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A la Merveille, critique

posté le 14/03/2013

Terrence Malick nous emmène A la Merveille pour nous murmurer un nouveau poème sublime dans la forme, plus ronflant dans le fond.

Après des annĂ©es d’attente entre chaque film, Terrence Malick est pris d’une soudaine envie crĂ©atrice, enchaĂ®nant les tournages et donc les sorties de films. MĂŞme pas 2 ans après la palme d’or du mĂ©taphysique Tree of Life et avant le prochain Knight of Cups, voilĂ  donc que le cinĂ©aste le plus secret de la planète livre A la Merveille. L’histoire d’un couple qui s’est adorĂ© au Mont Saint Michel et qui va se dĂ©liter en rentrant aux Etats-Unis. Un souvenir, une pensĂ©e auto-biographique autant qu’une Ă©tude sur l’amour, le doute, la foi, le couple et le choix.

On connait le style de Terrence Malick et encore une fois, c’est un vĂ©ritable poème qu’il nous livre ici, une nouvelle expĂ©rience sensorielle aux images somptueuses dont seul le cinĂ©aste a le secret. Lui seul peut en effet magnifier Ă  ce point et avec pareil lyrisme la nature, la lumière et la beautĂ© des sentiments parfois contradictoires. Seulement, entre coucher de soleil et balades dans les champs de blĂ©, Malick peine tout de mĂŞme se recycler (le comble pour un rĂ©alisateur nous offrant toujours des images surprenantes de beautĂ© naturelle) et frĂ´le mĂŞme parfois l’auto-parodie dans les chuchotements incessants et plans identiques qui s’enchaĂ®nent pendant près de deux heures.

Il faut dire que la lettre d’amour qu’est A la Merveille, tourne tout de mĂŞme longtemps en rond sans raconter grand chose, donnant toujours de brèves indications sur ce que font ses personnages (venant et se retirant du rĂ©cit pour y revenir, ne sachant jamais oĂą aller) avec une pudeur maladive. Avare en mots et en actions, c’est par ses frĂ´lements que le film parle. Et son sujet, il le frĂ´le justement avec une telle dĂ©licatesse qu’il finit par lui Ă©chapper, comme envolĂ© par une brise.

Il faut dire que regarder le film en miroir de Tree of Life offrait une lecture intĂ©ressante puisqu’il dĂ©veloppe ici des thèmes complĂ©mentaires. A la famille et la dĂ©claration de foi vient ici s’ajouter le doute sur la relation Ă  l’autre (l’Ă©poux, le divin) mais si cela est profondĂ©ment sincère et poĂ©tique, il y a une impression de superflu qui n’Ă©tait pas de mise auparavant et qui a ici tendance Ă  nous ennuyer plutĂ´t que nous hypnotiser. Il faut dire que faire jouer Ben Affleck dans le film n’Ă©tais peut-ĂŞtre pas la meilleure des idĂ©es tant il manque de charisme pour rĂ©pondre au charme naturel et superbement mis en valeur d’une Olga Kurylenko touchante dans son dĂ©sespoir et comme il interprète le personnage central du rĂ©cit, une certaine facette du rĂ©alisateur, c’est plutĂ´t gĂŞnant.

Un tableau, un poème, un douce musique, A la Merveille dépasse le film pour rester une œuvre personnelle profondément intimiste, peut-être trop cette fois pour nous atteindre malgré sa beauté indéniable.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 16/03/2013 Ă  15:44 | #1

    Dans la forme c’est sublime mais le fond reste du nĂ©ant… 1/4