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PIFFF 2012 (4e partie)

posté le 27/11/2012

Le PIFFF maintenant, c’est aussi une nuit blanche avec des films cultes (ou presque) qui rĂ©serve quelques surprises. Pour cette première fois, les organisateurs font fort en faisant une nuit thĂ©matique Clive Barker avec 4 films issus de l’univers dĂ©rangĂ© de l’artiste sous-estimĂ© qui a tout de mĂŞme marquĂ© les annĂ©es 90.

Artiste protĂ©iforme s’intĂ©ressant aussi bien Ă  la littĂ©rature et au cinĂ©ma qu’au jeu vidĂ©o, aux comics ou Ă  la peinture, Clive Barker a marquĂ©, pour tout ceux qui ont pu dĂ©couvrir un pan de son Ĺ“uvre, tout le genre horrifique, dĂ©veloppant un univers monstrueux dans la lignĂ©e de ce qu’a pu faire Lovecraft, n’hĂ©sitant pas Ă  aller assez loin dans le malsain. Toujours relativement inconnu du grand public et mĂ©sestimĂ© par les sociĂ©tĂ©s qui ont chercher Ă  adapter son Ĺ“uvre dĂ©rangĂ©e au grand Ă©cran, le PIFFF a eu la bonne idĂ©e de nous initier de belle manière Ă  l’auteur.

La nuit a donc commencĂ© avec Nightbreed : the Cabal cut, très attendu par les fans. Et pour cause puisqu’en adaptant son livre Cabal sous le titre Nightbreed en 1990, Barker s’est fait complètement dĂ©possĂ©der du film par les producteur pour le rendre plus conforme au standards. Après une lutte acharnĂ©e, une poignĂ©e de fans a retrouvĂ© une copie de travail d’origine et a entamĂ© un travail titanesque pour rendre justice Ă  Barker. Nightbreed : the Cabal cut est donc la version la plus proche de la vision de l’auteur. Nous y dĂ©couvrons donc un homme poursuivi par son psychiatre, qui rejoint un lieu mythique nommĂ© Midian, rempli de monstres le prenant pour le sauveur d’une mystĂ©rieuse prophĂ©tie. Et très vite sa compagne va chercher Ă  le rejoindre. Ici, c’est plus qu’un simple film d’horreur qui nous est prĂ©sentĂ© mais un vĂ©ritable univers alternatif au destin Ă©pique et très sombre qui a malheureusement souffert des moyens et dĂ©sirs de la production.
Une confusion qui vient ici en partie de la qualitĂ© du film. En effet, de nombreux passages de ce cut viennent tout droit d’un support VHS et se retrouve donc de piètre qualitĂ© sur grand Ă©cran, marquant une nette diffĂ©rence avec les passages repris du DVD. Il faudra donc attendre que le travail de restauration par cette bande de fans soit terminĂ© pour pouvoir admirer le film dans son ensemble. (pour leur donner un coup de main en signant la pĂ©tition, c’est ici)

Second film prĂ©sentĂ© dans le cadre de cette nuit thĂ©matique, Hellraiser est sans doute ce qui caractĂ©rise tout l’univers de Clive Barker. Ici, le fantastique trash se glisse petit Ă  petit dans notre univers. L’intrigue est ainsi plutĂ´t intimiste et tourne autour d’une famille très dysfonctionnelle pour virer dans l’horreur la plus complète et un romantisme sacrĂ©ment dĂ©viant. Mais ce qui rend Hellraiser aussi culte, c’est bien entendu l’apparition des CĂ©nobites menĂ©s par le charismatique Pinhead. « Explorateurs » des plaisirs et souffrances tendance SM poussĂ©es Ă  l’extrĂŞme issus d’un univers parallèle cauchemardesque, ils rendent le film bien plus fascinant qu’une simple histoire de slasher ou de malĂ©diction pour emmener le film vers des territoires inconnus dont seul l’esprit dĂ©rangĂ© de Clive Barker a le secret.

C’est ensuite Hellraiser 2 Hellbound qui sera prĂ©sentĂ©. Le film est la suite directe du premier opus oĂą nous retrouvons l’hĂ©roĂŻne dans un hĂ´pital psychiatrique. C’est l’excuse parfaite pour se livrer au n’importe quoi et Ă  toutes les folies possibles et recettes Ă©culĂ©es (la jeune autiste qui a rĂ©ponse Ă  tout) pour Ă©tendre l’univers labyrinthique des CĂ©nobites. Le film est ainsi un gros foutoir sans aucun sens qui ne va faire que dĂ©truire en 2 minutes tout le charisme de Pinehead de manière assez ridicule. On comprend alors pourquoi Barker a dĂ©sapprouvĂ© le film et on n’osera pas regarder les suites. Vu la qualitĂ© exĂ©crable de cet opus, on se dit alors que le festival aurait mieux fait de nous diffuser l’excellent Midnight Meat Train.

Mais on va tout de suite se rĂ©concilier avec la projection de l’excellent Candyman. Film d’horreur culte qui a marquĂ© les annĂ©es 90 avec un boogeyman sacrĂ©ment charismatique incarnĂ© par Tony Todd, le film issu d’une nouvelle de Clive Barker et mis en scène par Bernard Rose va explorer les recoins des quartiers laissĂ©s aux gangs et Ă  la drogue dans les grandes villes, mettant ainsi en lumière un certain mal-ĂŞtre urbain de l’Ă©poque tout en apportant un discours mystique passionnant sur les lĂ©gendes urbaines et leur transmission. Avec une mise en scène classique mais qui pose bien l’ambiance dĂ©sespĂ©rĂ©e d’un film très adulte, des personnages intĂ©ressants loin des clichĂ©s du slasher habituel, le film porte très bien sa rĂ©putation flatteuse et nous invite Ă  rĂ©flĂ©chir longuement sur ses thèmes tout en nous filant quelques frissons sanglants. Une belle manière de finir cette nuit Barker.

Retrouvez le reste des films vus dans la programmation.

publié dans :Cinéma

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