Accueil > Cinéma, Culte du dimanche > Culte du dimanche : Mad Max 2 de George Miller

Culte du dimanche : Mad Max 2 de George Miller

posté le 10/05/2015

Avec la sortie, au bout de 30 ans d’attente, de Mad Max Fury Road, il est bien naturel de revenir sur le meilleur Ă©pisode de la saga post-apocalyptique de George Miller, l’Ă©pisode le plus furieux et qui, aujourd’hui encore, remue encore le spectateur dans son siège, Mad Max 2, the Road Warrior.

Sorti en Australie en 1979, le premier volet de Mad Max, alors premier film du rĂ©alisateur George Miller et de l’acteur Mel Gibson, faisait le portrait d’une gĂ©nĂ©ration complètement dĂ©sorientĂ©e et violente dans un contexte post-apocalyptique proche du western. Film choc et dĂ©jĂ  rempli de maĂ®trise, il devient rapidement le plus gros succès au box office du pays des kangourous et va s’exporter Ă  l’international Ă  travers les festivals et va connaitre un petit succès d’estime confidentiel aux Ă©tats-unis en Ă©tant doublĂ©. A sa sortie en France en 1982, ce sera mĂŞme un triomphe Ă  plus de 2 millions d’entrĂ©es en Ă©tant interdit aux moins de 18 ans. Evidemment, devant ce succès, le rĂ©alisateur n’hĂ©site pas Ă  rempiler pour une suite qui sera bien diffĂ©rente.

Car si dans le premier film nous avions encore quelques rĂ©fĂ©rence Ă  une civilisation que nous connaissons avec une figure d’autoritĂ© comme les policiers (mĂŞme si ils Ă©taient incapables) et un hĂ©ros possĂ©dant encore quelques attaches, il n’en sera plus de mĂŞme dans ce nouveau volet oĂą il n’existe plus que le dĂ©sert et la route arpentĂ©e par un Max Rockatansky solitaire, sans foi ni loi. Ici, seul l’instinct de survie compte sur une route sans fin. Et sur son chemin, il croisera une communautĂ© rĂ©fugiĂ©e dans une raffinerie assiĂ©gĂ©e par un gang menĂ© par le masquĂ© seigneur Humungus. Va-t-il se joindre au combat ou continuer son existence solaire ?

Dans cette suite, George Miller va bien plus loin qu’un simple western dans un monde post-apocalyptique avec un hĂ©ros mutique. Il fait en sorte que son hĂ©ros Max Rockatansky devienne une figure lĂ©gendaire, un hĂ©ros en quĂŞte de rĂ©demption qui s’ignore (un parcours mystique qui se poursuivra avec le moins rĂ©ussi DĂ´me du Tonnerre). Avec peu de dialogues, le rĂ©cit en apparence simpliste peut se voir autant sous un angle mĂ©diĂ©val que de western avec l’assaut du château au trĂ©sor ou de ce fort par une armĂ©e de guerriers non dĂ©sirables en version punk suivi d’une incroyable attaque de diligence.

Cela contribue Ă  placer le film dans une certaine mythologie historique et cinĂ©matographique que nous connaissons sous un nouvel angle complètement punk avec ces costumes de gladiateurs romain cryptogay et son gamin tueurs au boomerang tranchant (rappelant alors l’origine australienne de la saga) ou encore son conducteur d’hĂ©licoptère barjot. Miller impose autant un personnage (plus qu’un acteur) qu’un univers visuel et violent jamais vu au cinĂ©ma et qui marque immanquablement le spectateur.

En plus de cela, le rĂ©alisateur fait preuve d’une maĂ®trise technique implacable dont la grande dĂ©monstration sera la poursuite finale de 20 minutes Ă  fond la caisse sur les routes du dĂ©sert australien. Le camion rempli d’essence conduit par Max devenant alors enfin un hĂ©ros est poursuivi par la horde de vĂ©hicules menĂ©s par Humungus et la bataille fait autant rage sur la route mortelle sur sur le camion lancĂ© Ă  pleine allure. C’est violent et tout va très vite avec des cascades bluffantes et une camĂ©ra qui n’en finit pas de mordre la route Ă  pleines dents. Encore Ă  se jour, il s’agit de l’une des poursuite les plus impressionnantes du cinĂ©ma, une vĂ©ritable rĂ©fĂ©rence qu’il est bien difficile de surpasser.

VĂ©ritable rĂ©fĂ©rence du cinĂ©ma punk et hors système hollywoodien, Mad Max 2 un succès partout oĂą il passe, mĂŞme aux Etats-Unis oĂą le premier volet Ă©tait pourtant restĂ© Ă  un stade assez confidentiel. Mais les sĂ©ances de minuit et l’effet du marchĂ© vidĂ©o rendent le film rapidement culte. Un troisième film sera alors rĂ©alisĂ© mais moins bien accueilli, allant trop loin dans l’image hĂ©roĂŻque du hĂ©ros rencontrant des enfants perdus. Ce Road Warrior est bien reconnu comme le meilleur volet de la saga dont la maĂ®trise impacte encore aujourd’hui tout spectateur qui le regarde et c’est bien pour ça que, 30 ans plus tard, Fury Road semble en ĂŞtre le digne hĂ©ritier, apparemment tout aussi fou et furieux.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. Pas encore de commentaire