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The Place Beyond the Pines, critique

posté le 18/03/2013

A la fois polar et film sur les relations père-fils, The Place beyond the Pines avait tout pour devenir un grand film noir mais rate le coche.

Après son mĂ©lo dĂ©construit qui plongeait dans les affres du couple Michelle Williams – Ryan Gosling saluĂ© par la critique avec Blue Valentine, le rĂ©alisateur Derek Cianfrance reste dans le drame intimiste indĂ©pendant qui avait ce qu’il fallait pour devenir un bon polar. The Place beyond the Pines mĂŞle ainsi plusieurs destins de façon assez dĂ©routante dans une narration intĂ©ressante qui a pourtant ses limites dans une ambiance noire et parfois dĂ©sespĂ©rĂ©e qu’on aurait aimĂ© plus jusqu’au boutiste.

En effet, oubliez la promotion centrĂ©e sur Ryan Gosling puisque le film est divisĂ© en 3 parties aux personnages centraux diffĂ©rents. Ainsi, Ryan Gosling n’apparait que dans cette première partie, motard taciturne retrouvant une ancienne conquĂŞte et apprenant alors qu’il a un fils, il dĂ©cide de braquer des banques pour subvenir Ă  ses besoins. Père absent, hors lĂ  loi et dĂ©sespĂ©rĂ©, il est le contrepoids parfait au personnage sur lequel est centrĂ©e la seconde partie. Bradley Cooper y campe un flic incorruptible et jeune père qui souhaite dĂ©barrasser son service des ripoux qui règnent. Finalement sans grand rapport, on se dit rapidement pendant cette seconde partie  que la première ne servait pas Ă  grand chose jusqu’Ă  ce qu’arrive le dernier acte du film, rĂ©vĂ©lant enfin la force dramatique de ces deux longues expositions.

Le polar auquel nous faisions face se mute alors en drame sur la relation père fils et sur l’hĂ©ritage que cela reprĂ©sente. Le fils d’un hors la loi absent le deviendra-t-il aussi par vengeance ? Celui d’un flic intègre mais hantĂ© deviendra-t-il aussi droit que son père ? Le rĂ©alisateur aborde lĂ  un thème particulièrement touchant abordĂ© sous plusieurs facettes, sans jamais juger ses personnages. Il nous permet alors de comprendre Ă  la fois la difficultĂ© d’ĂŞtre père, les erreurs commises et l’hĂ©ritage qu’on peut leur laisser et auquel les enfants doivent faire face.

Il est alors dommage que le rĂ©alisateur ait dĂ©composĂ© sa narration en 3 parties de cette manière, affaiblissant alors les histoires pour n’en faire ressortir que les points les plus convenus et surtout pour s’Ă©tirer en longueur bien plus qu’il ne faut sur 2h20. Il y a donc un gros problème de rythme et de dĂ©coupage de la narration qui en rebutera plus d’un. Ce que the Place beyond the Pines gagne dans son thème familial passionnant, il le perd alors en tension, le polar ne prenant malheureusement pas le dessus, n’assumant pas son cĂ´tĂ© crĂ©pusculaire jusqu’au bout.

D’un autre cĂ´tĂ©, il faudra aussi adhĂ©rer au style du rĂ©alisateur qui livre des images brutes, camĂ©ra Ă  l’Ă©paule, pour ĂŞtre au plus près des Ă©motions de ses personnages. Cela fonctionne avec Ryan Gosling et Bradley Cooper qui sont parfaits dans leurs personnages mais beaucoup moins avec une Eva Mendes sans intĂ©rĂŞt. Et ce style ne s’accorde pas non plus avec les poursuites Ă  moto de la première partie qui se rĂ©vèlent illisibles. Si Cianfrance est douĂ© pour le drame, il est certain que son avenir n’est pas dans le cinĂ©ma d’action.

Imparfait et trainant en longueur, the Place beyond the Pines se révèle tout de même intéressant grâce à deux acteurs doués qui sont là pour parler de la paternité. Le prometteur Derek Cianfrance loupe alors un bon polar mais on y gagne un bon drame familial.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. Chris
    20/03/2013 Ă  17:33 | #1

    Pour cette fois je ne suis pas a 100% d’accord avec toi. Moi j’ai totalement adhĂ©rĂ© au final et justement j’ai Ă©tĂ© rĂ©ellement transportĂ© pendant ces 2h20. Pas une seconde d’ennuie et j’ai Ă©tĂ© tenu jusqu’au bout.

    Gosling le confirme une fois de plus, un acteur brillant et que j’admire de plus en plus a chaque film. Cooper aussi est très bon.

    J’ai vraiment adorĂ© et je fonce voir son prĂ©cĂ©dent film (Ă  Cianfrance) Blue Valentine avec le chouchou Gosling 🙂

  2. 25/03/2013 Ă  12:33 | #2

    Je suis contente de trouver un autre avis partagĂ©, je commençais Ă  me demander ce qui clochait avec moi. Le film est parvenu Ă  me cueillir par moments, par bribes, mais pas dans son ensemble, notamment Ă  cause de cette construction narrative dĂ©sĂ©quilibrĂ©e…

  3. 31/03/2013 Ă  12:52 | #3

    Pour moi c’est une belle rĂ©ussite. Quelques petits problèmes mais ça reste des dĂ©tails pour ce qui reste une oeuvre dense et lyrique… 3/4

  4. 09/04/2013 Ă  13:22 | #4

    Grosse dĂ©ception pour ma part ! J’avais adorĂ© Blue Valentine, mais alors lĂ … C’Ă©tait aussi subtile que Flight de Zemeckis, c’est Ă  dire PAS DUT TOUT !
    La palme pour :  » – Il est Ă  qui ce bĂ©bĂ© ? – Il est Ă  toi ! »
    Tout est grossier, le scĂ©nar, la rĂ©al. Et alors la cerise sur le gateau, les scène de courses poursuites accĂ©lĂ©rĂ©es, le bruitage d’une moto cross couplĂ© avec celui d’une sportive et des boĂ®tes Ă  7 vitesses ! Hallucinant ! A croire qu’il n’y avait vraiment que Friedkin qui savait filmer les scènes de course poursuite. DĂ©solĂ© de m’emporter, mais le rĂ©al de Blue Valentine qui filmait Gosling sur une moto cross, cela me mettait l’eau Ă  la bouche !