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L’Aube Rouge, critique

posté le 13/08/2013

Un an après les Etats-Unis, le remake de l’Aube Rouge sort discrètement sur nos Ă©crans. Et la discrĂ©tion Ă©tait en effet de mise.

En 1984, en pleine Guerre Froide, le rĂ©alisateur John Milius nous racontait comme les Etats-Unis avaient Ă©tĂ© envahis par les forces armĂ©es russes et la manière dont un groupe de jeunes (Patrick Swayze, Charlie Sheen)  allait mener la rĂ©sistance. Film rĂ©ac par excellence, il entrait dans un contexte rĂ©ellement tendu, alors en ces annĂ©es 2010, qui pouvait bien ĂŞtre l’ennemi rouge ? La Chine Ă©videmment ! Mais celle-ci Ă©tant un marchĂ© de première importance pour Hollywood, les producteur ont tout simplement dĂ©cidĂ© que ce serait la CorĂ©e du Nord.

L’histoire sera donc sensiblement la mĂŞme que l’original avec son groupe de rĂ©sistant nommĂ© les Wolverines. Cependant, le sous-texte est cette fois beaucoup moins d’actualitĂ© et moins crĂ©dible. Il est d’autant moins crĂ©dible qu’il sent aujourd’hui la grosse propagande amĂ©ricaine qui n’a pas vraiment lieux d’ĂŞtre (ridiculisant inutilement les corĂ©ens) et il ne faudra pas compter sur le rĂ©alisateur Dan Bradley pour dĂ©passer le scĂ©nario dĂ©jĂ  mal Ă©crit.

En effet, les 90 minutes de cette Aube Rouge sont assez laborieuses. Non seulement, le film est Ă©crit avec un lance-pierre, n’hĂ©sitant pas Ă  tuer un personnage de manière complètement absurde mais il y a aussi un gros souci de temporalitĂ©. Ici, nous avons l’impression que tout se dĂ©roule en 2 semaines, pĂ©riode de temps pendant laquelle la bande de jeunes, menĂ©e par un simple soldat devenu un as de la stratĂ©gie en rentrant au pays, apprend Ă  manier parfaitement les armes et Ă  devenir de vĂ©ritables guerriers, sans peurs et pour qui Ă´ter la vie n’a donc plus aucune consĂ©quence psychologique. A ce niveau lĂ , mĂŞme le petit Demain quand la guerre a commencĂ© (remake non avouĂ© made in Australia avec moins de budget sorti l’annĂ©e dernière directement en vidĂ©o, ce qui est tout Ă  fait la place de cette Aube Rouge) faisait mieux.

En plus de cela, le rĂ©alisateur a la mauvaise idĂ©e de torcher ses scènes d’action en bougeant la camĂ©ra partout, si bien qu’on croirait presque qu’il pense tourner un Jason Bourne sans en avoir le talent. C’est parfois lisible mais tout cela manque tout de mĂŞme sacrĂ©ment de construction pour nous embarquer dans ces petites escarmouches sans grande importance. Car jamais ici nous ne sentons qu’il y a un conflit mondial, jamais nous n’avons un contexte  exposĂ© pour rendre cette dystopie rĂ©aliste et s’y aventurer.

Il ne faudra d’ailleurs pas trop compter sur le casting fait de nouvelles stars des ados (Chris Hemsworth, Adrianne Palicki, Josh Hutcherson, Isabel Lucas) pour relever le niveau tant ceux-ci se montrent assez dĂ©tachĂ©s du projet, n’y croyant pas vraiment (et comment leur en vouloir pour cette luciditĂ©). Il faut dire que leurs personnages sont tous assez clichĂ©s, de mĂŞmes qu’ils n’ont pas vraiment de relations intĂ©ressantes (mĂŞme les scènes entre les deux frères ne fonctionnent pas).

Pas grand chose Ă  sauver donc dans cet inutile remake de l’Aube Rouge et on comprend alors pourquoi le distributeur a mis autant de temps pour le sortir en catimini.

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