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Black Panther, critique

posté le 12/02/2018

18e film de l’univers cinĂ©matographique Marvel, Black Panther nous prĂ©sente plus qu’un nouveau hĂ©ros, un roi avec son propre univers. L’occasion aussi pour Marvel de montrer un film avec plus de consistance qu’Ă  l’habitude grâce Ă  un rĂ©alisateur impliquĂ©. Une belle rĂ©ussite.

Après une introduction efficace dans Captain America Civil War, il est donc temps de s’attarder sur le personnage et l’univers de Black Panther. Un choix osĂ© pour Marvel qui, ainsi, ne prĂ©sente pas le premier film d’envergure sur une super-hĂ©roĂŻne, mais sur un super-hĂ©ros noir. Il y avait certes eu Blade auparavant, mais c’est bien la première fois qu’un studio mise autant d’argent sur un personnage de couleur et le met ainsi Ă  la mĂŞme hauteur que d’autres hĂ©ros maintenant icĂ´niques commes Iron Man.

Et pour porter ce nouveau symbole Ă  l’Ă©cran, le studio mise sur Ryan Coogler. Un choix qui fait sens puisque le rĂ©alisateur monte en puissance depuis le succès critique et public de Fruitvale Station et Creed et surtout apporte toute sa crĂ©dibilitĂ© au projet qui met ainsi fortement en avant la culture africaine et ose aborder le « black lives matter » dans un blockbuster.

Le Martin Luther King de Marvel

Car oui, d’une certaine manière, derrière ces airs de grosse production, le rĂ©alisateur n’oublie pas le fond. Mais reprenons aux bases de l’histoire. Après avoir repris le costume de son père dans Civil War, T’Challa rentre donc dans son royaume du Wakanda mais son arrivĂ©e sur le trĂ´ne est aussi l’occasion pour un ennemi issu d’une erreur du passĂ© de surgir et de tenter de renverser le pouvoir en place.

C’est donc une intrigue plutĂ´t politique qui va se mettre en place. Avec certes quelques ingrĂ©dients d’espionnage Ă  l’image d’une sĂ©quence au casino de la course poursuite qui s’en suit, mais ce sont les ingrĂ©dients d’une lutte de pouvoir shakespearienne qui va nous interroger. Deux visions de la sauvegarde de la culture noire vont s’affronter, celle de T’Challa qui va apprendre comment ouvrir au mon exterieur son royaume jusqu’ici gardĂ© secret, et celle de Killmonger (impeccable Michael B Jordan) qui souhaite que son peuple prenne les armes pour mettre fin aux injustice.
Un affrontement qui n’est pas sans rappeler la vision de Xavier et Magneto chez les X-Men (pour la rĂ©fĂ©rence comics) ou Ă©videmment de Martin Luther King et Malcom X et cet aspect est plutĂ´t bien rendu, apportant Ă  son mĂ©chant une certaine consistance, et son film une profondeur et une prise avec le monde finalement rare chez Marvel.

Wakanda Forever !

 

Comme toute origin story, Black Panther se doit aussi de prĂ©senter son univers. Et ce de cĂ´tĂ©, le Wakanda est formidablement bien reprĂ©sentĂ©, entre respect de la culture africaine et de ses traditions et les hautes technologies apprivoisĂ©es qui en font une nation Ă  la pointe mĂŞme si son Ă©quilibre reste fragile. Loin du toc d’Asgard, le Wakanda est un pays que l’on visite et dont nous dĂ©couvrons de nombreux aspect au fur et Ă  mesure des rencontres de personnages.

De ce cĂ´tĂ© d’ailleurs, le film est aussi riche et fort. Car Ă  cĂ´tĂ© de T’Challa, on ne retrouve que des femmes de caractère. Que ce soit la bien aimĂ©e Nakia qui va d’office au front, la soeur surdouĂ©e ou toute la garde du Dora Milaje, les femmes montrent ici toute leur force de caractère et se battent d’Ă©gal Ă  Ă©gal, faisant presque passer le cabotin Andy Serkis et plus discret Martin Freeman pour des amateurs et volant mĂŞme souvent la vedette Ă  Chadwick Boseman.

Quelques coups de griffes manqués

Cependant, si son univers, ses personnages et son propos apportent une vĂ©ritable profondeur Ă  ce film Marvel, le film n’est pas exempt de quelques dĂ©fauts. Ainsi, les quelques touches d’humour apportĂ©es font rarement mouche (on est bien content que le film reste dans l’ensemble très sĂ©rieux) et le personnage principal souffre un peu de l’ombre de tous les personnages secondaires. On pourra dĂ©plorer Ă©galement le suspense artificiel puisque l’on sait que l’on retrouvera le personnage dans le prochain Avengers. Et enfin, cĂ´tĂ© rĂ©alisation, si l’on apprĂ©ciera la camĂ©ra sans cesse en mouvement qui apporte une dynamique permanente au film (on ne voit pas les 2h15 passer), elle sera parfois Ă  l’origine de quelques bonnes intentions arrivant Ă  un rĂ©sultat passables dans certaines sĂ©quences d’action (le faux plan sĂ©quence du casino apporte ainsi une dynamique mais se rĂ©vèle assez horrible Ă  regarder).

Dans l’ensemble, ce Black Panther est donc une belle rĂ©ussite pour Marvel, imposant un nouveau pan de son univers avec de la consistance et un vĂ©ritable engagement qui fait plaisir Ă  voir pour fĂŞter les 10 ans du studio ! Et vivement le retour de la panthère dans Infinity War. Wakanda Forever.

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