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Culte du dimanche : Lost in Translation

posté le 16/06/2013

A l’occasion de la sortie de the Bling Ring, revenons sur le film qui a confirmĂ© le talent de « spleenesque » Sofia Coppola et toutes ses prĂ©occupations : Lost in Translation.

Après Virgin Suicides, son premier long-mĂ©trage rĂ©ussi et très favorablement accueilli par la critique et le public, Sofia Coppola se devait d’offrir un nouveau film Ă  la hauteur des attente. Et cette fois, c’est Ă  partir de son expĂ©rience vĂ©cue Ă  Tokyo qu’elle va Ă©crire elle-mĂŞme son scĂ©nario.

Ce sera Lost in Translation. L’histoire d’un comĂ©dien en fin de carrière qui se rend dans la capitale japonaise pour tourner une publicitĂ©. Lors de ses nuit blanches Ă  errer dans l’hĂ´tel, il va faire la connaissance de la douce et jeune Charlotte qui, Ă  l’aube de sa vie (elle vient de terminer ses Ă©tudes et de se marier), s’ennuie dĂ©jĂ . Ensemble, le temps de leur sĂ©jour, ils vont retrouver goĂ»t Ă  la vie.

Les personnages perdus, cherchant leur raison d’ĂŞtre parfois au dĂ©tour d’une simple rencontre pendant une pĂ©riode de transition, Sofia Coppola les aimes particulièrement et c’est mĂŞme l’une des constantes de son cinĂ©ma. Celle qui Ă©tait « la fille de » et maintenant auteur reconnue a imposĂ© avec Lost in Translation l’ensemble de ses thèmes et de ses prĂ©occupations.
L’ennui, la cĂ©lĂ©britĂ© sur le dĂ©clin, un Hollywood lointain qui n’est plus ce qu’il Ă©tait, la recherche d’un bonheur mĂŞme pour un court instant, tout cela dans un cadre intimiste et filmĂ© avec une certaine la pudeur, comme des instants volĂ©s, voilĂ  Ă  quoi l’on peut reconnaitre entre mille un film de Sofia Coppola.

Lost in Translation est sans doute dans sa filmographie celui qui arrive Ă  cerner le mieux ces thèmes sans en faire de trop. Avec une rĂ©elle justesse, elle nous installe dans l’hĂ´tel duquel on ne partira presque pas et pourtant on a presque l’impression de se retrouver dans un road movie guidĂ© par les rencontres dans un temps suspendu sur la musique aĂ©rienne dans lequel le choix par la rĂ©alisatrice se montre toujours judicieux.

Mais surtout, Sofia Coppola rĂ©unit Ă  l’Ă©cran un couple original confondant de naturel. Nous avons d’un cĂ´tĂ© Bill Murray qui entretien toujours son image nostalgique, Ă  la fois drĂ´le, perdu, protecteur, humain et mĂ©lancolique. Dans le rĂ´le de ce comĂ©dien dĂ©sabusĂ© cherchant Ă  fuir le star-system hollywoodien et sa femme, il se montre particulièrement touchant.
En face de lui, Scarlett Johansson, alors encore peu connue, joue subtilement la girl next door en proie au doute et cherchant à être rassurée.
Ensemble, et malgrĂ© la diffĂ©rence d’âge entre les deux personnages, il forment un couple profondĂ©ment attachant dans leur recherche de rĂ©confort simple et d’un temps pour eux. La rĂ©alisatrice arrive Ă  capturer une certaine intimitĂ© toute en pudeur jusque dans leur dernière scène et leur dernier Ă©change qui restera un mystère.

ComĂ©die romantique indĂ©pendante oĂą la mĂ©lancolie et la solitude ont toute leur place, Lost in Translation dĂ©sarme alors le public et la critique qui lui fait une ovation. MĂŞme les professionnels reconnaissent tout le talent d’auteur de Sofia Coppola en lui dĂ©cernant l’oscar du meilleur scĂ©nario original Ă  sa sortie. Depuis, elle ressasse les mĂŞme thèmes en faisant ou non effet mais toujours en gardant cette indĂ©pendance.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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