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Marvel : Fear Itself

posté le 10/08/2012

Retour sur le crossover de Marvel qui Ă©tait sensĂ© encore une fois chambouler la vie de nos hĂ©ros et qui a finalement accouchĂ© d’une souris : Fear Itself.

Après le retour au statu quo de Siege qui a permis aux hĂ©ros Marvel de retrouver leur place d’avant Civil War, le nouveau crossover annuel de la maison des idĂ©es nous Ă©tait prĂ©sentĂ© comme le plus gros Ă©vĂ©nement depuis des annĂ©es. Celui qui redistribuerai encore les cartes comme l’avait fait Mark Millar dans son mega crossover qui avait rĂ©ussi Ă  atteindre une portĂ©e politique, idĂ©ologique inĂ©dite chez Marvel tout en bouleversant durablement la vie des hĂ©ros. Mais l’Ă©diteur a cette fois placĂ© aux commandes de ce nouvel Ă©vĂ©nement, un scĂ©nariste beaucoup plus mallĂ©able : Matt Fraction. Le scĂ©nariste qui essaie tant bien que mal de succĂ©der Ă  Ed Brubaker sur Uncanny X-Men mais qui a rendu un peu d’intĂ©rĂŞt Ă  Iron Man va donc nous embarquer dans une histoire tournant principalement autour de Thor et Captain America (alors que les 2 films de ces hĂ©ros sortaient en mĂŞme temps au cinĂ©ma lors de la parution amĂ©ricaine).

Le pitch de dĂ©part de Fear Itself pouvait nous permettre d’espĂ©rer un rĂ©cit Ă  la fois Ă©pique et dramatique. En effet, Sin, la fille de Crâne Rouge, a rĂ©ussi Ă  rĂ©veiller un vieil ennemi d’Odin tombĂ© dans l’oublie : Le Serpent. ĂŠtre surpuissant, il a besoin que les hommes puissent ressentir la plus grande des peurs pour retrouver ses forces et aller se venger de son vieux frère roi des dieux nordiques. Alors il fait appel Ă  certains des plus puissants et destructeurs ennemis de nos hĂ©ros pour prĂŞter main forte Ă  Sin et semer la terreur dans les villes alors que les dieux nous ont quittĂ©, nous laissant seuls face Ă  cette terrible menace.

Dès lors, on aurait pu imaginer une rĂ©cit complexe dans lequel nos hĂ©ros auraient Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  leur peurs, Ă  la dĂ©faite cuisante et au dĂ©sespoir dans une lutte contre un ĂŞtre dont ils ne connaissent rien. HĂ©las, il n’en sera rien et Fraction va appliquer le plus simplement possible les règles du crossover Marvel : exposition de la menace – Ă©chec des hĂ©ros – un mort – la revanche des hĂ©ros – la victoire. Sur 7 Ă©pisodes (sans compter les tie in dans les sĂ©ries courantes mais finalement pas si importants, les scĂ©naristes n’ayant pas trop envie de s’impliquer dans ce crossover), le rĂ©cit s’Ă©tale mais a du mal  Ă  prendre. Plus fort, le scĂ©nariste n’arrive jamais Ă  nous faire ressentir le danger, la difficultĂ© de la situation ou mĂŞme la perte de certains personnages tant il ne s’y intĂ©resse pas. D’autant plus que l’on sait très bien que ces personnages ne resteront pas morts bien longtemps.

Il ne nous reste alors plus qu’Ă  savourer quelques scènes de batailles bien senties mais bien souvent trop courte, Ă  l’image de l’impressionnante lutte de Thor contre Hulk et la Chose possĂ©dĂ©s. MĂŞme le final voyant nos hĂ©ros enfin armĂ©s pour lutter face aux soldats du Serpent sera rapidement expĂ©diĂ©. D’ailleurs, le Serpent est lui-mĂŞme un bad guy plutĂ´t ratĂ© pour ce crossover, n’imposant, malgrĂ© les mots, jamais une menace physique et psychologique assez forte puisqu’il ne fait rien par lui-mĂŞme. En ce sens, il n’a donc que peu d’intĂ©rĂŞt et accentue alors le cĂ´tĂ© anecdotique de l’Ă©vĂ©nement.

Matt Fraction n’avait donc clairement pas les Ă©paules pour porter un tel projet mais au crayon, Stuart Immonem s’en sort de son cĂ´tĂ© plutĂ´t bien, aussi Ă  l’aise pour montrer des hĂ©ros dĂ©sespĂ©rĂ©s dans un cadre intimiste qu’une bataille de belle ampleur. Son trait s’applique plutĂ´t bien Ă  l’atmosphère qui se crĂ©Ă© et son nouveau design de certains hĂ©ros pour l’occasion est mĂŞme plutĂ´t rĂ©ussi et impressionnant. Mais malgrĂ© cela, Fear Itself se rĂ©vèle finalement assez inoffensif et quasiment aucune consĂ©quence n’atteindra les hĂ©ros. Dispensable.

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