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Captain America Civil War, critique

posté le 18/04/2016

Après DC et son Batman v Superman, c’est au tour de Marvel de dĂ©gainer son propre affrontement entre super-hĂ©ros avec Captain America Civil War, divertissement super-hĂ©roĂŻque de haute volĂ©e rempli d’Ă©motion, d’humour et Ă©videmment de fan service, l’un des meilleurs films de la maison des idĂ©es.

Après le succès public et critique du Soldat de l’Hiver, les frères Russo rempilent pour une nouvelle aventure de Captain America avec encore plus d’enjeux. En effet, en plus d’ĂŞtre la suite des aventures solo du hĂ©ros Ă  la bannière Ă©toilĂ©e, ce Civil War rassemble une plĂ©thore de hĂ©ros qui en fait Ă©galement une suite d’Avengers, conjuguant alors 2 intrigues complĂ©mentaires. D’un cĂ´tĂ© celle de Steve Rogers qui cherche son ancien ami Bucky Barnes recherchĂ© par les autoritĂ©s après un attentat dont il pourrait ĂŞtre Ă  l’origine. Et d’un autre cĂ´tĂ©, après une nouvelle mission qui a mal tournĂ©, les Avengers menĂ© par Cap doivent ratifier un accord les plaçant sous l’autoritĂ© de l’ONU sous peine de devenir des criminels, ce qui va crĂ©er une opposition entre les partisans de Tony Stark jugeant en effet que les surhumain doivent agir avec contrĂ´le alors que Rogers prĂ©fère dĂ©fendre la libertĂ© individuelle d’un groupe qui ne serait pas soumis aux politiciens.

Il s’agit lĂ  de prises de dĂ©cisions parfaitement dĂ©fendables des deux cĂ´tĂ©s qui vont en plus devenir de plus en plus personnelles Ă  mesure que le rĂ©cit avance. Car si il dĂ©bute comme un techno-thriller dans la droite lignĂ©e du prĂ©cĂ©dent volet dans le premier tiers, le film se poursuit ensuite dans second acte comme un grand spectacle opposant les 2 factions de l’Ă©quipe avant de rejoindre un 3e acte plus intime et psychologique. Evidemment il s’agit d’un film Marvel qui reste grand public, mais tout cela est avancĂ© avec intelligence et un discours plutĂ´t engagĂ© au niveau politique, n’hĂ©sitant pas Ă  nous interroger sur la question de la libertĂ© de choix et d’action des individus et des gouvernements.

Un discours politique qui Ă©tait dĂ©jĂ  prĂ©sent dans le comics de Mark Millar et Steve McNiven dont le film reprend le postulat et les positions des personnages de manière plutĂ´t intelligente (mais ne cherchez pas ensuite les rebondissements du comics et ses dizaines de super-hĂ©ros). Le scĂ©nario est d’ailleurs particulièrement bien construit, s’attachant Ă  intĂ©grer naturellement chaque personnage et Ă  leur donner une dimension intĂ©ressante ou au moins un moment de gloire assez rĂ©jouissant pour que personne ne se sente lĂ©sĂ©, mais l’Ă©criture navigue Ă©galement avec habiletĂ© entre la tension, l’humour (parfaitement dosĂ© et seulement prĂ©sents aux moments oĂą il ne dĂ©samorce pas le drame) ou l’Ă©motion des diffĂ©rentes sĂ©quences.

Ainsi, le fil conducteur de Captain America est judicieusement enrichi par l’arrivĂ©e du nouveau personnage de Black Panther et l’opposition avec Iron Man est bien menĂ©e, de mĂŞme que les diffĂ©rents rebondissements qu’offre l’intrigue assez riche et pourtant toujours limpide. Et si, par exemple, Scarlet Witch bĂ©nĂ©ficie d’un petit arc qui la fait Ă©voluer, Ant-Man dĂ©voile plus de potentiel que dans son propre film et le nouveau mĂ©chant interprĂ©tĂ© par Daniel Bruhl, si il s’Ă©loigne beaucoup de son personnage dessinĂ©, dĂ©veloppe Ă©galement une idĂ©e très intĂ©ressante.

Evidemment, depuis certaines scènes de destruction massive qu’on a souvent reprochĂ©, les films de super-hĂ©ros en prennent maintenant compte (c’est mĂŞme l’une des rĂ©flexion de l’accord imposĂ© par l’ONU ici), et les hĂ©ros se battent maintenant dans des terrains les plus vides possibles. Alors la sĂ©quence centrale de l’affrontement sur le tarmac de l’aĂ©roport de Berlin semble par moment assez vide et ressembler au dĂ©part Ă  une simple baston de gangs sur un parking mais finalement cette scène que l’on redoutait dans la bande-annonce est remplie d’idĂ©es rĂ©jouissantes qui feront la joie des spectateurs (dont l’intervention 100% gratuite et fan service de Spider-Man mais Ă´ combien rĂ©ussie). Mais cette dimension de destruction massive est aussi abordĂ©e avec ses consĂ©quences sur le commun des mortels.

On l’a vu, si le scĂ©nario est particulièrement bien Ă©crit, il faut Ă©galement fĂ©liciter les frères Russo pour savoir mettre en valeur les personnages d’un cĂ´tĂ© en portant les acteurs dans leurs interprĂ©tations, mais Ă©galement en Ă©tant toujours aussi efficaces du cĂ´tĂ© de l’action. Car si il y a quelques effets visuels ratĂ©s, cela ne nuit en rien Ă  l’efficacitĂ© des sĂ©quences de poursuite ou de bagarre particulièrement lisibles et aux enjeux toujours prĂ©sents. A n’en pas douter, ils risquent bien de nous Ă©tonner sur les prochains films Avengers.

MalgrĂ© quelques petits dĂ©fauts, ce Captain America Civil War est donc, comme pour Winter Soldier, un divertissement particulièrement bien menĂ© avec une intrigue et des personnages qui restent intĂ©ressants pendant tout le spectacle efficace qui nous est offert. Une belle surprise qui fait plaisir de la part de Marvel, capable de ravir les fans des hĂ©ros comme le public qui demande un minimum de fond. Et pour ceux qui veulent comparer avec Batman v Superman, et bien l’avantage, avec des hĂ©ros intĂ©ressants et attachants, un conflit bien Ă©crit et des scènes lisibles, va directement Ă  Marvel.

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