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Culte du dimanche : Indiana Jones et le Temple Maudit

posté le 07/10/2012

Plus d’action, plus d’humour mais aussi plus de noirceur … toute l’Ă©quipe d’Indiana Jones est de retour dans le Temple Maudit pour le volet le plus intĂ©ressant de la saga.

Après le succès des Aventuriers de l’Arche Perdue, il Ă©tait indispensable de faire revenir au plus vite Indiana Jones sur les Ă©crans. Ça tombe bien, c’Ă©tait dans les projets de George Lucas qui voyait les aventures de l’archĂ©ologue comme une trilogie. Et comme pour ses Star Wars, le second volet se devait d’ĂŞtre plus sombre. A partir des sĂ©quences Ă©crites pour le premiers volet mais qui n’ont pas Ă©tĂ© montrĂ©es Ă  l’Ă©cran, Lucas et les scĂ©naristes Willard Huyck et Gloria Katz vont alors envoyer notre hĂ©ros en Inde, Ă  la recherche de pierres sacrĂ©es et d’enfants kidnappĂ©s et faits esclaves.

Alors qu’il venait de rencontrer son plus grand succès avec E.T. l’Extra-terrestre, Spielberg n’avait pourtant pas besoin d’une suite pour se remettre en selle (contrairement Ă  la future Dernière Croisade). Mais son amitiĂ© avec George Lucas et son nom indissociable des Aventuriers ont eu raison de ses a priori nĂ©gatifs sur le scĂ©nario de ce second volet. Non pas parce que le scĂ©nario Ă©tait mauvais mais plutĂ´t parce qu’il se sentait beaucoup moins Ă  l’aise avec la noirceur et la violence qui y sont prĂ©sents (il faut dire qu’on y voit un cĹ“ur arrachĂ© et des enfants fouettĂ©s). Mais ce n’est pas pour autant que Spielberg va se laisser abattre. Au contraire, portĂ© par la noirceur et la folie macabre de ce rĂ©cit, il se montre particulièrement efficace et mène son histoire Ă  un rythme d’enfer sans jamais rĂ©pĂ©ter ce qu’il avait fait sur le premier volet.

Contrairement Ă  ce que l’on aurait pu penser, cette suite est en fait un prequel des Aventuriers de l’Arche Perdue, se dĂ©roulant avant la guerre et alors que les occidentaux pouvaient encore se balader en Chine. Mais le hĂ©ros ayant Ă©tĂ© dĂ©jĂ  prĂ©sentĂ© auparavant, il n’y a pas besoin de l’introduire ici et il n’est pas question d’en prĂ©senter ses origines. Il s’agit simplement de l’une des nombreuses aventure du Pr Jones, comme c’Ă©tait le cas des nombreuses influences qui ont amenĂ© Ă  la crĂ©ation du hĂ©ros (James Bond, Tintin, …). C’est ainsi que, plutĂ´t que de reprendre le personnage de Marion, Lucas et Spielberg dĂ©cident d’introduire une nouvelle femme dans la vie de l’archĂ©ologue, telle une nouvelle James Bond girl. Cette femme, c’est Willie Scott, chanteuse de cabaret un tantinet pourrie gâtĂ©e mais finalement bien attachante dans ses excès !
L’autre changement, c’est le sidekick Sallah, nous passons maintenant Ă  l’intrĂ©pide Demi-Lune, protĂ©gĂ© de Jones qui ne se laissera pas faire facilement. Alors que son personnage aurait facilement pu allĂ©ger le propos sombre du film, il n’en sera rien puisqu’au contraire, il permettra de montrer de manière encore plus dure la violence du film et le mauvais traitement des enfants par les adulte tout en apportant tout de mĂŞme une touche d’espoir.

Toutefois, le film ne manque pas d’humour en Ă©tant particulièrement mĂ©chant avec ses personnages. Ici, plus que dans le premier volet, ils vont en voir de toutes les couleurs, en particulier lors d’un banquet assez animĂ© et grand guignol ou encore dans l’exploration de tunnels remplis de dĂ©testables insectes. Mais ces sĂ©quences marquantes ne sont rien par rapport aux scènes d’action qui vont suivre. Ainsi Spielberg nous embarque dans de vĂ©ritable montagnes russes dans la poursuites en chariots qui s’engage dans la mine tandis que la tension ne cesse de grimper sur le pont suspendu qui servira pour le grand final. Ainsi, mĂŞme si le rĂ©alisateur se sent Ă©loignĂ© de son sujet de son sujet, il redouble d’efficacitĂ© dans sa mise en scène pour nous embarquer dans un voyage exotique et au rythme effrĂ©nĂ© sans jamais perdre de vue ses personnages.

Mine de rien, la violence inattendue de ce Temple Maudit va changer la donne Ă  Hollywood puisque c’est pour la sortie de ce film que sera crĂ©Ă© le fameux PG-13 (dĂ©conseillĂ© aux moins de 13 ans) que s’arrachent aujourd’hui la plupart des blockbusters qui veulent montrer un peu de violence en restant accessible Ă  un public adolescent. Et malgrĂ© les critiques trouvant ce volet trop sombre, cette nouvelle restriction ne va pas empĂŞcher le public de se rendre en salle pour retrouver l’aventurier. Toutefois, en raison de cette noirceur, alors que ce volet se montre finalement le plus intĂ©ressant et le plus profond de par son sujet (on pourrait mĂŞme le rapprocher de la filmographie du Spielberg  dĂ©sabusĂ© des annĂ©es 2000), il reste encore aujourd’hui celui qui est le moins aimĂ© de la trilogie. Et pourtant, que de sĂ©quences cultes et d’aventure ! Et au moins, mĂŞme si son rĂ©alisateur n’est pas le plus heureux du film, il aura tout de mĂŞme rencontrĂ© sa femme sur le tournage …

publié dans :Cinéma Culte du dimanche

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