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Culte du dimanche : Jumanji de Joe Johnston

posté le 07/01/2018

Avec une suite divertissante sortie pendant les fĂŞtes, il nous fallait bien revenir sur l’opus original qui a berçé tant d’enfants dans les annĂ©es 90 ! Pour ce premier culte du dimanche de l’annĂ©e, retour le Jumanji de Joe Johnston avec Robin Williams !

Avec les productions Amblin et des rĂ©alisateurs comme Chris Columbus, les gamins des annĂ©es 80/90 ont grandit avec un bon nombre de films devenus cultes. Avec la sortie en 89 de ChĂ©rie j’ai rĂ©trĂ©ci les gosses aurĂ©olĂ© d’un grand succès, Joe Johnston fait donc partie de ces cinĂ©astes artisants qui font plaisir aux gamins en leur faisant vivre des aventures sans les prendre pour des idiots.

Celui qui a travaillĂ© comme artiste conceptuel chez Lucasfilm sur Star Wars et Indiana Jones est donc passĂ© avec succès Ă  la rĂ©alisation. Il en profite alors pour rĂ©aliser le rĂ©tro Rocketeer (qui reflète bien le goĂ»t du cinĂ©aste pour les comics d’Ă©poque et prĂ©figure son Captain America) avant de mĂŞler live et animation dans Richard au Pays des Livres Magiques. HĂ©las ce dernier n’a pas le succès escomptĂ©.

Mais Joe Johnston ne se repose pas sur ses lauriers et enchaĂ®ne donc directement avec un autre film qui fera grandir les enfants en adaptant le livre de Chris Van Allsburg, Jumanji. Celui-ci arrive adroitement a rĂ©aliser le fantasme enfantin de vivre littĂ©ralement un jeu d’aventure. Ici, « floor is lava » peut vraiment devenir rĂ©alitĂ© !

Toutefois, Jumanji n’est pas juste un film concept et repose avant tout sur des personnages qui ont besoin les uns des autres pour se construire. Ainsi, Alan Parrish, projetĂ© dans le jeu en 1969, a un grand besoin de reconnaissance paternelle alors que son amour d’enfance va devoir faire face Ă  ses peurs. Et lorsque la partie reprend 26 ans plus tard Judy (Kirsten Dunst) et Peter doivent surmonter  la mort de leurs parents. Alors le temps du jeu, Alan et Sarah vont devoir devenir des parents de substitution et les quatre vont former un semblant de famille, montrant que c’est ensemble que l’on peut lutter face Ă  la sauvagerie du monde.

Un propos fort, Ă  la fois universel et intime qui touche forcĂ©ment, donnant de la consistance et une vĂ©ritable âme Ă  ce qui n’aurait pu ĂŞtre qu’un divertissement lambda. Et c’est sans doute cela qui fait que toute une gĂ©nĂ©ration s’est appropriĂ© le film. On notera d’ailleurs l’intelligence et la subtilitĂ© avec laquelle la relation père-fils est abordĂ© puisque le chasseur Van Pelt est campĂ© par le mĂŞme acteur que le père Parrish, signe qu’Allan doit affronter bien pire que la jungle pour s’en sortir, son propre père.

Mais si le film est aussi rĂ©ussit, en plus de son propos familial fort bien amenĂ©, c’est aussi grâce Ă  trois autres atouts. Le premier Ă©tant Ă©videmment la prĂ©sence de ce gĂ©nie qu’est Robin Williams. Alors que l’acteur sort tout juste du succès phĂ©nomĂ©nal de Mrs Doubtfire, il enchaĂ®ne ici avec un nouveau rĂ´le aussi drĂ´le qu’Ă©mouvant, mettant en avant toutes les facettes de l’acteur, qui va renforcer son aura auprès des jeunes, devenant presque l’oncle sympa et un peu fou par procuration pour toute une gĂ©nĂ©naration.

Il y a aussi la rĂ©alisation de Joe Johnston, intemporelle qui joue efficacement entre effets animatroniques et effets numĂ©riques innovants pour l’Ă©poque (et qui ont un peu vieillit aujourd’hui mais participent au charme du film), qui nous font vraiment croire Ă  cette jungle qui s’installe dans la rĂ©alitĂ© avec ses plantes et ses crĂ©atures plus vicieuses les unes que les autres.

Et enfin, il y a ce scĂ©nario ludique qui a l’intelligence de ne pas nous montrer l’intĂ©rieur du jeu mais de faire jouer notre imagination en nous en montrant des pièces rapportĂ©es de manière maline et originale. Car si le lion, les singes, les pachydermes et les grosses araignĂ©es Ă©taient attendus, on s’attendait un peu moins Ă  la mousson, aux moustiques, au plantes carnivores gĂ©antes ou aux sables mouvants. Cela apporte alors Ă  chaque coup de dĂ©s son lot de surprises et de renouvellement des enjeux pour terminer cette partie.

RĂ©sultat, Jumanji est aussi divertissant que touchant et se regarde aujourd’hui encore avec un plaisir certain, en particulier grace Ă  des personnges fort et leur relation travaillĂ©e. Le film sera un grand succès pour le rĂ©alisateur et l’acteur. A tel point qu’il engendrera une sĂ©rie animĂ©e et l’imagination de Zathura (faisant alors de John Favreau un peu l’hĂ©ritier artisan de Johnston) et donc plus de 20 plus tard une suite qui se dĂ©tachera heureusement suffisamment de son modèle pour ne pas souffrir de la comparaison.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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