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the Wicked + the Divine, les dieux pop

posté le 30/05/2018

Voilà une grande série de comics multi-primée et dont on n’a toujours pas parlé. Mais la parution du 4e tome et la fin du premier arc de la série est enfin une bonne occasion de se pencher sur l’étrange the Wicked + the Divine.

Le duo Kieron Gillen et Jamie McKelvie (repéré avec Phonogram), nous avait étonné chez Marvel en reprenant les Young Avengers dans une histoire étrange et avec une atmosphère unique. Depuis ils sont repartis dans le comics indépendant et ont donc proposé une étrange histoire à base de dieux et de pop music.

The Wicked + the Divine donc imagine les pop stars d’aujourd’hui comme les dieux d’autrefois. Car tous les 90 ans, 12 dieux (empruntés à différentes religions) se réincarnent dans le corps de jeunes adultes qui deviennent alors charismatiques et soulèvent les foules grâce à leur talent. Et comme toute pop star, cette gloire éphémère leur monte à la tête.

Le point de vue adopté ici est d’autant plus intéressant qu’il est celui d’une jeune fan qui s’immerge du coup dans cette nouvelle pop culture et rêve de faire partie de l’entourage de ces dieux. Elle va donc rencontrer Luci (pour Lucifer) qui se retrouve très vite embarquée dans une histoire de meurtre et qui va déclencher alors bon nombre de suspicsions au Panthéon. Car qui voudrait déjà assassiner des stars vouées à disparaitre dans 2 ans ?

A travers les fans et les stars, les auteurs brossent donc le portrait d’une génération en quête de modèle et qui, faute d’en trouver, va complètement de travers et s’attache alors à ce qui se fait de plus superficiel. L’image des dieux et de la pop music qui sacrifie des jeunes sur l’autel du succès (on se souvient des crises de Britney ou Miley Cirus) est donc excellent pour faire passer ce message. Luttes d’égo, flippe quand à l’avenir, experiences de drogues ou sexuelles, tout y passe comme si nous entrions ici dans un Woodstock du XXIe siècle.

Du coup l’écriture moderne de Gillen, souvent énigmatique, nous fait nous poser beaucoup de questions sur la direction que la série va prendre et il faut parfois prendre un peu son mal en patience pour comprendre où tout ça va nous mener, mais on ne peut s’empêcher d’être fasciné par ces personnages déifiés, leurs relations et leurs souhaits qu’ils ignorent même parfois eux-mêmes.

Et au dessin, McKelvie reste toujours aussi clair (et parfois froid), avec des compositions très carrées et un tracé simple mais toujours étudié, qui donne à la série une son atmosphère particulière, à la fois mythique, pop et sexy.

Le premier tome pourra donc désarçonner un peu mais le second fait vraiment entrer dans le bain de la série. Il faudra donc ensuite passer un 3e tome de flashbacks avant de voir l’action s’accélérer d’un seul coup dans le 4e qui fait office de conclusion explosive (bourée d’action là où les précédents étaient plutôt sur l’intrigue à complots) à ce premier acte et mettant donc un lumière un nouveau Panthéon qui devra trouver son but dans la suite.

Série unique de par son histoire, son atmosphère et ses personnages, pas forcément évidente à prendre en main, the Wicked + the Divine est donc fascinante et on est curieux de voir où nous mènera l’acte suivant.

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