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the Greatest Showman, critique

posté le 27/01/2018

Hugh Jackman rime avec the Greatest Showman. Et si l’acteur peut bien en revendiquer le titre, le film est par contre une vĂ©ritable catastrophe pour les yeux et les oreilles, vide de sens. Bon courage !

Comme souvent, Ă  l’origine, il y a une idĂ©e originale et pleine de sens. Faire un biopic largement romancĂ© et complètement musical sur le lĂ©gendaire PT Barnum, l’homme d’affaire et showman Ă  l’origine du grand cirque portant son nom. Le projet est en route dès 2011 avec Hugh Jackman en producteur et 1er rĂ´le alors que le dĂ©butant issu des effets visuels Michael Gracey se voit offrir le poste de rĂ©alisateur. Mais depuis 2011, le film Ă©tait en development hell, peinant Ă  trouver des chansons convenables et ce n’est qu’en 2016 que le projet a pu avancer. Et comme souvent, quand on fait rĂ©chauffer le plat trop longtemps, ça fini en bouillie.

The Greatest Showman dĂ©bute ainsi sous les coups de tambour et une grosse chanson pop bien lourde qui illustre le leitmotiv du film, le spectacle. Puis bascule directement sur l’enfance et le dĂ©but de romance entre Barnum et celle qui est bien entendu destinĂ©e Ă  ĂŞtre sa femme, peu importe les galères. L’intrigue se dĂ©roule alors Ă  vitesse grand V, Barnum perd son job mais va rebondir en crĂ©ant son cirque, recrutant au passage des freaks fort sympathique. Le succès est au rendez-vous mais, oh gros dilemme, Barnum va laisser parler son envie de montrer tout ce qu’il peut faire au lieu de prendre soin de sa famille et de exclus Ă  qui il a offert un toit.

Un muscial très léger

L’ennui, c’est bien que tout cela se dĂ©roule tout seul, sans jamais s’attarder sur une certaine dramaturgie. Pire, absolument tout est prĂ©visible et consensuel, de la cantatrice manipulatrice Ă  la romance soft entre le jeune premier Zac Efron (dont on ne mesurera pas le charisme face Ă  Jackman) et Zendaya. Et on regrettera d’ailleurs le fait de faire appel Ă  des actrices aussi talentueuses que Michelle Williams et Rebecca Ferguson si c’est pour leur donner des rĂ´les aussi pauvres.

Et si certains voient ici un film sur la tolĂ©rance, force est de constater que le message passe clairment au second plan tant les freaks ne sont jamais considĂ©rĂ©s. En effet, leur arc ne se dĂ©veloppe qu’en vague arrière plan avec une seule petite chanson qui leur est consacrĂ©e. Jamais ils ne sont mĂ©langĂ©s Ă  la population normaleet jamais nous n’avons l’impression que ce combat est central pour eux ou pour les autres personnages. Zac Efron tombe amoureux d’une acrobate canon et pas d’une femme Ă  barbe, la cantatrice aurait pu jouer un rĂ´le pour faire tomber les frontières mais ce n’est pas exploitĂ©, bref, restons tous chacun de notre cĂ´tĂ©, on a vu mieux pour prĂ´ner le vivre ensemble.

La BO assourdissante

Si le fond Ă©tait absent mais compensĂ© par un certain savoir-faire technique et des chansons de qualitĂ©, le spectacle aurait tout de mĂŞme Ă©tĂ© digeste, mais c’est loin d’ĂŞtre le cas. D’abord, graphiquement, le film est assez laid dès qu’il convoque les effets visuels avec des fonds verts, des dĂ©cors rajoutĂ©s et une photo saturĂ©e dans tous les sens qui confine au kitch non assumĂ©.
Mais surtout, les chansons sont de vĂ©ritables bouillies sonores. Avec leur cĂ´tĂ© pop, leurs voix poussĂ©es Ă  fond, un gros renfort de basse et batterie, des choeurs, un mix dĂ©plorable, toutes les chansons se ressemblent et n’apporte aucune personnalitĂ©s aux diffĂ©rentes scènes.  Il n’en ressort qu’un ensemble de clips mal tournĂ©s et complètement uniformes et assourdissants.

Finalement, la seule chose qui pourra sauver the Greatest Showman, c’est juste Hugh Jackman. L’acteur australien se donne complètement pour emporter le public avec lui et il faut bien tout son sens de l’entertainement et son capital sympathie pour nous happer. Mais c’est mĂŞme parfois de trop, devenant alors le Jackman Show. Bref, vous l’aurez compris, on tient lĂ  le premier dĂ©sastre de l’annĂ©e.

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