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Annabelle, critique

posté le 08/10/2014

Annabelle, la poupĂ©e malĂ©fique de the Conjuring, dĂ©barque toute seule au cinĂ©ma, comme une grande, histoire d’effrayer les spectateurs … mais ceux-ci risquent plutĂŽt de regarder leur montre.

AprĂšs le succĂšs de the Conjuring, les producteur ont immĂ©diatement mis une suite en chantier, mais comme il faut du temps pour continuer d’explorer les dossiers des Warren et qu’il fallait Ă  tout prix profiter du film encore dans les esprits, il fallait bien sortir rapidement un film. Et comme le prologue avec la poupĂ©e maudite, Annabelle, s’Ă©tait rĂ©vĂ©lĂ© plutĂŽt efficace, pourquoi ne pas faire tout un film sur cet objet effrayant pour faire patienter tout le monde ? Oui mais voilĂ , en faisant un film aussi rapidement pour des raisons uniquement marketing, on oublie d’Ă©crire un scĂ©nario vraiment original et avec des personnages forts. Et on oublie aussi d’embaucher un bon rĂ©alisateur et des acteurs crĂ©dibles, alors il ne faudra pas s’Ă©tonner du rĂ©sultat.

L’histoire d’Annabelle commence un soir oĂč des cinglĂ©s appartenant Ă  une obscure secte satanique s’attaque au couple Form dont la femme, Mia, est enceinte. Heureusement pour eux, la police dĂ©barque et rĂšgle son compte aux deux tarĂ©s (non pas le couple, les membres de la secte voyons, mĂȘme si l’inverse aurait Ă©tĂ© plus palpitant), mais ils ont tout de mĂȘme eu le temps de jeter un sort sur l’une des poupĂ©es que collectionne Mia, la fameuse Annabelle. A partir de lĂ , ça va aller de mal en pis pour la petite famille aux prises avec un ĂȘtre dĂ©moniaque.

Convoquant autant Rosemary’s Baby qu’Insidious, le rĂ©alisateur John R Leonetti (directeur photo sur Insidious et Conjuring justement, et accessoirement responsable de la suite de l’Effet Papillon sortie directement en DTV) enchaĂźne les clichĂ©s sans jamais donner aucune personnalitĂ© au film ni Ă  la poupĂ©e d’ailleurs qui n’est finalement pas vraiment le centre de l’histoire (on sera trĂšs loin d’une poupĂ©e tueuse Ă  la Chucky, vous ĂȘtes prĂ©venus). Nous avons droit Ă  tout l’Ă©ventail du film de dĂ©mon avec la femme enceinte qui veut protĂ©ger son bĂ©bĂ© Ă  tout prix, la bibliothĂ©caire occulte black prĂȘte Ă  rejoindre sa progĂ©niture dĂ©cĂ©dĂ©e quelques annĂ©es plus tĂŽt, le prĂȘtre sympa un peu pĂ©dophile sur les bords (la premiĂšre chose qu’il fait en voyant le bĂ©bĂ© de Mia, c’est le prendre en photo), le mari comprĂ©hensif (mais alors vraiment trĂšs gentil, limite concon) , des dessins qui annoncent quelque chose de mauvais, un landau maudit, des problĂšmes d’électricitĂ©, des voisins bruyants, des courants d’air et Ă©videmment un dĂ©mon et une poupĂ©e avec laquelle il s’amuse.

Rien d’original donc, mais en plus le rĂ©alisateur ne va jamais rĂ©ussir Ă  nous offrir le moindre frisson. En effet, en rĂ©pĂ©tant sans cesses les mĂȘmes artifices sensĂ©s nous effrayer pendant tout le film (Ă  coup d’apparition-disparitions du dĂ©mon dans un coin du cadre), il lasse plus qu’autre chose, quand il ne se vautre pas dans le ridicule et l’ultra prĂ©visible. MĂȘme l’effet le plus facile, Ă  savoir les jump-scare (effets qui ne sont lĂ  que pour nous faire sursauter), sont ratĂ©s tant ils sont annoncĂ©s Ă  l’avance et dĂ©samorcĂ©s. Ici, il n’y a aucune ambiance assez travaillĂ©e pour que les effets prennent vraiment et tout semble bien artificiel jusqu’au jeu complĂštement transparent des acteurs.


Face au manque de personnalitĂ©, de rythme et d’efficacitĂ©, on se demande clairement pourquoi Annabelle n’est pas sortie directement en vidĂ©o pour ceux qui voulaient en savoir plus. De notre cĂŽtĂ©, on prĂ©fĂ©rera attendre le retour de Vera Farmiga et Patrick Wilson dans la vraie suite de the Conjuring.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 10/01/2015 Ă  19:05 | #1

    Annabelle dit faire peur a tout le monde mĂȘme au producteurs

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