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Son nom ne vous dit peut-être pas grand chose et pourtant vous connaissez forcément son travail. Akileos sort la version française de l’Art de Drew Struzan pour le plus grand plaisir de nos yeux  !

George Lucas, Steven Spielberg, Robert Zemeckis, John Carpenter, Guillermo Del Toro, Ridley Scott, Frank Darabont, ces grands réalisateurs ont tous au moins un point commun : au moins un de leur film a eu le droit à une affiche signée Drew Struzan. Cet artiste a, depuis la fin des années 70, marqué de son empreinte indélébile tout un pan de la culture cinématographique hollywoodienne en offrant aux plus grandes sagas des affiches mémorables. Indiana Jones, Stars Wars, Retour vers le Futur, Harry Potter, the Thing, Police Academy, Hellboy, les Muppets, Fievel, … autant d’affiches devenues aujourd’hui cultes, généralement synonymes de bons films et prisées des collectionneurs.

Maintenant, l’artiste revient sur son travail dans l’Art de Drew Struzan. Un beau livre qui n’a pas vocation à être un catalogue mais à nous montrer comment le dessinateur et peintre travaillait avant de prendre sa retraite en 2008. On découvre donc dans le livre une multitude de travaux, partant des premiers crayonnés aux affiches finales peintes. C’est l’occasion de découvrir de nombreuses versions alternatives, des méthodes de retouches demandées en catastrophes par des studios (Nuit de folie), des projets qui n’ont jamais été retenus (Waterworld, Harry Potter 2), des affiches pour des rééditions ou des éditions limitées (Blade Runner, les Évadés, la Ligne Verte)…
La belle sélection présentée ici nous permet ainsi de découvrir un peu tous les aspects et les cas de figures qui ont pu se présenter à l’artiste toujours soucieux de l’art mais aussi des contraintes marketing pour attirer le spectateur en salles pour plonger dans l’univers de ces films. C’est aussi et surtout l’occasion de replonger dans certaines des plus belles et marquantes affiches de cinéma.

Mais le livre est aussi l’occasion pour Drew Struzan de montrer comment l’industrie a évolué en un peu plus de 30 ans. Évidemment, il s’agit d’un point de vue purement subjectif mais qui reflète tout de même bien la tendance qu’a pris Hollywood depuis un certain temps en passant de l’artisanal au business pur (et la préface de Frank Darabont est encore plus violente).
Nous découvrons alors comment, petit à petit, l’artiste a été éloigné des réalisateurs avec qui il travaillait en direct pour suivre les instruction de businessman qui ne connaissait pas grand chose à l’art de créer une affiche. L’autre évolution est l’arrivée de l’informatique qui a aussi changé la donne, rendant la création d’affiche plus simple, plus manipulable par les pontes du marketing mais dégageant moins de personnalité, rendant toutes les affiches semblables.

Malgré 3 coquilles qui trainent dans la traduction, l’art de Drew Struzan est donc un ouvrage magique et instructif pour tout amoureux du cinéma qui a grandi à travers les affiches de ces films cultes des années 80 jusqu’à aujourd’hui. C’est aussi le témoignage d’une époque révolue et, d’une certaine manière, les héritiers de l’artiste ne sont plus à chercher dans les services marketing des studios mais du coté des graphistes proposant sur Internet leurs fan arts avec plaisir (les affiches limitées de Mondo en son le plus bel exemple). Non, l’art de l’affiche n’est pas mort !