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Une Nouvelle Chance, critique

posté le 20/11/2012

Clint Eastwood est de retour devant la camĂ©ra pour jouer ce qu’il sait faire de mieux dans un film Ă  la morale amĂ©ricaine conservatrice sortie de la naphtaline avec une Nouvelle Chance.

Quand il ne tourne pas lui-mĂŞme un film, Clint Eastwood se laisse facilement embobiner par ses collaborateurs et cela fait un moment que ce n’Ă©tait pas arrivĂ©. C’est ainsi qu’on le retrouve dans Une Nouvelle Chance, film de son fidèle producteur et assistant-rĂ©alisateur Robert Lorenz. Il y incarne un dĂ©couvreur de talents spĂ©cialisĂ© dans le baseball proche de la retraite. Un personnage comme Clint les aime, un vieux bougon solitaire endeuillĂ© et Ă©loignĂ© de sa fille qui a mĂŞme maintenant du mal Ă  pisser et qui perd la vue.

Évidemment, un vieux dans un monde du sport en plein changement, on a dĂ©jĂ  vu ça et on voit tout de suite se profiler la lutte entre les mĂ©thodes anciennes et humaines oĂą il faut aller sur le terrain et avoir de l’expĂ©rience pour dĂ©couvrir le talent pur, et les nouvelles mĂ©thodes informatiques et statistiques oĂą les joueurs sont devenus des chiffres et les gĂ©rants de clubs ne sont plus aussi proches de leurs poulains. La suite, on la connait, c’est Ă©videmment ce bon vieux Clint qui a raison sur toute la ligne depuis le dĂ©but.

Et tout le film est ainsi bourrĂ© de clichĂ©s sur l’american way of life Ă  l’ancienne. La fille de Clint, business woman, va ainsi dĂ©barquer pour rĂ©tablir le dialogue familial qui n’a pas eu lieu depuis 20 ans et en apprendre plus sur son abandon avant de se dire que finalement, sa vie est de marcher dans les traces de son père plutĂ´t que devenir une brillante avocate Ă  la ville. Et Ă©videmment, il faut assurer la relève et c’est Ă  son tour un ancien joueur recrutĂ© par Clint qui va pointer le bout de son nez et taper dans l’oeil de la miss en mal d’amour. La suite, je suppose que vous la voyez dĂ©jĂ  venir, pas besoin de la raconter.

Soyons clairs, des films avec ce genre d’histoire, il s’en produit des dizaines chaque annĂ©es aux USA, pour le cinĂ©ma ou la tĂ©lĂ©vision, et si il sort en France c’est bien parce qu’il y a ce bon vieux Clint. Car pour le reste, c’est très dispensable, que ce soit du cĂ´tĂ© des comĂ©diens (Clint qui fait la gueule, Justin Timberlake qui ne peut s’empĂŞcher de montrer ses abdos dans une scènes inutile et ridicule et le retour inattendu d’un Matthew Lillard complètement casse-pied), de la rĂ©alisation sans intĂ©rĂŞt et qui aime les gros ralenti pour crĂ©er l’Ă©motion ou de l’Ă©criture remplie de clichĂ©s.

Pour ce qui est de l’expertise sportive du film, on Ă©vitera d’en parler puisqu’il ne l’aborde en surface (très loin du Stratège donc) pour se concentrer sur la trame familiale mais ça n’en fait pas pour autant un bon film. Cette annĂ©e, il y avait pourtant Nouveau DĂ©part qui jouait un peu sur le mĂŞme esprit (les bonnes valeurs amĂ©ricaines et familiales loin de la ville), mais n’est pas Cameron Crowe qui veut et ici tout est forcĂ© et amenĂ© de manière assez lourde sans provoquer vraiment d’Ă©motion (ou alors tellement superficielle que ça en devient ridicule, provocant un facepalm permanent devant le film).

Finalement, la seule chose que l’on pourra peut-ĂŞtre sauver ici, c’est la prestation d’une Amy Adams, rayonnante et naturelle, qui porte le film sur ses Ă©paules en faisant preuve d’un minimum de sincĂ©ritĂ©. Pour le reste, on prĂ©fĂ©rera oublier pour attendre le prochain film oĂą Eastwood nous parlera lui-mĂŞme de sa retraite et des questionnements sur son hĂ©ritage au lieu de laisser ça Ă  quelqu’un d’autre.

publié dans :Cinéma Critiques ciné

  1. 22/11/2012 Ă  20:38 | #1

    Une dĂ©ception, mais pas vraiment une suprise. Effectivement Amy Adams est l’atout charme d’un film cousu de fil blanc… 2/4