il fait l’objet va l’amener Ă©galement petit Ă petit Ă revendiquer son droit Ă une histoire d’amour et donc Ă faire son coming out.
Faire de l’homosexualitĂ© une banalitĂ©
Ce qui est intĂ©ressant avec le film, c’est qu’il aborde son sujet de manière frontale, sans faire de sous entendu, en prenant tous les codes de la comĂ©die romantique teenage de studio (alors que c’est d’ordinaire un thème de film indĂ©) avec une ambiance assez sucrĂ©e, une BO dynamique, une rĂ©alisation sans effets simplement au service du rĂ©cit, une troupe de personnages attachants. Tous ces codes font rentrer alors le film dans un certain moule pour mieux faire passer son sujet dans la normalitĂ©. Cela lui permet alors de sortir du carcan du « film gay » pour juste devenir un film teen, ouvrant alors son sujet au grand public, et tant mieux !
Il y a donc quantitĂ© de clichĂ©s du film de lycĂ©ens avec ses matchs de football amĂ©ricain, ses fĂŞtes agrĂ©mentĂ©es de bière-pong, ses fĂŞtes foraines romantiques, ses catĂ©gories bien clichĂ© d’ados. Et pourtant tout cela marche bien grâce Ă un bon rythme et une troupe d’acteurs attachants (Nick Robinson parfait dans le rĂ´le titre mais aussi l’adorable Alexandra Shipp, et Katherine Langford de 13 Reasons Why) complètement au service de l’histoire qu’ils racontent. Si bien que, mĂŞme si l’ensemble est sacrĂ©ment prĂ©visible (mĂŞme malgrĂ© le prĂ©texte du correspondant mystĂ©rieux, fil artificiel pour faire avancer notre hĂ©ros), on se prend tout de mĂŞme bien au jeu et Ă suivre Simon pendant près de 2 heures.
Au delĂ de la sexualitĂ©, juste parler d’amour
Mais ce qui est formidable, c’est aussi la bienveillance que vĂ©hicule le film. En effet, en dehors du chantage dont Simon fera l’objet, il y a forcĂ©ment des moqueries et des maladresses de certains mais aucun rejet du personnage relatif Ă sa sexualitĂ©. Les amis et les parents (Jennifer Garner et Josh Duhamel, touchants) comprĂ©hensifs montrent Ă Simon qu’il a surtout le droit de vivre son histoire d’amour comme il le souhaite et c’est profondĂ©ment rĂ©confortant. Et rien que pour ça, au dela de sexualitĂ©, juste parler d’amour, c’est tout ce que l’on attend.
Ainsi, Love, Simon est un vrai feel good movie teenage qui, Ă travers les codes utilisĂ© et simplement en parlant d’amour, rend le sujet du coming out grand public. Ca fait donc autant du bien au moral que du bien Ă la sociĂ©tĂ©, enfin !
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