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Lone Ranger, critique

posté le 23/07/2013

Après Pirates des CaraĂŻbes, rendez-vous au far-west pour Johnny Depp et le rĂ©alisateur Gore Verbinski. Le duo joue aux cowboys et aux indiens pour Disney dans Lone Ranger : Naissance d’un HĂ©ros.

Cela faisait quelques temps que le projet d’adapter le feuilleton radio culte (aux USA), passĂ© Ă©galement Ă  la tĂ©lĂ© et au papier, trainait dans les couloirs d’Hollywood et il aura fallu faire des concessions au niveau du budget et du scĂ©nario pour que Disney finisse par donner le feu vert au film ! A la barre, une Ă©quipe dĂ©jĂ  bien connue, celle de Pirates des CaraĂŻbes Ă  qui Mickey doit bon nombre de billets verts (et Johnny Depp aussi au passage). C’est donc le mogul du blockbuster Jerry Bruckheimer qui produit et Gore Verbinski qui reprend la camĂ©ra et c’est un choix bien naturel pour celui qui avait rendu un bel hommage au genre western dans Rango. Et devant la camĂ©ra c’est la rĂ©vĂ©lation de Social Network Armie Hammer qui porte l’Ă©toile du ranger tandis que Johnny Depp revient encore grimmĂ©, cette fois dans le rĂ´le de Tonto, l’indien lĂ©gèrement dĂ©lirant.

Pour la petite histoire, le film raconte sur 2h30 comment John Reid va devenir, grâce Ă  Tonto et un cheval blanc lĂ©gendaire, le Lone Ranger, justicier qui va dĂ©fendre la veuve et l’orphelin mais surtout lutter contre les injustices et la corruption sur le grand chantier de construction du chemin de fer. Nous revoilĂ  donc dans une bonne ambiance western mais 2h30 de rĂ©cit c’est assez long et on les sent ici lourdement passer.

En effet, si Gore Verbinski est douĂ© pour donner Ă  ses scènes d’action un cĂ´tĂ© cartoony survoltĂ© des plus rĂ©jouissants (et cela se vĂ©rifie dès l’Ă©vasion du prisonnier Butch Cavendish Ă  l’ouverture du film), il a aussi tendance Ă  Ă©tirer un rĂ©cit plus que de raison. Et Lone Ranger est malheureusement handicapĂ© par ce dĂ©faut. Pendant ses 2 premières heures, le film pâti ainsi d’un manque de rythme flagrant qui n’est pas arrangĂ© par les inutiles interruptions de la narration par un vieux Tonto expliquant l’histoire Ă  un gamin dans une fĂŞte foraine ou la prĂ©sence anecdotique des indiens tournĂ©s en ridicule. L’ennui n’est donc jamais loin et il faudra vĂ©ritablement attendre la gĂ©niale et inventive poursuite finale pour se rĂ©veiller et apprĂ©cier le joyeux spectacle.

Pourtant, malgrĂ© l’ennui, il se passe des choses dans ce Lone Ranger riche en rebondissements, en personnages et en rĂ©vĂ©lations. L’ennui, c’est que le film dĂ©calque tout cela selon le mĂŞme schĂ©ma que dans les fameux Pirates des CaraĂŻbes et se trouve alors ĂŞtre assez redondant avec pas mal de scènes sans grand intĂ©rĂŞt. Heureusement, le rĂ©alisateur reprend toutes les figures du genre qu’il connait bien pour jouer avec. Il en profite aussi pour offrir quelques clins d’œil sympas aux fans du grand ouest et insuffler au film un esprit « serial » d’antan rempli d’innocence qui lui convient assez bien (alors que, paradoxalement, il tente d’aborder un sujet politique comme le massacre indien ou la corruption de manière très maladroite et anecdotique) tout comme il arrive Ă  rendre justice aux paysages magnifiques et impressionnants de Monument Valley. On notera d’ailleurs au passage, que Hans Zimmer en profite Ă©galement pour pomper allègrement du Morricone avant de reprendre clairement l’air de Guillaume Tell par Rossini qui faisait dĂ©jĂ  office de gĂ©nĂ©rique pour la sĂ©rie.

Si le film est Ă©galement d’un ennui ferme pendant 2 heures, c’est aussi sans doute dĂ» aux comĂ©diens qui s’amusent tous Ă  jouer aux cowboys et aux indiens (et on ressent bien leur plaisir) avec un budget pharaonique mais qui en oublient un peu de servir l’histoire. Et si Armie Hammer essaie un tant soit peu de faire de son personnage un vrai hĂ©ros, Johnny Depp (qui commence Ă  devenir sacrĂ©ment agaçant Ă  faire les mĂŞmes mimiques Ă  longueur de film) et Helena Bonham Carter (pour 5 minutes de prĂ©sence) tout droit sortis du dernier Burton ne sont clairement lĂ  que pour passer des vacances tous frais payĂ©s et jouer en roue libre.

On avait entendu de mĂ©chantes rumeurs au sujet de la production de ce Lone Ranger mais ce n’est finalement pas la catastrophe annoncĂ©e et Gore Verbinski accouche d’un blockbuster western qui a peut-ĂŞtre les yeux un peu plus grands que le ventre pour nous embarquer pleinement avant un final digne d’un bon Tex Avery dans un grand huit.

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