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Culte du dimanche : Pulsions

posté le 17/03/2013

Retour sur l’un des films les plus intĂ©ressants de Brian De Palma. Pulsions, entre Ă©rotisme et influence hitchcockienne Ă©vidente.

Après quelques succès publics et critiques qui lui ont valu son image d’auteur sulfureux, Brian De Palma entame les annĂ©es 80 avec Pulsions (Dressed to Kill), premier film ouvrant une nouvelle pĂ©riode faste de sa carrière (il sera suivit de Blow Out et Scarface). Il y dĂ©crit la vie d’une femme cinquantenaire sexuellement frustrĂ©e et qui, après une sĂ©ance chez le psy, va tomber dans les bras d’un inconnu au musĂ©e. Mais cette rencontre sera fatale car après avoir commis l’adultère, on la retrouvera assassinĂ©e dans l’ascenseur.

Impossible de parler de Pulsions sans le comparer avec le cinĂ©ma de Hitchcock. En effet, le film est construit sur le mĂŞme schĂ©ma que Psychose avec la prĂ©sentation d’une hĂ©roĂŻne commettant un adultère et qui sera mortellement punie par une femme Ă  l’issue du premier tiers du film, la scène de l’ascenseur Ă©tait un miroir violant de la douche du Bates Motel. De mĂŞme, la rĂ©vĂ©lation du trauma du serial killer dĂ©guisĂ© fera Ă©cho Ă  la rĂ©vĂ©lation du problème psychologique de Norman Bates tandis que la visite du musĂ©e est Ă©galement une vision de Sueurs Froides. L’hommage est donc bien prĂ©sent et flagrant mais De Palma va pousser son film plus loin.

Car non content de livrer un hommage Ă  Psychose, le rĂ©alisateur introduit d’autres influences comme le giallo d’Argento (dont l’impermĂ©able noir et le rasoir sont des Ă©lĂ©ments rĂ©currents) mais aussi une part autobiographique (ayant soupçonnĂ© sont père d’adultère par le passĂ©). D’un autre cĂ´tĂ©, il va pousser le cinĂ©ma d’Hitchcock dans des dimensions plus osĂ©es, rĂ©vĂ©lant pleinement tout ce qui pouvait ĂŞtre sous entendu chez le maĂ®tre. Ici, le sexe, les coups de rasoir et le sang seront donc montrĂ©s Ă  l’Ă©cran. De Palma va mĂŞme parler de transexualitĂ© (sujet complètement tabou Ă  l’Ă©poque et mĂŞme encore aujourd’hui) dans le prolongement de toutes les questions sexuelles qu’il avait pu dĂ©jĂ  traiter dans ses films prĂ©cĂ©dents.

Frustration sexuelle, manipulation, meurtre violent, dĂ©guisement, psychologie, rĂŞves et fantasmes, doubles … finalement, dans Pulsions, Brian De Palma s’affirme et impose sa patte dans une ambiance fantasmatique et Ă©rotique. Il frĂ´le rĂ©gulièrement la limite avec le ridicule et pourtant on rentre dedans. Il faut dire que les personnages (en particulier celui d’Angie Dickinson, Michael Caine Ă©tant Ă  la limite de la caricature) sont suffisamment explorĂ©s pour comprendre leurs motivations et donc entrer facilement dans le film et dĂ©passer son cĂ´tĂ© voyeur et sulfureux qui font son identitĂ©.

En plus du sujet cher au rĂ©alisateur, celui-ci maitrise parfaitement sa narration avec le style qu’il affectionne. On retrouve donc dans Pulsions un split screen et des plans sĂ©quences qui Ă©clairent sur les pensĂ©es des personnages et font monter la tension de manière unique pour livrer un thriller Ă  la fois sous influence mais aussi audacieux. MalgrĂ© les controverses, Pulsions reste donc l’un des films les plus aboutis et transgressifs de De Palma.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

  1. 17/03/2013 Ă  22:09 | #1

    ce pulsion est de loin meilleur que son dernier passion qui est fade a mon gout, il a un peu perdu de son génie le bougre.
    mistergoodmovies.net