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Culte du dimanche : the Faculty de Robert Rodriguez

posté le 01/05/2016

Il y a bientĂ´t 18 ans, un lycĂ©e amĂ©ricain Ă©tait envahie par des extraterrestres. Aujourd’hui, il reste juste le souvenir d’ados qui ont grandi mais pour qui the Faculty est une douce nostalgie devenue culte.

Alors qu’il vient de triompher avec les scĂ©narios des deux premiers volets de Scream et celui de Souviens-toi l’Ă©tĂ© dernier, Kevin Williamson continue d’Ă©crire des histoires horrifiques de lycĂ©ens avec the Faculty. Cette fois, il s’inspire largement de l’Invasion des profanateurs pour dĂ©crire l’invasion d’un lycĂ©e amĂ©ricain par des parasites aliens qui s’emparent d’abord du corps enseignant avant de s’en prendre aux Ă©lèves et aux parents qu’il manipulent comme bon leur semblent avant de dominer la terre qui est remplie de s prĂ©cieuses ressources. Mais voilĂ  certains ados ne l’entendent pas de cette oreille et après dĂ©celĂ© cette invasion, il vont tenter d’y mettre fin.

S’appuyant sur les archĂ©types des personnages de lycĂ©e comme on a bien pu le voir dans Breakfast Club, le scĂ©nariste rassemble donc un loser geek (car oui, Ă  cette Ă©poque, les films de super-hĂ©ros ne dominaient pas le box office faisant des geeks l’avenir d’Hollywood), le sportif, la fille canon, la petite nouvelle ingĂ©nue, le rebelle ou encore la gothique pour lutter contre cette invasion sur fond de cours de bio et de stade de foot. Il en rĂ©sulte des interactions intĂ©ressantes entre les protagonistes qui deviennent tous quelqu’un d’autre pendant le film, comme si, devant la menace, ils allaient tous sortir des cases dans lesquelles ont les cantonnait et brisant ainsi les clichĂ©s.

The Faculty n’est ainsi pas forcĂ©ment transgressif (mĂŞme si les lycĂ©ens sauvent le monde Ă  l’aide de drogue, nous offrant au passage une relecture intĂ©ressante d’une scène culte de the Thing), mais il permet surtout aux ados de la fin des 90’s de s’identifier rapidement et de bien s’imaginer dans ce cas de figure dans une pĂ©riode de la vie oĂą l’on doute de soi mais aussi des autres et en particulier du monde adulte. Loin d’ĂŞtre bĂŞte et mĂ©chant, tout en revendiquant clairement son statut de sĂ©rie B efficace, the Faculty s’impose ainsi comme un teen movie parmi ce qui se faisait de mieux dans les annĂ©es 90.

Il faut dire aussi qu’Ă  la mise en scène, Dimension Films (la filiale horrifique de Miramax des Weinstein de l’Ă©poque) est allĂ© chercher Robert Rodriguez dont ils avaient produit avec succès le culte Une Nuit en Enfer. Le rĂ©alisateur complètement indĂ©pendant qui avait l’habitude de cumuler les postes sur ses films prĂ©cĂ©dents exĂ©cute pour la première fois un film de commande. Une contrainte qui lui permet d’ĂŞtre plus cadrĂ© que d’habitude tout en dĂ©montrant son efficacitĂ© pour mener le rĂ©cit avec ce qu’il faut d’humour et de rĂ©fĂ©rences, parfaitement Ă  l’aise pour mettre en image le scĂ©nario de Williamson avec un casting  bourrĂ© de stars du dĂ©but des annĂ©es 2000.

C’est ainsi que l’on retrouve Elijah Wood avant sa transformation en hobbit, Josh Harnett avant son dĂ©clin post Pearl Harbor (on les retrouvera d’ailleurs tous les 2 dans le Sin City de Rodriguez), ClĂ©a DuVall qui sera ensuite revue dans plusieurs sĂ©ries tv, Jordana Brewster pas encore aux commandes des bolides de Fast and Furious. Et du cĂ´tĂ© du corps enseignant, c’est une belle galerie de seconds rĂ´les avec Famke Janssen, Robert Patrick ou encore Salma Hayek (complètement Ă  contre-emploi en infirmière malade, loin de Satanico Pandemonium) et mĂŞme Piper Laurie, l’horrible mère de Carrie. Tout se beau monde s’amuse donc sur fond de reprises rock (dont une reprise honorable de Another brick in the Wall) pour un film d’Ă©tĂ© qui se revendique comme tel.

Si the Faculty ne marque pas forcĂ©ment l’histoire du film d’horreur et encore moins l’histoire du cinĂ©ma, il reste tout de mĂŞme un divertissement très efficace et attachant qui aura marquĂ© toute la gĂ©nĂ©ration de fin des 90’s qui revoit donc le film avec grand plaisir, rappelant les annĂ©es lycĂ©es avec des emmerdes beaucoup plus simples. Nostalgie, quand tu nous tiens …

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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