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Film de combat dans la plus grande tradition américain, Warrior est surtout la rencontre de deux acteurs opposés mais complémentaires qui devraient (enfin) faire parler d’eux.

Dans la famille des sports de combats américain on a le pigmalion Rocky et d’un autre côté l’oscarisé The Fighter. Entre les deux, bon nombre ont tenté des choses, que ce soit des arts martiaux ou de la boxe traditionnelle. Aujourd’hui c’est à Warrior que nous avons à faire. Et comme l’originalité n’est pas l’apanage du cinéma américain, nous avons droit à l’histoire de deux frères  au parcours fort différent qui vont reprendre l’entrainement d’art martial mixte et finiront évidemment par s’affronter dans une compétition de haut niveau .

Oui, l’histoire, est prévisible et l’on sait bien ce qui nous attend, des problèmes à l’entrainement aux confrontations psychologiques précédant l’affrontement, en passant par la gloire progressive  qu’atteindront les deux frères ennemis. Mais pourtant, la recette de ce Warrior fonctionne à merveille. Non seulement parce que le réalisateur Gavin O’Connor raconte bien son histoire, mais surtout parce qu’il oppose deux acteurs qui se révèlent pleinement.

D’un côté nous avons Tom Hardy qui campe un personnage renfermé retournant chez son père après un passage à l’armée. Obnubilé par ce qu’il a vécu en Irak et les problèmes de familles pas vraiment joyeux connus avant, il reprend l’entraînement et sa rage l’emporte dans les combats au plus haut niveau. De l’autre, son frère interprété par Joel Edgerton, père de famille et prof qui peine à joindre les deux bouts et cherche à oublier son père. Pour palier aux besoins du foyer, il va donc lui aussi reprendre la compétition. Deux frères, deux idéaux qui s’affrontent. Et cette différence, on la ressent tout au long du film où nous voyons les deux frangins suivre chacun leur parcours de leur côté avant de s’affronter.

Les deux acteurs ont un jeu bien différents mais tout les deux ont un côté animal qui donne sa personnalité au film. Alors que Tom Hardy tient ici plus du chien enragé que rien ne peut arrêter, Edgerton lui tient plus du nounours qui cache bien sa technique de combat irréprochable. On ne donnait pas cher de lui, mais il est ici suprenant. Et le contraste entre les deux personnages est donc saisissant. Mais ils sont aussi complémentaires. Et c’est ce qui participe à une montée en puissance du final dans lequel on a du mal à choisir notre favori tant leurs raisons de se battre son justes et les personnages attachants.

Il faut dire que O’Connor ne fait pas dans l’originalité côté mise en scène mais il touche à des problèmes de société différents de The Fighter tout en entretenant un lien fraternel qui parlera à tout le monde. Ainsi, le problème de retour de la guerre est traité d’un côté et de l’autre c’est plutôt la crise économique qui touche les familles, le tout lié par une histoire de famille intense dont le rôle central et pas forcément sympa est donné au père incarné par Nick Nolte. Tout cela est habilement lié sans oublier les combats qui, bien que filmés sans grande inventivité, réservent leurs lots de sensations et de coups chocs.

Mais surtout, alors qu’il prend son temps à se mettre en place, Warrior fait monter la pression à mesure que l’on s’attache aux personnages pour que l’affrontement final entre les deux frères soit d’une intensité émotionnelle captivante. Puissant.