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Sans un Bruit, critique

posté le 17/06/2018

Depuis sa sortie aux US en avril, on ne parle que de ce film, et pourtant il ne sort que le 20 juin sur nos écrans. Mais Sans un Bruit n’a pas usurpé sa réputation et se révèle terriblement efficace et vous coupera le souffle pendant 90 minutes. Voilà pourquoi !

John Krasinski est un artiste étonnant. Réalisateur de 2 films plutôt passés inaperçu, on le connait surtout pour son rôle dans the Office puis surtout des petits rôles au cinéma. Il n’a même jamais vraiment approché le cinéma d’horreur. Et pourtant, quand on lui offre le scénario de Sans un Bruit, il y va à fond, se gavant de films d’horreur, réécrivant le scénario et impliquant sa femme Emily Blunt pour tenir l’autre rôle principal du film.

Pourtant, l’histoire est simple. Dans un monde laissé à l’abandon, les survivants tentent de mener leur vie le plus discrètement possible sans faire le moindre bruit … sans quoi ils seront attaqués par des créatures sanguinaires. Et ici, on s’intéresse plus particulièrement à une famille qui a perdu l’un de ses enfants, dont la femme est aujourd’hui enceinte, et leur fille aînée est sourde … autrement dit, ça ne va pas être facile tous les jour.

La terreur sans un mot

Dès la première séquence Krasinski réalisateur nous montre qu’il connait bien son sujet et se montre d’une efficacité redoutable. Attrapant le public seulement avec les images, le jeu des comédiens presque muets, un bon travail sur le son, on commence d’emblée à s’attacher à cette famille avant que l’horreur n’arrive. Et cela va durer pendant 90 minutes.

Quand elle arrive, l’horreur se montre redoutable. Avec sa mise en scène il suffit d’un simple bruit pour que le spectateur sursaute et s’accroche à son fauteuil en attendant l’arrivée possible des monstres. Se concentrant sur une peur ancestrale, il l’utilise ici à la perfection pour faire naître le suspense à chaque fois. Sans abuser de jumpscares, Krasinski va renouveler à chaque fois ses outils pour nous angoisser (un accouchement imminent, un silo de maïs, un clou qui dépasse …). Et surtout, il va utiliser notre attachement aux personnages pour faire naître la terreur dans des séquences d’une redoutable efficacité.

Au delà de l’horreur : la famille

Car c’est à travers les acteurs que tout passe et si l’on ne s’attachait pas aux personnages, le film ne fonctionnerait pas. Ici, justement, on s’attache à eux, on imagine ce qu’a été leur vie ces derniers mois et nous n’avons pas envie de voir cette famille se décomposer plus qu’elle ne l’est déjà. C’est pour cela que l’on angoisse à l’apparition des monstres et donc du moindre bruit, c’est parce qu’on a peur pour eux, des gens ordinaires auxquels on s’identifie.

Ainsi, au delà de la terreur, Sans un Bruit est aussi émouvant car il parle de la famille avec des comédiens particulièrement impliqués et qui arrivent à transmettre leurs émotions avec un simple regard. Certains séquences sont ainsi très touchantes pour évoquer la communication dans la cellule familiale et cela résonne donc pour tout le public pour avoir un peu d’émotion.

Alors bien sûr, il y a quelques ficelles qui se révèlent un peu grosses, mais que l’on oublie très vite devant notre attachement à cette famille et à la terreur que l’on vit avec eux. Sans un bruit est donc sans doute le grand frisson de l’année.

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