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PIFFF 2013 (1re partie)

posté le 25/11/2013

La semaine dernière s’est tenue la 3e Ă©dition du PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival). Et si auparavant on Ă©tait rĂ©gulièrement déçu par la sĂ©lection, cette annĂ©e, la compĂ©tition s’est rĂ©vĂ©lĂ©e très intĂ©ressante.

C’est avec Les Sorcières de Zugarramurdi, le nouveau film d’Alex de la Iglesia, que s’est donc ouvert le festival et il n’y avait pas mieux pour donner le ton. Complètement fou, avec un rythme effrĂ©nĂ©, le rĂ©alisateur espagnol suit un groupe de braqueurs qui vont tenter de passer la frontière après leur mĂ©fait. Mais ils vont passer par un petit village rempli de sorcières qui n’attendaient qu’eux pour rĂ©aliser une prophĂ©tie. Entre la drĂ´lerie grotesque et la portĂ©e politique et personnelle, le film joue sur de nombreux tableaux avec ses homme machos un peu bĂŞtes, ses femmes sorcières revanchardes et incontrĂ´lables et Ă©videmment une petite vision acerbe de l’Espagne en crise au passage.
Ayant dĂ©cidĂ©ment du mal Ă  digĂ©rer son divorce, le rĂ©alisateur exorcise ici complètement sa colère contre la femme jusque dans un final aussi fou qu’absurde et inattendu. Bref, Les Sorcières de Zugarramurdi accuse parfois son budget raisonnable, mais toute l’Ă©nergie qui s’en dĂ©gage fait drĂ´lement plaisir et ravira bien les fans du rĂ©alisateur et de cinĂ©ma fantastique un peu barrĂ©.

Le mercredi soir, c’est the Battery qui Ă©tait prĂ©sentĂ© en compĂ©tition. PrĂ©cĂ©dĂ© d’une flatteuse rĂ©putation (le comparant Ă  l’excellent Bellflower), le premier film de Jeremy Gardner s’approprie certains codes du film de zombie pour en faire avant tout un film très personnel. Ici, deux joueurs de baseballs doivent survivre sur les routes forestières d’un monde post-apocalyptique oĂą se baladent des infectĂ©s. Ils vont apprendre Ă  se connaitre et Ă  devenir amis malgrĂ© des caractères complètement opposĂ©s.
Avec son budget minuscule, le rĂ©alisateur arrive Ă  poser une ambiance et Ă  rendre ses personnages attachants malgrĂ© leurs gros dĂ©fauts. Et mĂŞme si le jeu des acteurs est parfois limite, si le son n’est pas top et si il y a quelques maladresses (comme cette trop longue sĂ©quence dans la voiture), the Battery est tout de mĂŞme bourrĂ© d’idĂ©es intĂ©ressantes et offre un regard inĂ©dit et touchant sur le genre. Bref, la petite rĂ©vĂ©lation d’un auteur Ă  suivre de près.

Place au femmes le jeudi soir avec, pour commencer, All Cheerleaders Die de Lucky McKee qui retrouve pour l’occasion son ami Chris Sivertson. Les deux rĂ©alisateurs avaient dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© il y a quelques annĂ©es un court-mĂ©trage sur le sujet, en voici donc aujourd’hui la version longue. Pour la faire courte, 4 pom-pom girls son ressuscitĂ©es par la sorcière du lycĂ©e pour se venger des garçons de l’Ă©quipe de foot.
Se moquant allègrement des cases dans lesquelles les Ă©lèves sont parquĂ©s au lycĂ©e, les rĂ©alisateurs s’amusent avec les codes du teen movie pour en faire un film sympathiquement trash qui se cherche un petit moment avant de trouver son but et ne plus nous lâcher ensuite avec un bon rythme sans jamais se prendre au sĂ©rieux. Tentant parfois d’aller vers le cĂ´tĂ© loufoque de Gregg Araki pĂ©riode Doom Generation sans forcĂ©ment y arriver, ce film girl power reste parfaitement divertissant pour s’amuser en festival.

Ensuite c’est l’attendu retour de Neil Jordan au film de vampires avec la prĂ©sentation de Byzantium. Ici, deux femmes, vampires, chassĂ©es par les leurs, se rĂ©fugient dans un hĂ´tel abandonnĂ© pour vivre le vie. Installant Ă  travers de nombreux flash back une autre mythologie vampirique et tentant de dĂ©velopper son univers, Byzantium se rĂ©vèle très intĂ©ressant dans son retour au source Ă  une certaine tradition vampirique, gothique, sanglante et Ă©lĂ©gante.
Si on pourra dĂ©plorer un manque de rythme et une intrigue qui tourne souvent en rond autour de personnages se posant sans cesse les mĂŞme questions (Saoirse Ronan cherchant Ă  Ă©manciper, la magnifique Gemma Arterton protĂ©geant sa « sĹ“ur »), on ne pourra tout de mĂŞme que souligner l’Ă©lĂ©gance avec laquelle le film est tournĂ©, nous plongeant vraiment dans un temps suspendu, comme pour faire ressentir au spectateur le poids de l’immortalitĂ© que subissent les personnages. Si ce n’est pas la grande rĂ©ussite que l’on pourrait en attendre, le film reste tout de mĂŞme très intĂ©ressant.

Et avant le weekend, c’est l’Ă©trange Real que nous avons dĂ©couvert vendredi soir. Le rĂ©alisateur japonais spĂ©cialiste du genre, Kiyoshi Kurosawa, nous plonge dans le subconscient d’une dessinatrice de manga grâce Ă  son compagnon qui veut la rĂ©veiller. Si le film peine Ă  trouver ses marques au dĂ©but, il dĂ©veloppe tout de mĂŞme rapidement une vision très intriguante, multipliant les pistes avant de se rĂ©vĂ©ler pleinement. RĂ©flexion sur l’artiste maudit et la culpabilitĂ©, on reste fascinĂ© par cette image du subconscient avec son lot d’allĂ©gories.
Malheureusement, il se perd sur la fin, ne sachant trop comment se terminer et multipliant alors les conclusion qui nous font trop ressentir la longueur du film. Dommage car une fin moins explicative et plus onirique et émotionnelle aurait bien servi le discours du film qui reste cependant parfaitement maitrisé dans sa réalisation.

Retrouvez la suite et fin dans la 2e partie du PIFFF 2013

publié dans :Cinéma Festivals

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