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Culte du dimanche : Star Wars – Episode V – L’Empire Contre-Attaque

posté le 15/11/2015

Encore 1 mois avant la sortie tant attendue du Réveil de la Force, l’occasion de se pencher enfin sur l’épisode le plus réussi de Star Wars et qui a rendu la saga définitivement culte : l’Empire Contre-Attaque !

Après le succès phénoménal de la Guerre des Etoiles en 1977, George Lucas devient rapidement l’objet de toutes les attentions, et en particulier de la Fox qui souhaite voir une suite développée au plus vite. Mais Lucas, va encore tenter un pari en produisant cette suite lui-même en toute indépendance grâce aux bénéfices récoltés sur le premier film et un prêt à la banque, le studio n’ayant alors plus que les droits de distribution du film. Ainsi, le réalisateur peut avoir le contrôle total de son oeuvre et cela commence par une histoire confiée à la romancière  Leigh Brackett qui décédera peut de temps après avoir remis son scénario. Lucas demande alors au scénariste Lawrence Kasdan de tout revoir alors qu’il propose la caméra à son ancien prof de fac, Irvin Kershner en qui il a toute confiance, lui permettant ainsi de se concentrer sur la direction de sa société, la production et le financement du film et la supervision des effets visuels encore une fois novateurs.

Et l’apport de ces 2 hommes sera considérable pour le mythe, faisant entrer Star Wars dans une dimension plus osée, plus sombre et plus mythologique. Il n’y a qu’à voir la structure du film qui change du tout au tout. Alors qu’Un Nouvel Espoir s’achevait par une grande victoire, sa suite débute par une grande bataille sur une planète de glace (séquence qui se trouve habituellement dans un 3e acte) qui verra la défaite des rebelles, un Luke Skywalker mutilé et un groupe de personnages dispersé puisque Han et Leia seront pourchassés par l’Empire alors que Luke va trouver un autre maître pour lui enseigner les voies de la Force.

Une atmosphère pesante règne sur l’ensemble du film, appuyée par la marche impériale composée avec génie par un John Williams comme toujours inspiré, qui va permettre de fouiller les personnages et les rendre bien plus complexes, à commencer par la tête d’affiche principale du film : Dark Vador. Figure effrayante et autoritaire dans le premier film, il devient ici un personnage que l’on perçoit comme plus tragique et menaçant, véritable terreur pour tous les généraux qu’il dirige, il doit s’agenouiller devant l’Empereur que l’on découvre ici. Et il y a évidemment cette terrible révélation finale qui en laissera plus d’un pantois et qui instille véritablement le doute sur la nature du personnage et sur ses motivations. A travers chacune de ses scènes, Vador devient l’un des méchants les plus emblématiques de l’histoire du cinéma.

Pendant ce temps, Luke va donc devoir apprendre à devenir un Jedi et suivre l’enseignement de Yoda (formidable marionnette manipulée par Frank Oz). Le jeune personnage innocent du premier film va donc en découvrir plus sur lui-même, son côté sombre et son héritage en étant isolé de tout le reste du groupe avant de défier Vador dans un combat pour lequel il n’est pas encore prêt. Leia et Han vont de leur côté apprendre à mieux se connaitre et révéler petit à petit leurs sentiments avant de tomber dans les griffes de Vador après avoir retrouvé un ancien allié de Solo qui les trahira.

Plongés dans le ventre d’un ver géant sur une planète ressemblant à un marécage géant, avec un robot en pièces détachées, trompés par des apparences et devant mener des combats individuels particulièrement dramatiques, les héros vont souffrir dans l’Empire Contre-Attaque. Une souffrance qui devra s’apaiser et apaiser les fans dans un troisième volet qui s’annonce inéluctable. Car la situation finale ne peut absolument pas rester telle qu’elle est. En effet à l’issue du film, nous venons d’apprendre une terrible vérité, un personnage majeur est en très fâcheuse posture et l’alliance rebelle est contrainte de reculer aux confins de la galaxie, difficile de faire plus pessimiste.

Mais c’est justement cet aspect tragique qui rend cet épisode bien plus intense et passionnant, conférant à la saga une dimension un peu plus imprévisible que ce que l’on pouvait attendre de ce qui était un conte pour enfant. Cette fois en explorant une face sombre, en mettant plus en avant l’héritage familial du jeune Skywalker, en donnant une dimension plus mystique à la Force à travers le personnage réussi de Yoda, et en instaurant entre Han et Leia une véritable romance qui n’a rien de niais (avec cette magnifique réponse de Solo, le fameux « Je sais »), Star Wars dépasse le simple film phénomène se transforme alors en véritable mythologie moderne et adulte avec des personnages et des répliques qui entrent directement dans la culture populaire et l’inconscient collectif après un nouveau triomphe en salles.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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