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Twilight chapitre 1 Fascination, film pas très bon du jeudi

posté le 17/11/2011

Difficile de pas aimer Twilight, le phénomène teenage de ces dernières années… en fait si ! Mise à part le fait qu’il ne se passe rien, tout à peu près y est agaçant, pour rester poli ! Retour sur le premier volet.

Comment ne pas aimer Twilight ? Alors que le premier épisode de la saga est passé sur nos écrans clairs (les chaînes pour les pauvres qui ne connaissent pas le téléchargement), revisitons ce pilier de la littérature pour adolescents (l’expression est déjà un oxymore). Eh oui, que se serait-il passé si je n’avais pas compris que cette histoire ne m’était pas destinée ? La réponse, tout de suite.

Des millions de cœur purs ont saignés devant (ou à la lecture) des histoires troublés de la prise en sandwich de Bella par Edward Cullen le vampire et Jacob Black, le natif américain loup-garou (ou comment être 2 fois damnés). Dès le premier épisode débarqué sur les écrans de cinéma en 2008, beaucoup s’en sont entichés alors que les plus ardents détracteurs surnommeront cette œuvre de fiction : Twoilette, rapport à sa qualité romanesque intrinsèque et à la brillance de sa mise en scène !

Le titre du premier opus résume à lui seul l’incompréhension qu’ont les personnes de la deuxième catégorie face au succès de cette éponge à frustrations. En effet, on aurait pu penser que Fascination faisait référence à ce jeu de touche-pipi de frustrés qui se déroule sous nos yeux ennuyés, mais non. Le titre résume simplement la grande différence entre la non-qualité critique de l’histoire et l’engouement du public.

C’est être dur avec Stéphanie Meyer, alors qu’elle nous a juste ressorti une formule scénaristique resucée, plus que desséchée où une fille et un garçon sont attirés l’un par l’autre mais leur relation ne peut être ; ce pitch mis à la saveur vampire a fait un hold-up sur les médias culturelles voire généralistes de ces dernières années. Ce qui n’est pas forcément un gage de qualité.

Faut-il avoir un cÅ“ur aussi gelé que les comédons sur la face d’Edward Cullen ou être crétinement objecteur de conscience pour être insensible à Twilight ? Sans aller jusque là, il suffit juste de ne pas vouloir assister béat à une énième romance réchauffée. Chaque génération à son Titanic…

Mais alors qu’est ce qui se passe dans Twilight ? Bella, jeune gamine 2 de tension arrive à Ploucs Ville où bizarrement les jeunes sont tous aussi pauvres que les Kardashian et stylés (parce que dans votre bahut aussi, le journaliste du Canard du Lycée se baladait avec une cravate nouée sur une chemise de la même couleur ?).

Bella est introduite par une voix-off d’une femme d’âge mûr alors qu’elle a, quoi, 14-19 ans ? C’est pour montrer que elle, c’est pas une minette comme les autres qui se pâment devant le premier poster de boys band qu’on lui refile. Bon, même si elle débarque de l’Arizona, un des états les plus chauds et secs des US, elle exhibera quand même sa personne fadasse enroulée dans une chemise à carreaux pour faire couleur locale. De toute façon, ils sont tous pâlots dans cette histoire, pas juste les vampires.

Un jour où elle se fait passablement chier à la cantine (non pas qu’elle soit condescendante par choix ou surdouée, c’est juste qu’elle ne connecte pas avec le genre humain étant donné que leurs synapses semblent fonctionner plus rapidement que les siens), débarquent les « badass du coin ». A bord d’une escouade de blancs-becs à dents longues et étrangement sûrs d’eux et à la peau immaculée (ce ne sont pas des ados ordinaires), le bogoss Edward Cullen qui lui aussi s’emmerde passablement depuis 100 ans !

Lui est attirant parce que c’est un vampire. Elle, parce qu’elle est frigide et sans caractère. Le mystère, ça attire toujours. Forcément, les deux galèrent, piétinent, ils n’ont pas de partenaires spirituelles à hauteur de leurs personnalités exigeantes (l’une a un cerveau ralenti, l’autre gelé par le fait d’être mort).

