Accueil > Cinéma, Critiques ciné > Critiques express : du Labyrinthe 3 à Moi Tonya

Critiques express : du Labyrinthe 3 à Moi Tonya

posté le 28/02/2018

Ce début d’année 2018 au ciné est assez riche. Tellement riche même que l’on a pas le temps de tout chroniquer ! Voici donc en mode express ce que l’on a pensé de quelques films sortis ces 2 premiers mois, avec quelques perles qui valent tout de même vraiment le détour ! On parle de Jusqu’à la Garde, le Labyrinthe – le Remède Mortel, Phantom Thread ou encore de Moi, Tonya, mais aussi de Mute et the Ritual sur Netflix

Jusqu’à la Garde : la révélation Legrand

Précédé d’un excellent bouche-à-oreille, le premier film de Xavier Legrand est en effet une vraie réussite qui ose mettre son spectateur dans une position délicate. Jusqu’à la Garde est la suite de son court-métrage multi récompensé Avant que de tout Perdre et s’intéresse à un couple qui se dispute la garde du petit Julien 10 ans.
Après une incursion dans le cinéma social dans une introduction qui reflète la lourdeur de l’audience, le film dérive petit à petit vers le thriller où on se demande jusqu’où est prêt à aller Denis Ménochet pour régler ses comptes avec sa femme incarnée par Léa Drucker et récupérer le petit Julien.

Jouant avec les espaces restreints (la voiture est un décor important du film), une mise en scène travaillée (le plan séquence de la fête qui fait monter le malaise), la sous-entendu et les personnages travaillés, le film est une réussite et impose une telle tension dans son final que l’on aura du mal à se lever de son siège quand arrive le générique ! Legrand est à suivre de très près !

Le Labyrinthe Рle Rem̬de Mortel : la fin du YA

Si Twilight et Hunger Games ont reigné sur le royaume de l’adaptation de livre young adult, enterrant bon nombre d’ersatz comme Divergente and co, il y a une autre saga qui a tout de même fait son bonhomme de chemin. En effet, avec Le Labyrinthe, Wes Ball instaurait un univers graphiquement emballant et un groupe de personnages qui fonctionne bien sans s’imposer de love story plombante.

Après un second volet un peu en dessous mais qui permettait de bien étendre l’univers et des retard de production suite à une sérieuse blessure de Dylan O’Brien, voici donc la conclusion de la saga qui commence par une scène d’action d’une efficacité redoutable et qui va ensuite pendant plus de 2h aligner les retournements de situations, révélations et enjeux. Sens de la camaraderie et liberté sont ici de mise pour nous embarquer dans ce divertissement présivisible et calibré mais qui fait indéniablement le boulot. Reste à savoir ce que va pouvoir faire Wes Ball après s’être imposé sur cette sympathique saga.

Phanthom Thread : au revoir Daniel Day Lewis

10 ans après le redoutable There Will Be Blood, Paul Thomas Anderson et Daniel Day Lewis retravaillent ensemble. Et cette fois, place à la finesse de la haute couture. Le réalisateur s’interroge sur l’obsession de la création et encore une fois après the Master sur l’influence discrète et folle de la femme dans le couple.

Ainsi il est difficile de résumer Phantom Thread mais il sera aussi parfois difficile de s’y plonger vu le rythme très lent et le décor presque unique de chambre qu’il prend pour montrer comment cet homme puissant va se prosterner devant. Bien entendu cela est réalisé tout en délicatesse, troquant la provocation fiévreuse des débuts de PTA pour un empoisonnement plus insidieux et subtil de l’esprit du spectateur. Et en cela le film est très intéressant. Il est juste dommage qu’il ne soit pas plus abrupt par moments pour nous emporter pleinement. Enfin, évidemment, saluons la performance de Daniel Day Lewis qui décide donc de partir à la retraite après un nouveau rôle exigeant et qui trouve en face de lui du répondant avec Vicky Krieps.

Moi, Tonya : patin dans la gueule

Dans les années 90, le monde du patinage artistique ne vit que par l’opposition entre Tonya Harding et Nancy Kerrigan. Et lorsque cette dernière est agressée, la première est fortement soupçonnée et c’est toute l’image du sport qui en prend un coup. Partant de ce fait marquant, le réalisateur Craig Gillepsie (plein d’idées derrière la caméra) et le scénariste Steven Rogers vont réaliser un portrait de femme au vitriol.

Tour à tour battue par sa mère puis son mari, vue par les jury de patinage comme une plouc, Tonya Harding (véhicule à oscar pour la surcotée Margot Robbie) n’a pas une vie facile et s’enfonce même petit à petit dans un côté freak. Mais apparemment le scénario préfère raconter maladroitement les violences conjugales dédramatisées sur fond de musique cool des Gardiens de la Galaxie, plutôt que de s’intéresser à se portrait de freak représentant une frange des Etats-Unis ou à la rivalité des deux patineuses passée sous silence. Dommage car il y avait plus de matière que ce simple portrait affranchi de la presque championne.

Mute : la déception de Duncan Jones

Révélé en 2010 avec le petit bijou Moon, confirmé avec le malin Source Code, Duncan Jones avait été un peu écrasé par le rouleau compresseur du blockbuster en s’attaquant à Warcraft. Aussi le voir revenir à la SF avec un budget raisonnable et toute la liberté qu’offre Netflix nous laissait assez impatient, d’autant plus que le scénario de Mute trainait depuis plusieurs années dans ses tiroirs. Hélas, la déception sera à la hauteur de l’attente.
Dans un Berlin futuriste rempli de néons, un personnage muet (Alexander Skarsgard au regard de chien battu pendant 2 longues heures) part à la recherche de sa petite amie disparue dans les bas fonds de la ville et va tomber sur deux chirurgiens un peu tarés. Un film noir et SF typique mais qui n’a ici strictement rien à dire, où les quelques idées qui arrivent ne sont même pas exploitées correctement, où le production design sympa n’est jamais justifié, où les personnages n’évoluent pas et restent inintéressants, … bref, un énorme vide où la seule inspiration qu’il y a, c’est l’improbable moustache de Paul Rudd.

the Ritual : petit frisson sur Netflix

Enfin, terminons avec ce petit film d’horreur récemment disponible sur netflix, sorte de mélange entre Blair Witch et the Descent, the Ritual voit donc une bande de potes partir en randonnée en Suède pour faire le deuil de l’un des leurs. Mais un détour dans les bois se révèle plus risqué que prévu puisqu’ils vont tomber sur une créature étrange qui va chercher à les tuer un a un.

Sans prétention mais avec un accent adulte prononcé qui permet d’avoir des personnages crédibles dans une situation extraordinaire et des effets horrifiques bien travaillés, le film maintient de bout en bout son mystère et sa tension. Dommage que la créature en question ait un design moyennement fonctionnel et que d’autres films soient passés avant sur le même terrain avec plus de puissance mais on tient là un film qui se tient bien.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. Pas encore de commentaire