Accueil > CinĂ©ma, Critiques cinĂ© > L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, critique

L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, critique

posté le 25/10/2013

Jean-Pierre Jeunet retente l’aventure AmĂ©rique avec L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, une carte postale sublime et remplie d’une sincĂ©ritĂ© touchante, Ă  admirer en 3D.

Après la semi-dĂ©cĂ©ption de Micmacs Ă  Tire-Larigot qui Ă©tait du pur jeunet farceur mais sans grande surprise, on se demandait bien ce que le crĂ©ateur d’AmĂ©lie Poulain. A la surprise gĂ©nĂ©rale, il est retournĂ© aux États-Unis pour rĂ©aliser l’adaptation de L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet. Loin des extravagances de ses dĂ©buts, ce film est bien l’occasion de nous montrer une facette plus apaisĂ©e de sa personnalitĂ© devant toute la tendresse qu’affiche le rĂ©cit.

En effet, dans cette histoire d’un gamin surdouĂ© de 10 ans qui entreprend un voyage qui le mènera de son Montana natal Ă  Washington pour y prĂ©senter un discours sur l’une de ses invention alors que toute sa famille fait le deuil de son frère, le rĂ©alisateur se pose. Et mĂŞme si on reconnait toujours sa patte narrative dans la prĂ©sentation des personnages, celle-ci se fait plus discrète. Non pas que le film manque de personnalitĂ©, mais le rĂ©alisateur se met entièrement au service de son histoire et de l’Ă©motion qu’il doit y apporter.

Et cela marche puisque l’on est tout de suite attendri par cette famille dysfonctionnelle connaissant quelques problèmes de communication. Avec une belle poĂ©sie, le rĂ©alisateur nous dĂ©crit les rapports entre chacun, et en particulier entre le père et la mère. Mais il va aussi parler, dans ce film qui prend des allures de road movie autant que de conte initiatique, de l’enfance, du deuil du frère et de la recherche d’un but pour s’accomplir. L’histoire est certes classique mais parlera toujours Ă  l’enfant qui est en chacun de nous sans pathos et violons tire-larme mais avec une vĂ©ritable tendresse.

Cette poĂ©sie de Spivet, Jeunet l’obtient aussi avec les images sublimes qu’il nous livre. Les paysages du Montana magnifiĂ©s sont de vĂ©ritables cartes postale pour nous renvoyer Ă  la grandeur de la nature des contrĂ©es reculĂ©es de l’AmĂ©rique sauvage que l’on rĂŞve, autant que d’autres images sont de purs moments qui n’ont pas besoin de mots pour ĂŞtre dĂ©crit comme ce frĂ´lement de main magique entre le père et la mère qui exprime tant de choses pour l’histoire et les personnages mais aussi pour le rĂ©alisateur. Par ailleurs, on pourra aussi noter que Jeunet, technicien hors pair, s’offre aussi l’occasion de filmer en 3D, technique qui le sert parfaitement pour donner une vĂ©ritable ampleur Ă  ses mouvement de camĂ©ra, une vĂ©ritable profondeur dans les paysages mais qui nous permet aussi ne mieux plonger dans l’imaginaire du jeune Spivet. Son utilisation est donc particulièrement astucieuse et sert parfaitement le rĂ©cit sans jamais nous en sortir.

Rempli d’une tendresse folle capable de nous faire monter les larmes aux yeux (mais il s’arrĂŞte heureusement Ă  temps Ă  chaque fois) avec les souvenirs qu’il peut Ă©voquer sur notre enfance, cet Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet est une vĂ©ritable bouffĂ©e d’air pur de la montagne et de l’enfance comme on en voit rarement et que Jean-Pierre Jeunet Ă  rĂ©ussi Ă  capturer Ă  la perfection. C’est mignon comme tout et magnifique Ă  regarder.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 01/11/2013 Ă  17:52 | #1

    Visuellement toujours aussi travaillĂ©, mais le voyage est très loin d’ĂŞtre extravagant, en outre il est plutĂ´t mineur (Ă  peine 1/3 du film)… Mignon voilĂ  lem ot qui vient Ă  l’esprit… 2/4