Leur connexion métaphysique s’établira de suite. Le courant passe illico, ils se boivent du regard (ils parviendront même à nous saouler par leurs échanges mutiques du lobe frontal, c’est dire). Bref, ils sont ce qu’ils ont toujours recherché, l’alter-ego, le complément, celui qui finit les phrases de l’autre (comme font Riri, Fifi et Loulou).


C’est beau, c’est l’amour. Le bel amour, celui qui n’est qu’exacerbation hyper-phéromonique des sentiments et des sens ! Celui où on ne réfléchit pas à construire un avenir ou voir si, passé le premier contact, on réalise que l’autre ne convient pas. C’est l’amour, qui ne fait pas se dire « Sa famille est très envahissante alors quand on vivra sous le même toit, faudra pas qu’ils débarquent tous les quatre matins« , ou « J’ai honte, mon père porte une moustache et en plus il est flic à la campagne, ça fait pitch de mauvais film américain« . Non, on fonce.

Meuh nan. Calmez-vous les kidz, vous apprendrez- ça plus tard mais c’est qu’une histoire de « teub ». Il veut juste la lui fourrer c’est tout. D’ailleurs comme tout mec, Edward justifie son attrait pour Bella par un désir avéré de vouloir la contrôler « tu es la seule en qui je n’arrive pas à lire« . C’est sûr que c’est la première fois que son apparence de nana blasée/sous traitement de laxatif lui servira à quelque chose à Bella : un mec va prendre ça pour de l’intelligence.

Mais bon faut pas se leurrer, en fait Edward a les crocs pour elle, et tient à la mordre. D’ailleurs,  sa tête de coincé qui crie « Chaton ! » quand une nénette se pose à côté de lui, c’est une métaphore pour l’érection incontrôlée ! Aussi, à partir du moment où il aura sucé autre chose, il redeviendra sociable, comme après une bonne branlette qui soulage ! Le sexe gouverne les esprits des hommes civilisés.

Edward n’est donc qu’un vampire mormon lycéen, vierge depuis 100 ans qui brille au soleil et qui doit faire face aux avances d’une lycéenne dont les yeux crient braguette ! Difficile à gérer, surtout quand on est un mort-vivant qui ne dort jamais !

Tout dans ce film n’est qu’une allégorie du désir sexuel bestial (celui qui fait lâchement envoyer un texto le lendemain matin quand on repart de chez sa proie). Même la scène de l’accident que Bella évite grâce à Édward, sensé être le pinacle du début du film : elle symbolise la première perception que les sexes opposés ont l’un de l’autre. Fasciné comme la première fois où un garçon comprend le pouvoir destructeur des nibards. Ca ne loupe pas, la fille rêve de l’autre le soir même.

Tout n’est qu’affaire de désirs de boutonneux incompris d’eux-mêmes, de tentatives gauches de vouloir planter l’autre de son arme. Après, on tourne autant autour du pot qu’eux se tournent autour. Une bonne incarnation du je t’aime moi non plus : la meilleure façon d’intéresser quelqu’un c’est bien de devenir indispensable à ses yeux puis de l’envoyer paître !

Bon, à un moment, on va voir le vampire à la lumière du jour et il irradie et reflète la lumière du soleil. Dans mon souvenir, les vampires n’avaient pas de reflet dans un miroir et ne supportait pas la lumière du jour. Vous allez me dire, ils jouent au baseball aussi ! C’est beau… mais qu’est ce que c’est con ! Et après ils s’allongent dans l’herbe pour glander encore ! Alors qu’il nous aura sorti juste avant le couplet de « On est des bêtes sauvages, on est fait pour tuer, bla bla bla » !

La prochaine fois je regarderais un téléfilm M6 de l’après-midi, en semaine, ceux pour les ménagères qui font du repassage devant de telles niaiseries.  Et encore, le premier épisode de Twilight n’est pas le pire. En étant objectif, on ne peut qu’être cynique sur cette licence mais je savais que j’étais pas le public cible.

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