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Quelques Minutes après Minuit, critique

posté le 29/12/2016

Avant de s’attaquer à la suite de Jurassic World, Juan Antonio Bayona nous offre avec Quelques Minutes après Minuit, un conte fantastique brillant qui pourrait nous offrir les premières larmes de 2017. C’est beau !

Après l’Orphelinat et the Impossible, l’espagnol Juan Antonio Bayona continue de s’intéresser à l’enfance avec cette adaptation personnelle de Quelques Minutes après Minuit de Patrick Ness. On y retrouve donc le jeune Conor qui doit faire face à la maladie de sa mère, l’absence de son père et les persécutions à l’école. Oui, il n’a pas une vie facile et c’est pour cela qu’un monstre (réèl ou imaginaire ? peu importe) va l’aider à traverser ces épreuves et lui faire accepter les événements et exorciser sa colère.

En soi, le film ne réinvente pas grand chose dans le domaine du conte pour enfants et adultes où se mêlent réalité et fantastique. A la fois bercé par Steven Spielberg et Guillermo Del Toro (ces 2 influences bercent toute sa filmographie, même jusqu’à son prochain film), J.A. Bayona nous propose tout de même une lecture passionnante, émouvante et personnelle formidablement servie par une superbe mise en scène qui donne toute son importance au dessin permettant d’exorciser ses peurs. Tout le parcours initiatique du jeune Connor pour accepter les épreuves difficiles qui lui sont imposées par la vie est prenant. Et si il y a peu de suspense, ce n’est pas l’intérêt du film qui repose avant tout sur la gestion des émotions.

En cela, tout est bien imagé avec un monstre aux faux airs de Groot qui impose sa présence et fait évoluer notre jeune héros pas étapes dans des séquences oniriques de toute beauté. Tout est émouvant et parfait pour faire comprendre sans détour aux enfant ce qu’est la maladie, perte d’un être cher et les émotions que cela peut provoquer. Et c’est tout aussi utile d’ailleurs aux moins jeunes pour l’accepter.

Si cela fonctionne si bien et délivre un message aussi émouvant c’est aussi car en plus d’une mise en scène au service d’un récit fort, il y a également des comédiens impliqués pour délivrer de émotions naturelles et fortes. Ainsi Felicity Jones (elle est partout en ce moment !) est d’une fragilité touchante alors que Sigourney Weaver campe une grand-mère forte comme on peut se la représenter. De son côté, Liam Neeson est évidemment parfait dans le rôle du monstre pour faire passer avec autorité et sagesse les messages de son personnage et même Toby Kebbell se doit pour une fois d’être au niveau. Mais c’est surtout la composition de Lewis MacDougall que l’on retiendra ici ! Le jeune acteur capture l’attention tout de suite et livre une prestation remarquable, ne cédant jamais aux larmes faciles et faisant transparaître toute la colère mélancolique qui l’habite. Une véritable révélation et un nom à bien retenir !


Quelques Minutes après Minuit est donc un formidable conte, d’une tristesse et d’une poésie fantastique émouvante mais qui donne aussi beaucoup de courage. Les premières larmes de 2017 ? C’est pas loin !

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