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Peter et Elliott le dragon, critique

posté le 19/08/2016

Disney n’en finit plus de se remaker, et c’est fois, c’est pour remettre au goĂ»t du jour Peter et Elliott le dragon. Et Ă©tonnamment, c’est l’un des plus beaux films familiaux de ces dernières annĂ©es mĂŞme si il force un peu trop sur la guimauve.

Après le triomphe du Livre de la Jungle au printemps, les studios Disney renouvelle une autre histoire d’enfant abandonnĂ© et Ă©levĂ© par des animaux, celle de Peter et Elliott le dragon, sorti en 1977 et mĂŞlant Ă  l’Ă©poque live et animation mais qui avait fait un bide au box office. Il n’y a donc rien Ă  perdre en livrant une nouvelle version de cette histoire d’amitiĂ© entre un enfant vagabond et un dragon facĂ©tieux et tendre. Pour cela, le studio fait appel Ă  un rĂ©alisateur venant encore une fois du circuit indĂ©pendant et qui a fait ses preuves avec le magnifique les Amants du Texas, David Lowery.

Et heureusement, on sent que le rĂ©alisateur a pu s’approprier le cahier des charges de Disney en y apportant une touche folk personnelle (cette fuit de Peter dans la ville est formidable) et peut du coup nous gratifier de magnifiques scènes. Cela commence dès l’introduction nous montrant comment le jeune Peter se retrouve orphelin et est recueilli par le dragon. Avec une mise en scène inspirĂ©e et forte en Ă©motion, il nous offre sans doute l’une des plus belles intros de l’annĂ©e, parmi les meilleures de Disney.

S’en suit une histoire assez classique oĂą, quelques annĂ©es plus tard, une garde-forestière va trouver le gamin et un patron local commence Ă  couper les arbres de la forĂŞt. Entre petit message Ă©colo et histoire autour du choix de la famille, l’ensemble est ultra balisĂ© et gentillet, sans avoir l’ambition de rĂ©volutionner quoi que ce soit. Avec une grande sincĂ©ritĂ© et simplicitĂ©, on se retrouve devant un conte assez intemporel, lĂ©gèrement nostalgique (ça nous rappellera forcĂ©ment les aventures familiales du type Sauvez Willy des annĂ©es 90), rempli de bonnes intentions.

Il faut dire que, Disney oblige, le film n’hĂ©site pas Ă  en faire des tonnes dans la guimauve avec son lot de scènes poignantes qui prennent mĂŞme le pas sur l’histoire. Et si l’on se passera des Ă©motions de Bryce Dallas Howard (qui n’est heureusement qu’un second rĂ´le qui se fait bien voler la vedette par Robert Redford en impeccable conteur), on sera ravi de voir Ă  quel point la relation entre le jeune Peter (la dĂ©couverte du petit Oakes Fegley très juste) et Elliott, le grand dragon vert et touffu, est aboutie et apporte vraiment une âme au film, qui nous fait finalement bien avaler son trop plein de douceur. En rĂ©sulte alors quelques scènes de câlins groupĂ©s qui devraient en Ă©mouvoir plus d’un.

La relation entre Peter et Elliott est donc le point central du film et c’est une rĂ©ussite qui est autant due Ă  l’acteur qu’Ă  la qualitĂ© de l’animation du dragon, exceptionnelle, Ă  tel point que c’est lui qui vĂ©hicule le plus d’Ă©motions. Le rĂ©alisateur, avec une photo sublime et une exigence dans ce qu’il cherche chez l’animal, en fait tout le cĹ“ur et l’âme du film comme il est l’esprit de la forĂŞt (une piste qui n’est d’ailleurs peut-ĂŞtre pas suffisamment explorĂ©e et qui aurait pu accentuer la mythologie du film et son cĂ´tĂ© Ă©colo).

En s’Ă©loignant complètement du film original, ce Peter et Elliott perd en espièglerie ce qu’il gagne en Ă©motion et en beautĂ©. Il sera peut-ĂŞtre rapidement oubliĂ© mais il est un parfait mĂ©lange entre les intentions d’un studio (Disney retrouve son esprit) et d’un rĂ©alisateur pour offrir le film familial idĂ©al pour cet Ă©tĂ©.

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