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Hemingway & Gellhorn, critique

posté le 27/05/2012

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Après Paperboy, Nicole Kidman a remontĂ© les marches du palais des festivals de Cannes pour prĂ©senter Hemingway & Gellhorn de Philip Kaufman, avec Clive Owen. Un biopic produit par HBO qui pourrait marquer discrètement l’arrivĂ©e des productions tĂ©lĂ©visuelles Ă  Cannes.

Petit fait intĂ©ressant en projection spĂ©ciale, hors compĂ©tition, du festival de Cannes. Si Nicole Kidman, Clive Owen et le rĂ©alisateur Philip Kaufman ont montĂ© les marches vendredi soir, ce n’est pas pour prĂ©senter un film mais un tĂ©lĂ©film produit par HBO. La chaĂ®ne amĂ©ricaine câblĂ©e qui a produit certaines des plus grandes sĂ©ries tĂ©lĂ© (les Sopranos, Six Feet Under et aujourd’hui Game of Thrones) fait donc une entrĂ©e Ă©trange sur le Festival. Alors que l’on commence enfin Ă  reconnaitre la qualitĂ© exceptionnelle de ces sĂ©ries, est-ce lĂ  un signe d’ouverture du Festival Ă  d’autres productions audiovisuelles de qualitĂ© qui pourraient aussi un jour prĂ©tendre Ă  des prix prestigieux ? La question est en tout cas lancĂ©e.

Pour en revenir au film, Hemingway & Gellhorn relate sur 2h30 la romance entre Martha Gellhorn (Nicole Kidman) et Ernest Hemingway (Clive Owen) sur fond de guerre civile espagnole. Comme toute romance, elle dĂ©marre Ă©videmment par un conflits entre les personnages avant qu’ils ne se lient et se tournent autour façon « je t’aime, moi non plus ». Mais si la journaliste et l’Ă©crivain s’entendent Ă  merveille et rĂ©alisent des exploits pendant la guerre, les pĂ©riodes de paix sont plus problĂ©matiques pour le couple. L’ennui qui dĂ©coule de ces pĂ©riodes calmes vont justement crĂ©er des conflits intimes.

hemingway-gellhorn-nicole-kidman

Pour rĂ©aliser cette fresque intimiste, les partis pris de Philip Kaufman sont assez audacieux, que ce soit dans le ton qu’il adopte ou dans sa mise en scène. Ainsi, plutĂ´t que d’adopter la traditionnelle romance tragique, il s’oriente dans une lĂ©gèretĂ© inattendue, quitte Ă  trahir les caractères de ses personnages historiques. Paradoxalement il n’hĂ©site pas Ă  sortir des images chocs et osĂ©es qui rompent totalement avec ce ton installĂ© et crĂ©ent la surprise. Du cĂ´tĂ© de la mise en images, il navigue entre le classique lumineux Ă  la gloire de son actrice que l’on retrouve aussi enjouĂ©e (son duo explosif avec Clive Owen fonctionne d’ailleurs plutĂ´t bien) que dans Australia et des fausses images d’archives granuleuses.

Le rĂ©alisateur est plutĂ´t gĂ©nĂ©reux et offre un rythme frĂ©nĂ©tique au film face Ă  la rafale d’Ă©vĂ©nements mĂ©diatiques ou intimistes que doit affronter le couple. Mais paradoxalement, la lĂ©gèretĂ© du film est aussi ce qui le rend assez lourd. A ce titre la trahison avec certains Ă©vĂ©nements ou avec les caractères connus des personnages ne sera pas de goĂ»t de tous, mĂŞme si ils sont le reflet d’une vision personnelle et un brin fantaisiste de son auteur. Hemingway & Gellhorn ne fera donc pas l’unanimitĂ© mais dĂ©montre en tout cas qu’HBO reste fidèle Ă  ses ambitions crĂ©atrices lĂ©gèrement dĂ©calĂ©es et se dĂ©cide bien Ă  investir dans des productions tĂ©lĂ©visuelles de luxe en mettant des auteurs et des acteurs de premiers plans pour dĂ©fendre des projets ambitieux.

clive owen ernest hemingway

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NB : le film sera diffusé sur Orange Ciné Max le 6 septembre à 20h40

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