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Les Amants du Texas, critique

posté le 11/09/2013

PrĂ©sentĂ© Ă  Cannes et Ă  Deauville, les Amants du Texas est une histoire d’amour et de fuite Ă©thĂ©rĂ©e, contemplative et particulièrement touchante emmenĂ©e par un trio d’acteurs tout en retenue. La plus belle romance de la rentrĂ©e.

RepĂ©rĂ© avec son premier film St Nick sur la scène du cinĂ©ma indĂ©pendant amĂ©ricain, le rĂ©alisateur David Lowery a emmenĂ© son second long-mĂ©trage Les Amants du Texas jusqu’Ă  Sundance avant de parcourir les festivals europĂ©ens. MĂŞme si aucune donnĂ©e temporelle n’ai clairement indiquĂ©e, il nous fait remonter au cĹ“ur des annĂ©es 70 dans un Texas fait de champs, de longues routes, de sueur et de longs couchĂ©s de soleil. Dans une petite bourgade, Bob et Ruth s’aiment et jouent les Bonnie & Clyde mais l’un de leurs braquages tourne mal et les amants sont sĂ©parĂ©s. Alors que Ruth va Ă©lever seule leur enfant, Bob va quand Ă  lui atterrir en prison. Quatre ans plus tard, il s’Ă©vade pour rejoindre sa bien aimĂ©e mais, poursuivi par les flics et un gang son parcours ne sera pas facile.

AlimentĂ© par les westerns crĂ©pusculaires tout autant que par Malick, David Lowery nous va pas nous faire vivre une cavale haletante mais au contraire nous emmener dans l’intimitĂ© d’un couple sĂ©parĂ©. Le film mise sur un rythme lent mais envoutant pour nous rapprocher au plus près des sentiments de ses protagonistes qui se rĂ©vèlent tous particulièrement touchants, en proie au doute comme Ă  l’espoir. Avec une qualitĂ© d’Ă©criture rare, Ă  fleur de peau, le rĂ©alisateur  fait aussi preuve d’un savoir faire exemplaire derrière la camĂ©ra en filmant son histoire de manière intimiste, en cela aidĂ© par une photographie magnifique de naturel (Ă  juste titre rĂ©compensĂ©e Ă  Sundance).

On pourra peut-ĂŞtre trouver quelques sous-intrigues (comme celle du gang) de trop pour alimenter le rĂ©cit mais on passera aisĂ©ment ce petit dĂ©faut pour se concentrer sur l’essentiel, la rĂ©flexion de Ruth sur sa condition de mère qui refuse de repartir en cavale et l’espoir indĂ©fectible de Bob, profondĂ©ment amoureux qui fera tout pour retrouver son amour et sa fille qu’il n’a pas connu.

Mais au delĂ  d’un rĂ©cit Ă©crit avec sensibilitĂ© et d’une rĂ©alisation posĂ©e et proche d’une caresse, c’est dans son casting parfait que les Amants du Texas se distingue. Il n’y a en effet pas plus beau couple que Casey Affleck et Rooney Mara. Dès qu’on les voit ensemble, le spectateur ressent immĂ©diatement une profonde empathie pour eux et comprend alors ce que peut ĂŞtre l’amour fou qui les guidera. Avec une alchimie confondante, ils font vivre les sentiments de leurs personnages sĂ©parĂ©s par les Ă©vĂ©nements au point de donner Ă©galement au spectateur l’espoir qu’ils vont se retrouver Ă  chaque instant malgrĂ© les obstacles sur leur route.
Mais le plus surprenant sera sans conteste Ben Foster. L’acteur que l’on a toujours connu dans des rĂ´les dĂ©jantĂ©s (Otage, Alpha Dog, 3h10 pour Yuma, …) endosse ici le costume d’un gentil flic qui tombe Ă©galement amoureux de Ruth. Discret, attentionnĂ©, il l’aidera Ă  chaque instant et se rĂ©vèle ĂŞtre le personnage le plus touchant du film.

Laissez-vous donc emporter par la caresse chaleureuse de ces Amants du Texas, une telle romance, sincère et touchante, est assez rare au cinĂ©ma en ce moment pour la savourer et s’y laisser bercer.

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