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Culte du dimanche : Frenzy

posté le 11/08/2013

Le tueur Ă  la cravate vient commettre ses mĂ©faits dans le culte du dimanche avec l’avant-dernier film d’Alfred Hitchcock : Frenzy.

Après Pas de Printemps pour Marnie, la carrière florissante d’Alfred Hitchcock connait une retombĂ©e. En effet, le rĂ©alisateur connait quelques problèmes de santĂ© et va donc espacer ses productions. Toujours dans l’actualitĂ©, il livrera Ă  la fin des annĂ©es 60 deux films d’espionnage directement liĂ©s Ă  la Guerre Froide. Le Rideau DĂ©chirĂ© et l’Etau sont le signe d’un grand changement puisque le maĂ®tre se sĂ©pare alors de Bernard Hermann, signant par lĂ  la fin d’une collaboration artistique particulièrement fructueuse. Ces deux films ayant connu quelques problèmes de production et d’Ă©criture, ils seront moins enthousiasmants, parfois assez ennuyeux et le succès modeste.

Après l’espionnage, il revient alors en Angleterre pour signer en 1970 un thriller comme il les aime, Frenzy. RĂ©alisĂ© sans stars (depuis quelques accrochages avec Paul Newman sur le Rideau DĂ©chirĂ©, il prĂ©fère des acteurs plus mallĂ©ables mais auxquels on a du coup plus de mal Ă  s’identifier), nous plonge emmène directement Ă  Londres oĂą un nouveau serial-killer rappelant parfois Jack l’Eventreur, nommĂ© « le tueur Ă  la cravate », est en train de sĂ©vir, tuant des femmes en les Ă©tranglant avec une cravate. En parallèle, nous faisons la connaissance de Richard Blaney, ancien pilote devenu barman et lĂ©gèrement alcoolique qui a quelques problèmes d’argent et de couple.

Si le film ne sera pas une rĂ©volution technique comme il a pu le faire auparavant, avec Frenzy, Hitchcock renoue enfin avec une histoire de meurtrier et surtout des composantes rĂ©gulières de sa filmographie, avec un homme qui a un gros problème psychologique vis-Ă -vis des femmes et surtout un homme innocent que tout le monde croit coupable. Il va donc devoir se battre, se cacher et trouver le meurtrier afin d’ĂŞtre innocentĂ©. L’histoire n’est donc pas foncièrement originale mais on sent cette fois (contrairement Ă  ses deux films prĂ©cĂ©dents) que le maĂ®tre du suspense prend vraiment du plaisir Ă  la mettre en scène.

Hitchcock y prend d’autant plus de plaisir qu’il s’autorise deux ingrĂ©dients qui vont apporter tout leur sel Ă  l’histoire. Le premier est un humour omniprĂ©sent. De la femme du policier proposant des plats immangeables au cadavre que l’assassin doit retrouver dans un sac de patates, les sourires dus Ă  l’humour noir du rĂ©alisateur ne manquent pas.
Le second ingrĂ©dient est la mise en scène du sexe et de la violence. En effet, suite Ă  l’assouplissement de certaines règles de censure, Hitchcock peut enfin montrer certaines choses comme de la nuditĂ©, un viol ou un meurtre directement face Ă  la camĂ©ra, donnant alors au film un impact plus violent. Alors qu’il trouvait auparavant toujours un moyen pour contourner ces règles, il nous montre cette fois ces idĂ©es malsaines qu’il a en tĂŞte.

Pur film hitchcockien, Frenzy rassemble tous les ingrĂ©dients de l’auteur qu’il s’amuse Ă  mettre Ă  la sauce anglaise et 70’s, s’offrant alors un beau succès pour l’avant-dernier film de sa carrière.

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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