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Malavita, critique

posté le 02/10/2013

Luc Besson ressort les flingues et fait revenir Robert De Niro dans la mafia avec Malavita. L’un des cartons assurĂ©s d’un prochain dimanche soir sur TF1.

AprĂšs avoir dĂ©posĂ© les armes le temps d’un film sur Aung San Suu Kyi avec the Lady, Luc Besson n’a donc pas tardĂ© Ă  les ressortir pour mettre en boite l’adaptation du livre de Tonino Benacquista, Malavita. Nous y retrouvons donc Robert De Niro en Ă©ternel mafieux qui bĂ©nĂ©ficie aujourd’hui du programme de protection des tĂ©moins du FBI et se voit obligĂ© de dĂ©mĂ©nager avec toute sa famille dans notre bonne vieille Normandie pour ĂȘtre en sĂ©curitĂ©. Mais les bonnes habitudes familiales vont vite reprendre le dessus pour rĂ©gler les petits tracas du quotidien.

De cette histoire, on pouvait attendre un divertissement tout Ă  fait honorable, naviguant entre la parodie et le petit hommage sans prĂ©tention aux films de mafia. HĂ©las, le seul qualificatif que nous retiendront sera juste « sans prĂ©tention ». En effet, Luc Besson n’a pas la prĂ©tention de nous faire rire, ni celle de revisiter la mafia, pas plus que la prĂ©tention de nous offrir un divertissement qui aurait pu ĂȘtre vraiment bon enfant voir atteindre des pointes de « badass attitude » qui auraient pu ĂȘtre vraiment fun. Non, il se contente de filmer la petite famille qui emmĂ©nage, a quelques problĂšmes lorsque son passĂ© les rattrape et s’en va, rien de plus.

Sans grand entrain, on a l’impression que le rĂ©alisateur s’est surtout fait plaisir en ayant l’opportunitĂ© de travailler avec Robert De Niro, sans vraiment s »intĂ©resser Ă  l’histoire qu’il devait raconter et le divertissement qu’il devait proposer au spectateur. C’est mĂȘme la premiĂšre fois oĂč il semblera aussi transparent derriĂšre la camĂ©ra, laissant tomber son style parfois lourd et mĂȘme la musique d’Eric Serra. C’est bien simple, au vu du film, n’importe quel yes-man aurait pu rĂ©aliser Malavita et c’est un constat bien triste. Heureusement, il reste une bonne alchimie entre les acteurs qui composent cette bien gentille famille de mafieux.

Ainsi, Robert De Niro en ancien parrain repenti dĂ©sirant profiter de son petit sĂ©jour normand pour Ă©crire ses mĂ©moires Ă©vite de faire trop de grimaces comme c’Ă©tait le cas ces derniers temps (peut-ĂȘtre que jouer face au monolithique Tommy Lee Jones l’a assagi ?) pour nous attendrir. Sa femme campĂ©e par Michelle Pfeiffer sera quand Ă  elle capable de faire exploser une supĂ©rette du coin aprĂšs une saute d’humeur (et pourtant on ne se moquait pas de son sourire botoxĂ©) mais fondera en larmes dĂšs qu’elle tuera un mĂ©chant (oui, on attendait plus badass de la part de l’ex-Catwoman). Et pour les enfants, si la jolie vierge effarouchĂ©e Dianna Argon de Glee fait son job, c’est plutĂŽt le jeune John D’Leo qui retiendra notre attention et dont le rĂŽle aurait pu ĂȘtre plus approfondi (d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, tout le film et les relation familiale et l’hĂ©ritage de la mafia auraient pu aussi ĂȘtre approfondi Ă©galement mais on n’en demandera pas tant).

Restant toujours en surface et se contentant de livrer quelques rĂ©fĂ©rences sans subtilitĂ© (oui, on s’attendait aux Affranchis depuis 30 minutes), le film qui aurait pu avoir du caractĂšre et dĂ©fourailler sec devient trĂšs vite un gentil film familial sans consĂ©quences qui a juste Ă©tĂ© fait pour que le rĂ©alisateur et ses stars puissent s’offrir un weekend en Normandie qui sera diffusĂ© comme il se doit sur TF1 un dimanche soir, quand il n’y aura plus d’Ă©pisode tout aussi palpitant des Experts Ă  diffuser.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 02/10/2013 Ă  10:13 | #1

    Je n’en attendais pas plus que ça de toute façon. J’irai malgrĂ© tout, pour le fun. Mais j’avoue qu’en octobre, il y aura beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux.

  2. 27/10/2013 Ă  17:04 | #2

    Il y a bien quelques courts instants oĂč l’on retrouve Besson, le temps d’un transition gĂ©niale ou d’un plan camĂ©ra. Dans ces moments ça fait plaisir de revoir un ami qu’on n’a pas vu depuis longtemps, c’est pour ça que j’ai tout de mĂȘme un peu de sympathie pour Malavita.
    Mais malheureusement dans l’ensemble t’as raison, c’est vide et la fin est mĂȘme Ă  la limite du tĂ©lĂ©film.

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