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L’Affaire SK1, critique

posté le 05/01/2015

On aurait pu penser avoir plus joyeux comme film pour attaquer l’année, mais c’est bien avec l’Affaire SK1 qu’on ouvre 2015. Le film revient sur l’enquête qui mena à Guy George, le tueur de l’est parisien. Et si le travail d’investigation comme le jeu des acteurs et inmpeccable, il est dommagede ne pas avoir travaillé plus que cela la réalisation.

Dans les années 90, la psychose régnait sur Paris avec l’affaire du tueur de l’est parisien et la police était sur les rotules à force de le chercher dans tous les recoins de la capitale sans pouvoir trouver le coupable alors que les procédure judiciaires s’avéraient à la fois plus complexes à cause de la paperasse et en même temps plus simples grâce aux débuts des empreintes génétiques. De cette enquête, l’inspecteur Magne et son équipe ne sont pas ressortis indemnes et c’est tout celà qui a intéressé le réalisateur et scénariste Frédéric Tellier.

On le sent dès le départ, l’auteur de l’Affaire SK1 s’est beaucoup documenté sur l’enquête pour écrire le scénario de son film. Toute la reconstitution et les personnalités des personnages sont donc bien retranscrites et interprétées. Ainsi on plonge facilement dans les détails de l’affaire qui se révèle passionnante, à la fois pour la recherche du coupable qui s’avère particulièrement difficile mais aussi par la découverte des méthodes d’enquête. En fait, devant ce film dont l’action se déroule sur plusieurs années avec un tueur insaisissable et des flics qui détruisent leurs propres vie à force de le rechercher, on pourrait presque parler d’un Zodiac à la française.

Seulement, si sur le fond, c’est passionnant, la forme est loin de se rapprocher d’un film de Fincher. Le réalisateur vient de la télévision et ça se voit tant son film manque de personnalité. Ainsi, il se met entièrement au servicce de son scénario pour illustrer l’enquête et mettre ses personnages en avant mais ne va jamais chercher à créer véritablement une ambiance très poussée qui se rapprocherait du thriller, qui apporterait une once d’angoisse. Et c’est bien dommage car on aurait pu sinon avoir un film policier français vraiment passionnant au lieu de ce qui se rapproche à un bon téléfilm avec quelques longueurs.

Du coup, sans trop nous impliquer, on reste juste simple spectateur de cette enquête qui a parfois du mal à décoller et même parfois à trouver de bons acteurs. Car si Raphael Personaz est très bon, les scènes entre l’avocat de Guy George et Nathalie Baye sont difficilement regardables devant la pauvreté du jeu. Et c’est dommage car Nathalie Baye fait justement ce qu’elle peut pour apporter de l’humanité au film et au personnage horrible du meurtrier campé par Adama Niane qui n’a même pas le droit d’avoir son nom en haut de l’affiche.

En effet, l’acteur vaut tout de même à lui seul le coup d’œil sur le film tant ses deux scènes clés sont intenses. Lors des aveux face à l’inspecteur puis lors du procès, l’acteur montre un Guy George d’une froideur qui donne vraiment des frissons, particulièrement servi à cet instant par l’approche très directe, sans fioriture, du réalisateur. Ces instant montrent certaines failles de l’humanité il n’est pas à douter qu’Adama Niane est un nom à retenir si il arrive à se sortir de ce rôle qui pourrait lui coller à la peau.

Au final, l’Affaire SK1 se révélera très intéressante pour son enquête et son illustration des méthodes des services de police, mais restera par contre assez décevant devant le manque d’ambiance et d’ambition dans la réalisation et le jeu des acteurs aléatoire selon les moments. Mais ses deux scènes fortes resteront tout de même bien en mémoire et il sera ensuite temps de rendre justice au comédien Adama Niane, exceptionnel.

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