Elvis & Nixon, critique
Anecdote pop du dĂ©but des 70’s, la rencontre entre Elvis & Nixon devient aujourd’hui un petit film sans ambition qui devrait sortir discrĂštement dans quelques salles au milieu des blockbusters estivaux. Dommage, il avait plus sa place Ă Deauville ou directement en vidĂ©o pour trouver son public.
21 dĂ©cembre 1970. Nixon, fraĂźchement Ă©lu prĂ©sident des USA cherche Ă s’attirer les faveurs des jeunes et accepte de recevoir la superstar Elvis Presley. Si on ne sait pas grand chose de ce qui a Ă©tĂ© dit pendant cette rencontre, la photo qui en est le tĂ©moin est quand Ă elle devenue cĂ©lĂšbre. Il n’en faut pas plus pour en faire un film gentiment dĂ©calĂ© interprĂ©tant ce qu’a pu donnĂ© la rencontre des deux personnages. L’histoire d’Elvis & Nixon sera donc celle d’une superstar prĂ©occupĂ©e par une jeunesse droguĂ©e et Ă la dĂ©rive qui veut rencontrer le prĂ©sident pour servir son pays et devenir un agent infiltrĂ© du bureau des narcotiques.
Et il faudra moins de 90 minutes pour faire le tour de la question. Evidemment la premiĂšre partie concernera la prĂ©paration de ce rendez-vous avec un prĂ©sident qui n’en veut pas et un Elvis qui fait … son Elvis sans gĂȘne Ă qui personne ne peut refuser quoi que ce soit. La mise en place est longuette et laborieuse malgrĂ© quelques seconds rĂŽles sans relief qui tente de faire ressortir l’absurditĂ© de la situation. Et on ne peut pas dire que la mise en scĂšne soit trĂšs inventive pour maintenir l’intĂ©rĂȘt, n’Ă©tant mĂȘme pas un tant soit peu pop avec un peu de personnalitĂ© pour coller au sujet.
Il faut donc attendre la derniĂšre partie du film et la rencontre entre les 2 personnages historiques pour que l’on se rĂ©veille enfin. Elvis et Nixon, impeccablement interprĂ©tĂ©s par Michael Shannon et Kevin Spacey, aux caractĂšres complĂštement opposĂ©s vont, en 20 minutes, apprendre Ă se connaitre, se respecter et s’apprĂ©cier … mais ça ne changera pas la face du monde, mĂȘme si c’est fait avec honnĂȘtetĂ©, sans prĂ©tention et dans la bonne humeur. VoilĂ une rencontre bien inutile.
En gros ce Elvis & Nixon est une anecdote sans grand intĂ©rĂȘt et avec une rĂ©alisation digne d’un tĂ©lĂ©film. PlutĂŽt que de voir ça au cinĂ©ma en plein Ă©tĂ©, on l’aurait bien vu hors compĂ©tition au Festival de Deauville comme une petite rĂ©crĂ©ation pour les petits vieux qui foulent les planches chaque annĂ©e puis avec une sortie directement en vidĂ©o, la case grand Ă©cran n’Ă©tant ici pas vraiment indispensable.
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