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Rock Forever, critique

posté le 02/07/2012

Ressortez vos cheveux longs, vos vinyls, vos bottes et vos jeans troués pour retomber dans le gentil monde du glam rock mais l’ambiance va vite tomber devant le manque de fièvre de ce Rock Forever dont seul Tom Cruise ressortira avec les honneurs, crinière au vent.

A Broadway, Rock of Ages est la comédie musicale rock par excellence. Délicieux revival rock bercé au chansons de Poison, Def Leppard, Bon Jovi, Journey et autres Twisted Sisters, elle n’en est pas moins sympathiquement niaise. Il n’y a qu’à voir l’histoire pour s’en rendre compte. La blonde et innocente Sherrie débarque à Los Angeles et rencontre Drew. C’est le coup de foudre au Bourbon Room, temple du rock et de l’alcool qui va voir arriver la superstar Stacee Jaxx sur scène. Mais il ne faut pas oublier la horde d’activistes puritaines qui voudraient bien fermer ce lieu de débauche.

On avait plutôt bien apprécié le remake de Hairspay rempli de fraicheur par Adam Shankman. Du coup, le voir sur une nouvelle comédie musicale retro semblait plutôt un choix sympathique. Malheureusement, on va vite déchanter devant le manque de recul et de fièvre de Rock Forever. Le réalisateur oublie qu’il a ici affaire à un monument de kitsch qui pourrait être délirant et n’arrive pas à jouer avec. Ainsi, tout est joué au premier degré, de la romance d’ado kitsch et déjà vue 1000 fois dans ces films à la success story débutant dans un bar (au pif, du sympa Coyote Girls au pathétique Burlesque) aux fausses revendications des activistes. Du coup, au lieu jouer complètement sur le décalage et de forcer le trait pour en rire, cette histoire se prend bien trop au sérieux par rapport à ce qu’elle a à raconter.

A cela s’ajoute le fait que Shankman n’arrive à aucun moment à donner un souffle profondément rock au film. Aucune fièvre, aucune effluve d’alcool, aucune sueur de transpire dans sa réalisation qui reste profondément plate et ne cherche pas à nous emporter pendant les morceaux. C’est d’ailleurs bien la première fois que les images atténuent la puissance des morceaux ! (oui écouter la BO chez soi sans les images en tête donne bien plus la pêche que pendant le film).
Au final, on a plus l’impression de se retrouver devant un mauvais épisode de Glee (pour ne pas dire de High School Musical) avec une histoire mièvre et un côté pop insupportable pour tout fan de rock. Et ce n’est pas le jeu au premier degré de Julianne Hough (jamais strip-teaseuse n’aura été moins sexy) et Diego Boneta qui va arranger les choses puis que les deux jeunes acteurs sont particulièrement tête à claque, n’assumant jamais le ridicule intrinsèque de leur rôle (et on ne parlera pas de Catherine Zeta-Jones en faisant des caisses ou Mary J. Blige se croyant dans un clip).

Mais au milieu de tout ça, il y a tout de même deux choses à sauver. La première, c’est le duo formé par Alec Baldwin et Russell Brand. L’alchimie entre les deux fonctionne à merveille jusque dans leur surprenante chanson. La seconde, c’est évidemment Tom Cruise qui se montre tout simplement génial en rock star tatouée dépravée complètement à l’ouest, à moitié à poil et alcoolisé pendant une bonne partie du film. Pour ceux qui redoutaient le petit caméo, ce n’est pas le cas et la superstar a un véritable rôle, le plus intéressant, le mieux construit. On sent que l’acteur se fait plaisir à jouer et chanter avec un véritable esprit rock. C’est en mettant un Tom Cruise au top de sa forme face à des débutants que l’on se rend bien compte du fossé de talent qui les sépare.

Comme on pouvait finalement le prédire, ce Rock Forever ne vaut donc le coup d’œil que pour les scènes de Tom Cruise, seule véritable incarnation de l’esprit rock dans le film. Pour le reste, ce n’est que pop innofensive et sans fièvre dont on pourra se passer.

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