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Red Sparrow, critique

posté le 03/04/2018

Avec Red Sparrow, Jennifer Lawrence devient espionne russe. Une nouvelle composition lourde dans un film rĂ©tro long qui n’a rien Ă  dire.

Après 3 volets de Hunger Games, le rĂ©alisateur Francis Lawrence a retrouvĂ© sa libertĂ©. Mais ne cherchant plus l’esbrouffe graphique de ses dĂ©buts (Constantine et Je suis une LĂ©gende), il s’oriente cette fois dans le film d’espionnage rĂ©tro pour lequel il refait Ă©quipe avec Jennifer Lawrence.

Au dĂ©part l’adaptation du Red Sparrow de Jason Matthews devait ĂŞtre rĂ©alisĂ©e par Darren Aronofsky puis par David Fincher (qui auraient Ă©tĂ© bien plus manipulateurs), mais c’est finalement un plus solide artisan qui met donc en scène le film. Celui-ci raconte l’histoire d’une ballerine Ă  la carrière brisĂ©e qui va ĂŞtre recrutĂ©e par les services sercrets russes. Devenant particulièrement douĂ©e, elle va se mettre Ă  manipuler les ennemis amĂ©ricains autant que sa propre hiĂ©rarchie.

L’espionne de l’ennui

Cependant le film se refuse dès le dĂ©part Ă  choisir une Ă©poque utilisant autant des voitures contemporaines ou contraintes de sĂ©curitĂ© d’un aĂ©roport de nos jours que de vieux tĂ©lĂ©phones Ă  fil et vieilles disquettes. Ne se situant nulle part, cela pertube donc la cohĂ©rence de dĂ©part du film mĂŞme si cela lui donne un cĂ´tĂ© intemporel. A l’image de ce refus de choix, le film va se rĂ©vĂ©ler bancal tout au long de ses 2h20.

Avec un faux rythme et beaucoup de longueurs le film n’arrive jamais Ă  prendre son envol et Ă  raconter une histoire prenante. La faute Ă  la fois Ă  un gros sentiment de dĂ©jĂ  vu, Ă  un parcours d’espionne calibrĂ©, Ă  des rouages et machinations qui n’ont plus rien d’inĂ©dit et des personnages sans attachement. Ainsi on comprend bien dès le dĂ©part que le personnage de Jennifer Lawrence va tenter de manipuler tout le monde et chaque retournement de situation va alors dans ce sens, si bien que la rĂ©vĂ©lation finale de son choix n’aura rien de surprenant. Ainsi, dès lors que l’on a dĂ©jĂ  vu quelques films d’espionnage on aura vite fait d’en dĂ©celer les ficelles (coucou la taupe devinĂ©e en 5 minutes) et de trouver cela ennuyeux.

J.Law Show

On pourra bien sauver quelques sĂ©quences comme l’apprentissage Ă  la dure par une Charlotte Rampling froide comme jamais ou une sĂ©quence de torture particulièrement brutale. Mais avec la mise en scène rĂ©tro transparente de Francis Lawrence, c’est surtout Jennifer Lawrence qui, Ă  l’instar du personnage dans l’intrigue, prend le pouvoir sur le film. 

L’actrice au melon devenu pastèque utulise le film pour vĂ©hiculer son image, montrer qu’elle maĂ®trise son corps et le montre quand elle veut pour manipuler son public et ses dĂ©tracteurs. Une sĂ©quence de nu oĂą elle prend le pouvoir, un dĂ©filĂ© de maillot de bain qui n’ont rien de pratique pour la natation, la voilĂ  en pleine possession de ses moyens et vampirisant les autres rĂ´les (pourtant pas mauvais Joel Edgerton) . Cela aurait pu ĂŞtre intĂ©ressant si elle n’Ă©tait pas en surjeu faussement interiorisĂ© permenant.

N’assumant qu’Ă  moitiĂ© son hĂ©ritage de la guerre froide, Red Sparrow navigue donc laborieusement entre hommage et volontĂ© de modernitĂ© pour imposer une hĂ©roĂŻne cannibalisĂ©e par sa propre actrice. Du coup l’ennui pointe vite le bout de son nez pour supporter les 2h20 de film.

 

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