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Homeland, saison 1

posté le 06/09/2012

Avant que ne dĂ©bute la seconde saison, retour sur les dĂ©buts de Homeland, certainement l’une des meilleures nouvelles sĂ©ries de 2011/2012, en grande partie grâce Ă  son duo d’acteurs au top !

L’AmĂ©rique n’en a pas terminĂ© avec la paranoĂŻa post-11 septembre. On croyait que la fin de 24 reflĂ©tait la fin d’une Ă©poque mais visiblement, 10 ans après, alors que l’on rĂ©clame le retrait des troupes d’Afghanistan, la suspicion est toujours lĂ . C’est en tous cas dans cette atmosphère paranoĂŻaque que se dĂ©roule l’action de Homeland. En adaptant pour la chaĂ®ne câblĂ©e Showtime (plus connue pour Dexter) la sĂ©rie  israĂ©lienne Hatufim (Kidnapped) crĂ©Ă©e par Gideon Raff, les scĂ©naristes Howard Gordon et Alex Gansa renouent mĂŞme avec certains thriller complotistes des annĂ©es 70 et arrivent Ă  nous faire douter Ă  chaque instant, jusqu’au dĂ©nouement.

Pour le pitch, c’est simple, Nicholas Brody, un marine est de retour au foyer après 8 ans de captivitĂ© chez Al Qaida. Tout le monde pourrait ĂŞtre heureux de ce retour mais Carrie Mathison, agent de la CIA, est persuadĂ© qu’il est revenu Ă  la surface afin de commettre un attentat sur le sol amĂ©ricain. Elle va alors tout faire pour trouver les indices qui prouveront qu’il n’est pas de retour seulement pour sa famille.

Avec une telle histoire, on pourrait s’attendre Ă  des rebondissement Ă  chaque seconde et ce n’est pourtant pas le cas. Tout au long des 12 Ă©pisodes, le rythme est plutĂ´t lent, les scènes de dialogues parfois rĂ©barbatives. Pourtant les indices semĂ©s petit Ă  petit font que l’on accroche bien Ă  mi-parcours avec l’envie de connaitre le fin mot de l’histoire et savoir si oui ou non Nicholas Brody va commettre l’irrĂ©parable. Entre innocence et grande suspicion, les scĂ©naristes jouent parfaitement de l’ambiguĂŻtĂ© du personnage et de son passĂ© trouble pour nous emmener sur de fausses pistes tout en gardant une ligne claire. Certains rebondissements et rĂ©vĂ©lations doucement amenĂ©s arrivent ainsi parfois de manière abrupte pour nous laisser sous le choc de l’instant.

Mais si Homeland est une rĂ©ussite, c’est avant tout grâce Ă  ses deux personnages remarquablement interprĂ©tĂ©s. D’un cĂ´tĂ© nous avons donc Nicholas Brody campĂ© par un Damian Lewis vĂ©ritablement insaisissable. Avec un retour Ă  la vie de famille  pas des plus facile (et cette facette est très largement explorĂ©e pour montrer Ă  quel point cette guerre est difficile Ă  vivre pour les familles), Brody fait maintenant figure de hĂ©ros national presque intouchable. Pourtant on sait bien que quelque chose cloche et que sa captivitĂ© l’a changĂ©. Et mĂŞme lorsque l’on pense bien qu’il est innocent, il y a toujours cette attitude suspecte qui semble nous dire que tout cela est voulu mais on comprend, grâce aux nombreux flashbacks, les motivations du personnage.

D’un autre cĂ´tĂ©, Carrie Mathison est toute aussi intĂ©ressante. Alors que nous ne connaissons que peu sa vie privĂ©e (celle-ci Ă©tant toute dĂ©diĂ©e Ă  la CIA), elle nous entraine dans sa rĂ©flexion et sa paranoĂŻa Ă  chaque instant, trouvant toujours les arguments et ayant toutes les raisons de se mĂ©fier. Pourtant on ne devrait pas la croire puisque qu’elle souffre de troubles psychologiques la rendant instable. Cet ingrĂ©dient ajoute alors au show une dimension de suspicion supplĂ©mentaire. Car en plus de douter de Brody, on se demande Ă©galement si Carrie n’est pas en train de fabuler toute cette histoire. Difficile alors de dĂ©mĂŞler la rĂ©alitĂ© des idĂ©es de l’agent. En cela, Claire Danes fait preuve d’un talent immense, faisant de Carrie un personnage fort et ambigu qui possède une part de fragilitĂ© qu’elle ne peut pas montrer.

Évidemment, les meilleurs instants de la sĂ©rie sont alors les rencontres entre ces deux personnages explosifs. Entre la suspicion des premiers instants puis les sentiments qui s’en mĂŞlent face aux pressions extĂ©rieures (la famille pour Brody, le travail pour Carrie) avant que tout ne devienne encore plus flou, leur relation est très intĂ©ressante Ă  suivre. Mais avec une telle paranoĂŻa et des comportements aussi suspects, on a peut-ĂŞtre parfois du mal Ă  s’identifier aux personnages et c’est sans doute lĂ  l’un des problèmes de la sĂ©rie. Toutefois, en plus de rĂ©soudre la question de l’attentat dans le dernier Ă©pisode, les scĂ©nariste ont pris le temps de conclure sur un cliffhanger mettant Ă  mal l’un des personnages, si bien que l’on est assez impatient d’en connaitre le destin dans la seconde saison.

Avec ses personnages complexes et toujours sur le fil du rasoir grâce Ă  des acteurs qui se donnent complètement et son atmosphère paranoĂŻaque reflĂ©tant encore le climat qui règne aux USA, Homeland mĂ©rite donc bien son statut de sĂ©rie phare de l’annĂ©e dernière et on se prend d’impatience pour dĂ©couvrir la suite.

publié dans :Critiques Séries Séries

  1. 24/09/2012 Ă  12:49 | #1

    C’est effectivement une très bonne sĂ©rie qui tient en haleine le spectateur mais je ne suis pas d’accord avec toi par rapport au dernier Ă©pisode dans lequel les scĂ©naristes auraient pu oser bien plus et nous offrir un Ă©pisode final de lĂ©gende, ils m’ont pour le coup déçu en prĂ©parant de manière un peu facile le terrain pour la saison 2.