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Culte du dimanche : 300

posté le 09/03/2014

Avec la sortie de  300 – Naissance d’un Empire, il Ă©tait bien naturel de revenir sur le film de Zack Snyder qui avait rĂ©ussi Ă  imposer un nouveau style pour le pĂ©plum.

Avec la sortie en 2005 de Sin City de Robert Rodriguez, d’un seul coup, le travail de Frank Miller intĂ©resse Ă  nouveau Hollywood (le scĂ©nariste avait travaillĂ© sur les suites de Robocop mais a Ă©tĂ© très déçu par le système). Parmi ses autres travaux, c’est son graphic novel 300 qui intĂ©resse Zack Snyder, rĂ©alisateur de publicitĂ© surdouĂ© qui a rĂ©ussi Ă  se faire apprĂ©cier grâce Ă  son remake fiĂ©vreux de l’ArmĂ©e des Morts. Le film, Ă  l’instar du comic book reprend donc la lutte de 300 spartiates qui repoussent l’invasion des perses Ă  la bataille des Thermopyles, Ă©vĂ©nements rĂ©els Ă©videmment romancĂ© ici et portant les idĂ©es souvent extrĂŞmes de l’auteur.

Le réalisateur adapte donc la bande-dessinée en lui apportant une dimension fantastique supplémentaire (plus de créatures hideuses présentes) mais une dimension politique plus prononcée pour mettre en valeur le personnage féminin de la reine interprétée par Lena Headey (future mère de John Connor dans Sarah Connor Chronicles et reine Cersei dans Game of Thrones). Pour le reste, Snyder adapte presque case par case la bande-dessinée de Miller, avec la même violence et les mêmes personnages monolithiques et héroïques qui défendent leurs terres.

A l’instar de Rodriguez sur Sin City, Snyder tourne lui aussi son film presque intĂ©gralement en studios, sur une majoritĂ© de fonds verts sur lesquels seront incrustĂ©s ensuite les paysages. C’est le meilleur moyen pour transposer Ă  la case près le travail de Miller et Lynn Varley mais aussi pour apporter toute la personnalitĂ© qu’il souhaite au film.
Car Ă  travers 300, Snyder confirme bien son style dĂ©jĂ  abordĂ© avec l’ArmĂ©e des Morts, fait de ralentis au cĹ“ur de l’action pour marquer la violence des coups, de gros plans, de tons d’images saturĂ©s donnant un aspect lĂ©gendaire Ă  l’histoire. Une chose est claire, le rĂ©alisateur n’est dĂ©finitivement pas fait pour la lĂ©gèretĂ© mais aime aussi s’imposer des dĂ©fis techniques portant une vĂ©ritable empreinte visuelle.

Avec ses 300 soldats bodybuildĂ©s menĂ©s par un Gerard Butler charismatique (son meilleur rĂ´le), Snyder renouvelle alors l’image du pĂ©plum, lui offrant une certaine modernitĂ© clipesque, Ă  la fois dans sa mise en scène mais aussi dans son ton, ultra violent (ici le sang les les membres coupĂ©s ne manquent pas) et sexuĂ©, osant volontiers le grotesque. C’est certain, cette imagerie change du plĂ©plum traditionnel Ă  la Gladiator, Ă  tel point qu’elle deviendra une mode et fera rapidement vieillir le film. Impossible de ne pas penser au film lorsque l’on tombe sur des Ă©pisodes de Spartacus, les Immortels ou le remake du Choc des Titans et sa suite. Oui, le film a engendrĂ© une vague de sĂ©ries B aux effets pas toujours heureux mais son influence est bien lĂ .

D’ailleurs, si le film a fait polĂ©mique en sortant dans un contexte gĂ©opolitique dĂ©licat Ă  cause des idĂ©es vĂ©hiculĂ©es par Frank Miller qui se retrouvent forcĂ©ment dans le film (une idĂ©ologie totalitaire prĂ´nant la sĂ©lection du plus fort face Ă  des envahisseurs laids servant un demi-dieu), il n’en est pas moins devenu une vĂ©ritable rĂ©fĂ©rence populaire dont certains plans (les spartiates rejetant les perses de la falaise) et rĂ©pliques (« We are Sparta » ou « ce soir nous dĂ®nerons en enfer! ») sont devenues tout simplement cultes.
Car malgrĂ© des critiques mitigĂ©es, saluant l’audace visuelle autant qu’elles soulignent le spectacle parfois ridicule (il faut dire que le film reste tout de mĂŞme une simple succession de combats), le film a cartonnĂ© au box-office, ce qui a placĂ© Zack Snyder parmi les poulains prĂ©fĂ©rĂ©s de Warner qui enchainera les adaptations ambitieuses et osĂ©es avec Watchmen et Man of Steel mais aussi sa propre Ĺ“uvre SuckerPunch, toujours porteurs de ce style prononcĂ©, sans subtilitĂ© mais Ă  l’impact visuel puissant.

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