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Fury, critique

posté le 06/11/2014

Brad Pitt retourne en pleine seconde guerre mondiale pour David Ayer avec le tank Fury. Une vision crépusculaire et intense qui impressionne et reste en tête.

Si David Ayer s’est fait connaitre avec les scĂ©narios et rĂ©alisations de petits polars, films de flics et petits actionners, de Bad Times avec Christian Bale en 2005 Ă  Sabotage avec Schwarzy ce printemps. Mais c’est surtout avec End of Watch qu’il a vraiment fait parler de lui avec une excellente rĂ©putation et tapant alors dans l’œil de Brad Pitt. Et pour la première fois, il va diamĂ©tralement changer de registre puisque cette fois, c’est au film de guerre qu’il s’attache avec une vision plus rare que ce que l’on a d’habitude de voir dans le genre.

En effet, le rĂ©alisateur s’intĂ©resse ici au petit groupe du sergent Wardaddy Ă  bord de leur tank nommĂ© le Fury perdu en plein milieu de l’Allemagne Ă  la fin de la seconde guerre. Il vont avancer sur le front, Ă  travers les dangers avec pour seul rĂ©confort leur camaraderie.

Le film dĂ©bute sur l’image d’un cavalier dans un terrain apocalyptique et brumeux, donnant ainsi directement un ton dĂ©sespĂ©rĂ©, boueux et crĂ©pusculaire avant mĂŞme que nous ne rejoignons l’Ă©quipage du tank que nous allons apprendre Ă  connaitre Ă  travers le personnage du jeune Norman, recrue encore naĂŻve et innocente qui doit prendre le relais de leur Ă©quipier abattu. Ils partent alors en mission et Norman va devoir trouver sa place dans cette mĂ©canique dĂ©jĂ  bien huilĂ©e qui leur permet de survivre Ă  chaque attaque.

Evidemment, la mĂ©canique et le message du film sont parfois assez proche du clichĂ© avec cette nouvelle recrue qui doit apprendre ce qu’est la guerre et les consĂ©quences d’un doigt sur la gâchette, la dĂ©couverte de l’esprit de camaraderie jusqu’au sacrifice, la difficultĂ© et la nĂ©cessitĂ© de se battre, … du coup certains passages sentent parfois le rĂ©chauffĂ©. Mais Ă  chaque fois, le rĂ©alisateur arrive Ă  contourner ensuite cela par une vision unique. D’une part car il est très rare de voir la guerre du point de vue des tanks, et ensuite parce que malgrĂ© le rejet que l’on peut avoir parfois pour certains personnages, certaines de leurs facettes sont tout de mĂŞme très intĂ©ressantes. Enfin, l’ambiance post-apocalyptique, crĂ©pusculaire, huileuse, nous enfonce toujours un peu plus dans le quotidien violent de la guerre qu’Ayer ne va pas attĂ©nuer un seul instant.


En parallèle, Ayer n’hĂ©site pas non plus Ă  faire cohabiter des sĂ©quences plus tendres avec des rĂ©cits très durs, mais surtout il fait Ă©galement preuve d’un sens terrible de l’action. Du point de vue des tanks, les batailles ne sont pas les mĂŞmes, d’autant plus qu’ici, ce sont des combats Ă  petite Ă©chelle, mais Ă©tant donnĂ© que le tank en est le hĂ©ros, cela devient tout de suite plus spectaculaire et intense, Ă  l’instar de cette sĂ©quence oĂą 3 tanks amĂ©ricains font face Ă  1 tanks allemand plus que rĂ©sistant. Et jusqu’Ă  la dernière partie du film, il fait monter la tension pour finalement nous immerger dans la bataille pour la libertĂ© et l’honneur de cet Ă©quipage de tĂŞtes bourrues.

Car cotĂ© casting, Brad Pitt ne desserre jamais les dents dans son rĂ´le de sergent autoritaire mais au bon fond (s’en est un peu irritant mais on s’y fait), Jon Bernthal navigue entre l’attardĂ© bourrin et le cinglĂ© avec un bon fond, Michael Pena (fidèle du rĂ©alisateur) sera le gentil latino et Shia Labeouf se rĂ©vèle finalement le plus humain et intĂ©ressant Ă  cĂ´tĂ© d’un Logan Lerman qui n’Ă©choue pas dans le rĂ´le de la jeune recrue qui aurait pu aisĂ©ment ĂŞtre tĂŞte-Ă -claque et ce n’est pas le cas ici. Ils forment ensemble un collectif efficace, coordonnĂ©, Ă  la camaraderie et aux Ă©preuves passĂ©es crĂ©dibles que l’on a envie de suivre jusqu’Ă  la fin du film.

Intense dans son propos, ses personnages et ses scènes d’action, Fury compense donc certains clichĂ©s par une ambiance de fin du monde permanente et nous emporte au coeur du tank vers son combat intense. Headshot !

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