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Albator – Corsaire de l’espace, critique

posté le 02/01/2014

AprĂšs un long voyage loin de ses fans, Albator, le Corsaire de l’Espace est de retour et s’offre le grand Ă©cran pour un film d’animation sublime, sombre et hĂ©roĂŻque Ă  savourer.

Dans les annĂ©es 80 et dĂ©but des annĂ©es 90, tous les gamins de France Ă©taient abreuvĂ©s d’aventures spatiales. Car aprĂšs Star Wars, c’est l’adaptation du manga Albator qui va bercĂ© toute une gĂ©nĂ©ration avant de disparaitre des Ă©crans français. Mais les fans n’ont jamais Ă©tĂ© oubliĂ©s et le Japon a continuĂ© d’entretenir le mythe initiĂ© Leiji Matsumoto avec de nouvelles sĂ©ries dans les annĂ©es 2000 mais surtout un film d’animation qui Ă©tait attendu comme le messie.

Maintenant, le voici sur grand Ă©cran et ce n’est pas une suite aux sĂ©ries mais Ă  une autre vision du personnage, s’appuyant Ă©normĂ©ment sur le mythe, que l’on peut admirer, et c’est d’autant plus apprĂ©ciable pour les potentiels nouveaux venus qui n’ont pas forcĂ©ment toute l’histoire de Harlock (nom du personnage en VO) en tĂȘte. Comme dans de nombreuses quĂȘtes initiatiques, nous allons suivre le jeune Yama, nouveau venu dans l’Ă©quipage d’Albator pour mieux dĂ©couvrir le capitaine, ses actes pour sauver le monde oĂč le dĂ©truire alors que la Terre a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e « terre sainte et inviolable » aprĂšs des annĂ©es de conflit.

Sur ce postulat, le scĂ©nario fait de trahisons, d’Ă©nergie noire, de conglomĂ©rat trĂšs puissant, d’amours contrariĂ©es, … est trĂšs riche. Si riche qu’il en devient inutilement confus par moments Ă  cause de choix parfois douteux dans le rythme de rĂ©vĂ©lation des Ă©vĂ©nements. Le film se suit alors plutĂŽt comme plusieurs Ă©pisodes de sĂ©rie d’affilĂ©e que l’on n’a plus envie d’arrĂȘter. En effet, l’univers qui se met en place est trĂšs intĂ©ressant et on aimerait bien l’explorer davantage pour en savoir plus sur certains Ă©lĂ©ments ou certains personnages souvent survolĂ©s alors qu’ils ont clairement le potentiel pour donner plus d’Ă©motions si le temps leur en Ă©tait donnĂ©. A ce titre, un dĂ©composition du film en 2 volet aurait permis de gagner en profondeur mais aussi en ampleur.

On pourrait croire que ce non-dĂ©veloppement de tout cela serait en fait pour faire d’Albator un hĂ©ros superstar du film. Mais ce n’est jamais le cas. Le capitaine est ici une figure prĂ©sentĂ©e comme lĂ©gendaire, presque un fantĂŽme, que nous ne verrons pas souvent, la part belle Ă©tant donnĂ© Ă  Yama et son conflit intĂ©rieur. Le hĂ©ros du titre est alors plus sombre, perdu dans ses rĂ©flexions et son passĂ©. Si il n’est pas toujours prĂ©sent Ă  l’image, son ombre plane sur tout le film et chacune de ses apparitions sera d’une classe folle, et encore plus prenante lorsqu’il se livrera Ă  d’indispensables combats. Se rĂ©vĂ©lant tour Ă  tour faible ou hĂ©roĂŻque mais surtout, cherchant au fond Ă  accomplir sa mission avant de passer le relais Ă  une autre personne qui pourrait entretenir la lĂ©gende de ce pirate de l’espace. Cet aspect rend le film plus profond et humain qu’il n’en a l’air.

Car cet Albator, c’est aussi une vĂ©ritable claque visuelle. Les dĂ©cors, les costumes, l’univers mis en place avec cette animation fluide Ă  la rĂ©alisation bien lĂ©chĂ©e nous embarque dans un voyage assez unique. La prouesse technique est bien lĂ  et nous emballe complĂštement pour nous emmener dans le sillage de l’Arcadia et explorer le cosmos et ses secrets. Et si certaines sĂ©quences sont parfois inutiles, elle restes superbes Ă  regarder, mĂȘme si cette perfection technique pourrait manquer parfois de pure poĂ©sie.

DĂ©livrant un spectacle formidable et rĂ©installant un univers aussi bien qu’un hĂ©ros que l’on aimerait suivre et dĂ©couvrir davantage dans de prochaines aventures, Albator, Corsaire de l’Espace est donc un vĂ©ritable space opĂ©ra sombre et passionnant.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. Scoubidou
    07/01/2014 Ă  22:48 | #1

    J’ai adorĂ© et je le conseil mĂȘme au fan d’Albator des versions prĂ©cĂ©dentes, vu en 3D !

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