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Libre et assoupi, critique

posté le 05/05/2014

En ce moment, la comédie française a le vent en poupe et un petit premier film de coloc vient chercher sa place avec des personnages attachants. Ça s’appelle Libre et Assoupi et c’est plutôt une bonne surprise.

Quand on regarde le CV de Benjamin Guedj, scénariste sur Qui veut du Jambon, le dernier Astérix live ou la catastrophe bourrée de clichés Cyprien, on pouvait bien se demander ce qu’allait donner son premier film, adaptation d’un premier livre de Romain Monnery, Libre, seul et assoupi. D’autant plus qu’il décide de prendre un nouveau prodige du one man show et une miss météo dans les rôles principaux. Tout cela ne nous donne pas confiance et en même temps on se dit qu’il va peut-être enfin pouvoir nous prendre à contrepied.

Et à ce titre, c’est plutôt une bonne surprise vu que son film sent la liberté et la sincérité avec une petite leçon de vie qui n’est pas trop enfoncée au marteau. Car Libre et Assoupi nous raconte l’histoire d’un gars de 29 ans qui ne sait pas quoi faire de sa vie et préfère squatter le canapé de ses colocs sans chercher de travail. Entre vie en groupe et cherche éventuellement un but à sa vie, le film enchaîne les petites situations parfois ubuesques (la scène du musée), les réflexions drôles et un message léger et touchant.

Ce premier film de Benjamin Guedj n’est évidemment pas exempt de défauts, à commencer par une situation propre au cinéma parisien avec ces jeunes qui ont du mal à joindre les deux bouts mais arrivent à se payer un super appart’ au centre de Paris donnant alors au film un côté un peu « bobo je-m’en-foutiste ». A cela il faut ajouter une écriture très romancée avec une voix off trop présente qui ne laisse finalement que peu de place à la spontanéité des situations. Alors tout semble trop écrit, ce qui est paradoxal quand le réalisateur confie s’être seulement inspiré du livre et y avoir apporter toute son expérience personnelle. Alors il y a finalement peu de surprises.

Cependant ces défauts sont tout de même acceptables, d’autant plus que le film ne s’oriente pas vers la simple comédie vulgaire mais va chercher un peu plus loin, lorgnant plus vers le feel good movie avec une réalisation propre qui ne s’autorise pas encore une pleine liberté poétique même si l’intention se décèle.
Mais l’essentiel du film passe surtout par les personnages particulièrement bien écrits et interprétés de manière touchante. Ainsi, le héros ne fait rien de ses journées mais Baptiste Lecaplain le rend tout de même assez attachant pour que l’on n’ait pas envie de le secouer, on contraire, on envierai presque sa sérénité tout en sachant qu’il va de toute façon évoluer et trouver quoi faire de sa vie. A ses côtés, si l’on oublie son accent québécois parfois poussé, Charlotte LeBon nous surprend avec une belle déclaration mais c’est surtout Félix Moati qui reste le plus marquant en coloc transi, légèrement vulgaire et poissard mais attachants.

Ces trois personnages bien caractérisés et qui vont évoluer tout au long du film, tracer chacun leur route sont bien l’élément qui nous attache à ce film faisant alors passer le simple message de vivre sa vie tout simplement sans complexité, avec un ressenti sincère, entre sourires et réflexion légère pour se sentir bien en se levant.

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