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Culte du dimanche : les Incorruptibles

posté le 16/03/2014

Retour dans le Chicago des annĂ©es 30 pour lutter contre la corruption d’Al Capone avec Brian De Palma et les Incorruptibles. C’est culte !

MalgrĂ© le succès de Scarface, les films suivants de Brian de Palma (Body Double et surtout Mafia Salad) sont des Ă©checs publics. Afin de financer les films qu’il souhaite faire, il se voit alors contraint d’accepter un projet de studio. En Ă©pluchant les propositions, il tombe sur le scĂ©nario des Incorruptibles Ă©crit par David Mamet, dĂ©jĂ  auteur du Verdict avec Paul Newman. L’histoire reprend la trame de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e qui dura 4 saisons au tout dĂ©but des annĂ©es 60, mais aussi et surtout les mĂ©moires d’Eliot Ness. Le flic y dĂ©crivait comment il avait luttĂ© avec un petit groupe, contre la corruption rĂ©pandue par la mafia d’Al Capone dans le Chicago des annĂ©es 30 alors que rĂ©gnait la prohibition.

A la vue du scĂ©nario, De Palma voit alors l’occasion de rĂ©aliser un grand film de mafia historique avec un budget confortable. Le projet est ambitieux et motive le rĂ©alisateur qui regroupe un casting mĂ©langeant valeurs sĂ»res (Sean Connery et Robert De Niro dont la participation a fait augmenter le budget Ă  la dernière minute) et de jeunes talents qui allaient vite se confirmer dans les annĂ©es 90 (Kevin Costner et Andy Garcia).

Évidemment, sur les gangsters, tout a Ă©tĂ© plus ou moins dĂ©jĂ  fait et il est difficile de renouveler un genre qui ne retrouve plus sa place au cinĂ©ma alors qu’il reprĂ©sente tout de mĂŞme tout un pan de l’histoire des Etats-Unis. Mais Brian De Palma, sans le rĂ©volutionner, va complètement se le rĂ©approprier pour nous offrir l’un des meilleurs films du genre, l’un des plus mĂ©morables. Ainsi, il offre aux Incorruptibles une dimension Ă©pique, notamment grâce Ă  la musique d’Ennio Morricone mais aussi lors de la sĂ©quence de l’attaque du pont Ă  cheval.

Mais De Palma apporte Ă©galement son savoir faire Ă  de nombreux instants, que ce soit par le cadrage prĂ©cis et rĂ©gulièrement en plongĂ©e ou contre-plongĂ©e, mais aussi Ă  travers la vue subjective de l’attaque de Malone chez lui, l’usage de la steady-cam prĂ©cĂ©dent le meurtre de l’ascenseur (celui-ci renvoyant d’ailleurs au meurtre de Pulsions) ou encore l’attente insupportable et le formidable ralenti dans la sĂ©quence de la gare. Autant d’instants qui deviendront bien vite cultes voire parodiĂ©s.

Mais toutes cette technique et ces sĂ©quences ne sont jamais lĂ  au dĂ©triment des personnages. En effet, De Palma aime dĂ©tailler ses personnages et chacun aura une personnalitĂ© bien affirmĂ©e, que ce soit le leader naissant incarnĂ© par Kevin Costner qui va apprendre qu’il doit dĂ©passer la loi pour arrĂŞter son ennemi, le comique attachant de Charles Martin Smith, la hargne d’Andy Garcia ou l’expĂ©rience paternelle protectrice de Sean Connery (Ă  juste titre rĂ©compensĂ© aux oscars pour son rĂ´le de Malone). Mais c’est Ă©videmment Robert De Niro qui va marquer les esprits dans le rĂ´le cinglĂ© d’Al Capone. L’acteur s’est investi en prenant du poids, se rasant les cheveux et s’immergeant dans la vie du gangster nabab de Chicago pour en sortir un personnage charismatique (malgrĂ© le peu de scènes oĂą il est prĂ©sent) et imprĂ©visible.

Rassemblant les clichĂ©s du film de gangsters, se les rĂ©appropriant dans un film aussi Ă©pique que baroque, n’hĂ©sitant jamais Ă  exagĂ©rer les sĂ©quences et les personnages pour les rendre mĂ©morables, Brian de Palma fait alors des Incorruptibles un film de mafia de premier choix et le public comme les critiques ne s’y trompent pas. Ce succès permettra alors au rĂ©alisateur de rĂ©aliser quelques films plus personnels au dĂ©but des annĂ©es 90.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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