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Mister Babadook, critique

posté le 15/07/2014

Un nouveau film d’horreur australien fait sensation dans les festivals et a l’intention de faire frissonner les salles obscures. Son nom : Mister Babadook.

Depuis quelques annĂ©es, on sait que l’Australie tient souvent ses promesses dès qu’il s’agit de films noir ou d’horreur ou la violence sert bien d’exutoire Ă  une population qui n’est pas composĂ©e que de surfeurs. Voici donc un nouveau film d’horreur qui nous vient de lĂ -bas, et en plus il est dirigĂ© par une femme, Jennifer Kent, qui Ă©crit et rĂ©alise ici sont premier film. Mister Babadook reprend dès le dĂ©but des figures classiques de l’horreur, Ă  savoir un gamin insupportable qui a quelques problèmes psychologiques et une mère dĂ©semparĂ©e qui dĂ©couvrent un Ă©trange livre qui pourrait libĂ©rer un boogeyman dans leur maison.

Oui, encore une fois, le film d’horreur sert d’exutoire pour montrer qu’ĂŞtre parent n’est pas facile Ă  travers le parcours d’une mère en deuil qui va devoir affronter ses dĂ©mons pour retrouver une existence normale avec son fils. Mais avec cette fois une plume fĂ©minine, le film se montre beaucoup plus sincère dans son message que bien d’autres films du mĂŞme genre, allant alors au delĂ  de sa simple fonction horrifique pour faire sursauter le spectateur. Les frontières entre rĂ©alitĂ© et illusion se confondent d’ailleurs rĂ©gulièrement, donnant l’impression que cette mère Ă  bout ne voit plus vraiment le monde comme il est.

En plus d’avoir une histoire classique mais Ă  la psychologie tout de mĂŞme intĂ©ressante, Jennifer Kent sait  particulièrement bien manier le genre horrifique, n’abusant jamais des rĂ©fĂ©rences, conscientes ou inconscientes, pour crĂ©er son propre univers et son propre boogeyman mystĂ©rieux qui reste jusqu’Ă  la fin sujet Ă  diffĂ©rentes interprĂ©tations. Si l’on sent quelques fois un budget assez rĂ©duit, elle ne manque toutefois pas d’idĂ©es pour crĂ©er la confusion ou les frissons, utilisant  de manière efficace les coupures et les transitions et faisant un grand travail sur le son qui tente rĂ©gulièrement de nous dĂ©sorienter.

L’atmosphère nous entraĂ®ne ainsi dans une maison qui ne cesse de s’assombrir pendant les 2 premiers tiers. Dommage alors que la 3e partie verse dans la surenchère. L’attitude de la mère devient alors complètement excessive on l’on se demande mĂŞme si on ne va pas verser Ă  un moment dans le film d’exorcisme. D’autant plus que cette dernière partie rĂ©sout tout en un clin d’œil et parfois de manière Ă  la limite du ridicule, rĂ©duisant alors Ă  nĂ©ants tous les beaux efforts rĂ©alisĂ©s avant.

Il y a donc de très bonnes intentions dans Mister Babadook et un savoir-faire admirable pour un premier film fait avec une vĂ©ritable personnalitĂ©. Dommage alors que la dernière partie se mette Ă  gâcher un peu se rĂ©sultat mais on peut tout de mĂŞme retenir le nom de Jennifer Kent, rĂ©alisatrice qui aura sans doute d’autres choses intĂ©ressantes Ă  raconter, et pas seulement dans le genre horrifique.

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