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Culte du dimanche : L.A. Confidential

posté le 08/07/2012

Plongée dans le pur polar avec une adaptation réputée impossible mais pourtant parfaitement maîtrisée : L.A. Confidential.

On ne peut pas vraiment dire que le réalisateur Curtis Hanson soit l’un des piliers d’Hollywood. Loin de là même puisqu’il s’est plutôt concentré sur des films un peu noirs et limite indépendants, à l’abri des regards trop insistants des studios qui ne voient pas vraiment de danger à investir dans ses films. Si on peut avoir un peu de mal à trouver un fil conducteur entre la Rivière Sauvage et 8 Mile qui ressemblent plutôt à des projets de commande, il se dégage néanmoins dans chacun de ses films une approche assez commune dans sa description des personnages.

Mais il faudra attendre quelques années au réalisateur pour vraiment se faire un nom à Hollywood, jusqu’à ce qu’il décide d’adapter le roman de James Ellroy : L.A. Confidential. Fan du récit original, dense et noir, il s’associe à Brian Helgeland pour concentrer le film sur les 3 personnages principaux que sont les flics enquêtant chacun de leur côté sur des enquêtes menant toutes à un certain « oiseau de nuit » dans le Los Angeles aux apparences faussement glamour des années 50.

Dès les premières images, le réalisateur arrive tout de suite à capter cette ambiance unique issue du roman, mêlant l’esprit tabloïd naissant avec les frasques des gangsters et l’univers de l’enquête policière. Nous plongeons immédiatement dans le Los Angeles Hollywoodien des années 50 avec une reconstitution minutieuse entre le rêve et la noirceur que représentent Hollywod et ses légendaires affaires de meurtres d’actrices, de producteurs véreux et de pègre ayant la main mise sur la police. Curtis Hanson, grâce à l’histoire de James Ellroy retrouve alors tout l’esprit du film noir de l’époque et joue astucieusement avec le recul que l’on pouvait avoir dessus dans les années 90, avec un vrai respect du genre.

Bien entendu, le réalisateur ne peut pas adapter tout le roman qui est d’une grande densité et multiplie les intrigues secondaires. Il va donc se concentrer ici sur les trois personnages principaux que sont Ed Exley, Bud White et Jack Vincennes, trois facettes différentes de la police, trois éléments séparés qui forment un tout indispensable pour recoller les morceaux de l’enquête. Nous avons donc le cerveau incorruptible campé par un Guy Pearce parfait en jeune premier un brin irritant, le poing brutal de Russell Crowe et la gouaille d’un Kevin Spacey en pleine forme, épaulés par l’expérience d’un James Cromwell impérial, le sautillant Danny DeVito et le charme glamour de Kim Basinger en sosie de Veronica Lake. Un casting 5 étoiles impeccable de bout en bout sur lequel s’appuie judicieusement le réalisateur.

Plus que l’enquête somme toute assez classique avec ses rebondissements et trahisons, c’est l’évolution des différents personnages qui est intéressante dans L.A. Confidential. Ainsi, Exley gagne petit à petit du grade pendant tout le film alors qu’il doit renoncer aux principes qui l’habitaient au début, perdant ainsi le contrôle de la situation et de son caractère. De son côté Bud révèle ses failles dans les bras de Lynn Bracken alors que Vincennes voit ses certitudes et son statut de star de la police ébranlés.

C’est ainsi à travers sa reconstitution, son enquête et surtout ses personnages que L.A. Confidential se révèle fascinant. Le pari est donc rempli et le film, en plus de ressusciter le polar hollywoodien, réussi le pari de transposer correctement sur grand écran un roman réputé inadaptable. D’ailleurs, quand on voit que Brian DePalma n’a pas réussi à adapter le Dahlia Noir de manière convaincante alors que son style s’y prêtait complètement, on peut bien admirer le flair qu’a eu Curtis Hanson sur L.A. Confidential. Il n’en faut pas plus alors pour obtenir un grand succès critique et même un oscar pour son scénario mais aussi pour Kim Basinger.

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